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Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm]

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Cedrik Manners

Cedrik Manners

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MessageSujet: Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] EmptyMar 11 Mai - 19:32

C'était comme un tour de montagnes russes au ralenti. Le manège n'en était que plus intense.

Cedrik était allongé sur son lit, le regard fixé sur le plafond qui se déformait. Il planait sur trois jours de travail dégradant dans Tenderloin. Il n'avait même pas compté les clients, seulement les dollars... et il préférait ne pas penser à quel point son corps ne valait pas une fortune à ses yeux. Bien sûr, il était assez rusé pour demander plus cher que bien d'autres prostitués du quartier, trouvant toujours les bons mots pour se justifier auprès des clients. De plus, malgré sa minceur proche de la maigreur, son teint trop blanc et son regard effrayant, Cedrik était assez joli. Dans le genre mince, sombre et délicat, Manners en surpassait beaucoup. À côté des autres personnes du même milieu que lui, il était très beau, en réalité, puisque les substances qu'il prenait affectaient bien moins son apparence qu'elles le faisaient pour les gens normaux. Le jeune homme pouvait donc demander plus d'argent que les autres pour des services similaires. Toutefois, le prix à exiger pour écraser sa dignité et laisser une personne se servir de soi à sa guise ne pouvait jamais être convenable. Ce n'était jamais assez.

Le jeune homme essayait de mettre le moins possible de lui-même, travaillant souvent sous l'effet de la drogue, sans que ce soit évident à remarquer par ses clients. Beaucoup de prostitués ne prenaient pas cette peine, mais Cedrik tenait à garder ses prix élevés, car il avait besoin de beaucoup plus d'argent que les autres, juste pour payer ses doses de bases, celles sur lesquelles il comptait pour travailler plus tranquillement. Elles auraient suffi à faire faire une overdose à un humain normalement constitué. Alors, pour ce qui était des consommations qui permettaient à Cedrik de réellement se sentir partir, c'était des dépenses assez exorbitantes.

Étrangement, le jeune homme arrivait à étudier entre les moments où il travaillait et ceux où il profitait de son argent durement acquis. Il tenait à réussir et aucun besoin de consommer ne dépasserait son envie de terminer ses études pour ensuite mener des recherches actives sur l'étrange maladie qui le faisait contaminer quiconque restait trop souvent près de lui. La drogue n'était qu'un moyen d'engourdir son sentiment de culpabilité, sa haine envers lui-même et son besoin de chaleur humaine. Parce que Cedrik avait besoin d'être aimé, au fond de lui, mais personne n'aurait le droit de s'approcher de lui. Pas avant qu'il ait trouvé comment se guérir. En attendant, il se contenterait d'un monde artificiel qui lui coutait sa dignité et un peu de lui à chaque fois.

Les yeux de Cedrik bougèrent lentement vers la fenêtre pour remarquer que le soleil était couché. Il n'aurait su dire depuis quand. Sa notion du temps s'estompait quand il se laissait partir, comme beaucoup d'autres notions. Il perçut le son ténu de la télévision, hors de sa chambre, et il se força à essayer de comprendre pourquoi il y avait si peu de bruit dans l'appartement. Peut-être était-il seul? Se relevant à demi, il réfléchit un peu plus pour se rappeler que Leah était partie à une soirée étudiante et que Drake faisait quelque chose dans le même genre... Et l'autre affreux? Il ne savait plus. Un air franchement mécontent se peignit sur le visage de Cedrik alors qu'il s'apercevait que les substances destinées à l'empoisonner temporairement perdaient déjà de leurs effets: il arrivait à réfléchir. Le tour de manège était presque fini, il amorçait une dernière descente, bien moins palpitante que le reste de la course. Il la sentirait à peine.

Cedrik se leva en titubant un peu, comme aimanté par le bruit de la télévision. Il avait envie de s'asseoir devant sans réfléchir et juste la fixer en se forçant à ne pas penser. Il sortit donc de sa chambre en prenant soin de marcher lentement. S'il devait tomber devant Gillian parce que la drogue affectait ses sens, il aurait l'air presque aussi con que lui. M. Parfait était d'ailleurs devant la télévision, ce qui n'empêcha pas l'autre jeune homme de prendre place au salon, sur l'autre causeuse. Il aimait bien provoquer Malcolm, mais il n'irait pas jusqu'à risquer sa vie en s'installant sur le même meuble que lui.

Le jeune homme se pelotonna dans un coin de la causeuse, ramenant ses jambes contre lui. Il remarqua alors un trou dans ses jeans. C'était fou ce que les vêtements s'usaient dans Tenderloin... En serrant un peu sa veste grise en coton ouatté, pris d'un étrange frisson probablement dû à une certaine consommation excessive, Cedrik reporta son attention sur Malcolm. Il était tellement parfait. C'était dégueulasse. Des êtres comme lui auraient dû être interdits par la loi. C'était insupportable, tout comme il était impossible de résister à l'envie d'user un peu ses nerfs. Cedrik lui ferait payer d'exister, encore une fois. Avec un demi-sourire amusé, le jeune homme regarda la télécommande de la télévision. Il aurait été si aisé, pour lui, de la prendre et de changer ce que Malcolm écoutait. Seulement, c'était trop direct. Manners préférait la subtilité. De plus, l'autre ragerait plus s'il n'avait aucune raison valable de le faire.

Cedrik laissa donc son regard accroché au visage de Malcolm. Si celui-ci le regardait, il reporterait son attention sur la télévision...pour recommencer son petit jeu aussitôt. C'était immature, mais franchement amusant. Il était si facile de faire enrager Malcolm Gillian. Sa colère était toujours prête à ressortir et la cage dans laquelle il la mettait n'était faite que de fils de toile d'araignée. Elle était aussi fausse que lui, aussi hypocrite, aussi lâche... Au fond, ce n'était pas Malcolm qui enfermait sa rage, mais c'était bien celle-ci qui l'empêchait d'être libre, le laissant à sa merci, comme une araignée avec un petit papillon de nuit, le matin venu...
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Malcolm Gillian

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MessageSujet: Re: Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] EmptyJeu 20 Mai - 21:27

[HJ: Désolé pour le délai...]

Malcolm Gillian n’avait vraiment pas eu une bonne journée. Il aurait préféré rester couché ce matin et ne pas avoir à la vivre. Il n’y avait vraiment rien qui fonctionnait normalement et cela l’enrageait de ne pas pouvoir avoir le parfait contrôle de la situation. Il s’était réveillé en sursaut ce matin-là. Sans aucune raisons apparentes. Cela lui arrivait depuis quelques temps, depuis qu’il avait été dans Tenderloin. Lorsqu’il se réveillait de la sorte, la dernière chose qu’il avait l’impression d’avoir vu dans son rêve, c’était qu’il tombait sans cesse et qu’à la dernière seconde, comme il allait se fracasser sur le sol et émietter tous ses os, il y avait les yeux de Cedrik qui apparaissait et Malcolm rebondissait sur sa pupille, comme sur une trampoline, pour ensuite recommencer sa chute vers le néant qui semble infini. Malcolm ne comprenait rien à ce rêve et il ne voulait pas comprendre. Il voulait seulement cesser de refaire ce rêve, mais n’y parvenait pas. Le Gillian avait donc deux raisons pour le prix d’une d’être de mauvais poil ce matin-là. Un, il s’était réveillé en sursaut et trente minutes trop tôt et deux, c’était en partie de la faute à Cedrik Manners…

Ensuite, il avait renversé son café et échappé sa rôtie banane-Nutella du mauvais côté, ruinant ainsi un petit-déjeuner des plus gastronomique. La journée avait continué dans le même ordre d’idées lorsqu’il avait tenté de trouver sa sœur, sans succès et qu’il avait finalement appris qu’elle était partie faire une ballade avec un groupe de garçons de son cours. Cela ne lui disait rien qui vaille, sa sœur était si innocente et naïve... Pour couronner le tout, Malcolm avait dpu s’engueuler avec un de ses professeurs, car il lui avait donné une note merdique, et ce, sans explications. *B+, je n’en reviens toujours pas…* En effet, le professeur lui avait donné seulement B+ et même après avoir discuté avec l’aîné des Gillian, il n’avait voulu rien entendre. Il avait même refusé le petit pot de vin que Malcolm lui avait offert. Il avait été ferme et complètement stupide. La note était finale. La note était nébuleuse et injuste. *Blah-blah-blah…* Malcolm songeait vraiment à faire une demande de révision de notes, il ne pouvait pas avoir une telle encoche à son dossier scolaire, il aurait l’air de quoi ? Ravi de cette si bonne idée, Malcolm avait donc décidé de terminer sa journée infernale sur une autre touche et avait été courir pendant quarante-cinq minutes. Cela lui avait fait du bien, la majorité de la tension et de la rage qui l’emplissait depuis le début de la journée s’était estompée.

Every time we lie awake
After every hit we take
Every feeling that I get
But I haven't missed you yet


Malcolm sortait de la salle de bains, ou il avait été se doucher et il venait d’ailleurs de remettre les écouteurs de son Ipod sur ses oreilles et cette chanson du groupe Three Days Grace débutait dans ses tympans. En pantalons de pyjama à carreaux bleus, avec un t-shirt noir, il s’assit sur un des sofas de la résidence, un peu trop avachi. Il ouvrit la télévision, par habitude et ne porta attention ni à ce qui jouait ni au volume de l’appareil électronique. Il se laissa aller à la musique quelques instants et ferma les yeux.

Only when I stop to think about it
I hate everything about you
Why do I love you
I hate everything about you
Why do I love you


Lorsque Malcolm rouvrit les yeux, il balaya la pièce du regard, subtilement, et il eut une petite moue dégoûtée. Il y avait Cedrik Manners tout près de lui, qui le regardait fixement. Cela ne lui plaisait pas du tout. Il avait l’impression que Cedrik tentait d’une quelconque façon de fouiller à l’intérieur de lui pour découvrir quelque chose ou encore pour tenter d’influencer son esprit. Puisque Malcolm trouvait que Cedrik avait parfois l’air d’un psychopathe capable de tout, particulièrement en ce moment. Il y avait quelque chose de vraiment trop étrange dans l’attitude et dans le regard de Cedrik qui dérangeait Malcolm, encore plus que le simple fait qu’ils partagent désormais le même espace et le même air. Il lui donnait froid dans le dos, surtout depuis qu’il l’avait croisé dans Tenderloin. Lorsque Malcolm tourna finalement la tête directement vers Cedrik, celui-ci porta son regard vers la télévision. Malcolm soupira, mais continua de le regarder. Il trouvait son petit jeu débile, mais était capable d’y jouer lui-aussi.

I hate everything about you
Why do I love you


Malcolm détourna le regard et arrêta son Ipod d’un petit geste rageur. Il ne voulait pas entendre ces paroles alors qu’il était avec Cedrik, c’était trop horrible. Il ne voulait même pas envisager que cela pouvait être possible de la part de Cedrik, puisqu’il savait que, de son côté, c’était assurément faux. Cependant, la seule idée que Cedrik pouvait penser à lui pour autre chose que vouloir lui pourrir la vie, c’était absolument trop déguelasse. En plongeant son regard dans le sien, même l’espace de quelques fractions de secondes et avec le volume qu’avaient ses écouteurs, Malcolm avait presque eu l’impression que c’était la voix de Cedrik qui avait chanté et cela lui avait donné la nausée. *Pourquoi il fait ça ? C’est quoi son problème ? Il veut ma photo ou quoi ?* Malcolm porta plutôt son attention sur la télévision, lui aussi, pour se changer les idées. Il ne remarqua pas tout de suite que Cedrik avait recommencé à le regarder. Cela ne fut cependant pas très concluant et il demanda finalement à Cedrik, tout en continuant de regarder l’écran :


-Qu’est-ce que tu me veux Manners ?

Il avait l’air très détaché, mais tout bouillait de rage et de dégoût à l’intérieur de lui. En lançant un petit regard de biais, il crut voir que Cedrik avait recommencé à le regarder et il se retint de grogner…
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Cedrik Manners

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MessageSujet: Re: Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] EmptyMar 6 Juil - 0:27

[Je m'excuse de la longueur et de la qualité, mais je suis fatiguée. Sad]
[Pour le délai, j'ai pas d'excuse. Bats-moi.]

Les yeux de Cedrik pouvaient se retrouver dans un univers cauchemardesque et s'y mélanger très facilement. Ils étaient si sombres, si étranges... Leur vert était dense et sombre, d'une couleur nocturne et un peu inquiétante. Les iris du jeune homme étaient striés de minuscules fils noirs qui venaient y déchirer la couleur qui menaçaient de disparaître pour devenir aussi sombre que les pupilles. Des yeux tout droit sortis d'un univers dans lequel le soleil ne se lèverait plus jamais, un monde aux formes tordues, aux ombres qui dévoraient, peu à peu, tout le paysage. Il était si facile, pour Cedrik, de compter sur un regard inquiétant pour le tirer d'affaire. Il n'avait qu'à faire un minime effort pour y allumer une lueur menaçante et ils devenaient presque dangereux. C'était une arme subtile et souvent très utile. Les regards noirs du jeune homme n'auraient pas été aussi efficaces si ses iris avaient été clairs. Comme ceux du Gillian, par exemple.

Naturellement, il avait fallu que le ciel dote Malcolm de yeux tout aussi magnifiques que le reste de sa personne... Cedrik avait bien pu les remarquer lorsqu'il s'était réveillé, dans Tenderloin, avec le visage de l'autre jeune homme beaucoup trop proche du sien. Ses yeux étaient clairs, malgré la lueur de rage qui les assombrissait presque en permanence, surtout quand Cedrik était dans les parages... De loin, ils paraissaient plutôt bleus mais, de proche, on pouvait remaquer qu'autour de ses pupilles la couleur perdait de sa force pour devenir grise. Comme quoi, plus on regardait Malcolm droit dans les yeux, plus on perdait les belles illusions de perfection.

A. Cedrik s'arrangeait pour ne rien voir d'autre sur ses relevés de notes. Et il y parvenait, généralement, sans devoir retourner toute l'université à l'envers, car étudier était assez facile pour lui. Il lui était bien arrivé, une ou deux fois, de devoir expliquer à un professeur à quel point il méritait quelques points de plus, et il n'avait jamais eu à perdre patience: les mots lui venaient tout naturellement. Combinés à un regard un peu trop sombre, ils devenaient plus dangereux qu'un couteau sur la gorge. Cedrik voulait être admis dans un centre de recherches et pas n'importe lequel. Il lui fallait un endroit renommé, avec un bon budget et une certaine liberté pour qu'il puisse mener des recherches sans devoir rendre trop de comptes. Il ne tenait pas à expliquer qu'il était une source intéressante de radiations. Pour cela, il lui fallait des notes irréprochables. Il s'arrangeait donc toujours pour les obtenir.

Cedrik ne savait pas que Malcolm avait une certaine obsession à avoir des résultats excellents, mais il s'en doutait bien. Le Gillian était tellement passionné par tout ce qui venait ajouter à sa perfection que, logiquement, il devait être malade lorsqu'il obtenait une note moins bonne que celle pour laquelle il avait travaillé.

Au bout de quelques secondes à fixer Malcolm, Cedrik remarqua qu'il ne regardait pas vraiment la télévision. Il écoutait son Ipod... Mais quel genre de musique Malcolm Gillian pouvait-il écouter? Quelque chose de parfait, probablement. Son répertoire musical devait être sursaturé de musique de groupes aimés par les jeunes hommes. Rien concernant ce mec ne pouvait être original. Il se devait d'être l'exacte représentation de ce qu'on s'attendait qu'il soit. En dehors de la colère. Cedrik l'avait sentie, devinée, et il l'avait vue prendre possession de Malcolm, alors qu'il l'avait poussé à bout. Elle était toujours tapie dans un coin de l'âme de l'autre jeune homme, seule preuve qu'il était vraiment humain...

Malcolm transperça Cedrik de son regard, tel que prévu, et le sombre jeune homme tourna des yeux amusés vers la télévision. Du coin de l'oeil, Manners perçut que l'autre avait bougé et il en déduisit qu'il avait cessé de le regarder. Son regard vert foncé se précipita donc de lui-même vers celui qui était sur l'autre causeuse, espérant presque le griffer au passage. C'était drôlement amusant, car il le sentait déjà commencer à enrager. Sans aucune raison valable.


-Qu’est-ce que tu me veux Manners ?

Comme s'ils n'avaient attendu que ce signal, les yeux de Cedrik se fixèrent sur la télévision. C'était une réelle douceur, toute cette frustration contenue, perceptible dans la voix de Malcolm.

-J'écoute la télé, Gillian. Je m'en fous, de toi.

Il avait parlé d'une voix traînante, lasse et plutôt basse. Il donnait la parfaite illusion que Malcolm s'inventait tout ce qui venait de se passer. Il poussa même l'audace jusqu'à finalement déposer un regard ennuyé sur lui.

-Tu sais, je peux être dans la même pièce que toi sans vouloir ton attention. Toi, par contre... Tu ne peux pas t'empêcher de me parler, à ce que je vois.

Au fond de lui, il commençait à savoir que le début de ce qu'il venait de dire était assez faux. Dès que Malcolm n'était pas loin, il devait l'atteindre, peu importe la manière. Il pouvait simplement lui lancer un regard hautain, ou rester plus longtemps que nécessaire dans la même pièce que lui, lui barrer le chemin en faisant comme s'il ne le remarquait pas ou encore le provoquer directement. Cedrik ne manquait jamais d'idées quand il s'agissait d'user les nerfs de ce cher Malcolm. Il était ce danger avec lequel il aimait jouer, cette flamme sur laquelle il courait sans se brûler trop fort, cette corde au-dessus du vide. Parfois, il était presque aussi efficace que certaines substances tout aussi dangereuses que lui.
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MessageSujet: Re: Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] EmptyLun 19 Juil - 16:21

[HJ: Pardonne-moi la longueur... Sad]

Parfois, Malcolm enviait les gens d’avoir du temps à perdre. Cela semblait tellement agréable. Ne rien faire du tout et simplement être présent à profiter du moment. Ne pas avoir de soucis ou simplement être en mesure de décider de ne pas s’en occuper pour l’instant. Faire des tas de conneries sans avoir peur et ne surtout rien regretter. Parfois, Malcolm enviait les gens normaux. Il ne pouvait pas se contenter d’être normal, il devait être plus que ça. Il devait être extraordinaire, dans toutes les circonstances. Il n’avait donc que très peu de temps à ne rien faire. Même en ce moment, s’il semblait n’avoir rien de bien important à faire, il faut savoir qu’il continuait d’étudier et qu’il préparait petit à petit son discours de remerciement pour sa bourse finalement octroyée. Son discours se devrait d’être à sa hauteur, le préparer d’avance était donc plus qu’une bonne idée. Et c’était toujours comme ça. Il n’avait jamais de répit. Même ses rêves étaient bourrés de la perfection qu’il devait continuer à tout prix de faire croire, en attendant de l’atteindre. Rarement il rêvait à autre chose qu’à ses études ou son avenir. Il commençait presque à trouver cela pesant, mais se disait que, dans la vie, tout avait un prix. Ses rêves de perfection lui coutaient une partie de lui, sa jeunesse et son temps libre, mais c’était un sacrifice à faire. Cela finirait par en valoir la peine. Ses pairs finiraient par le respecter et l’admirer et alors il saurait qu’il n’avait pas fait tout ça pour rien.

Les enfantillages du moment de Cedrik étaient dans la catégorie de choses qu’il aurait aimé avoir le temps et le droit de faire. C’était le genre de choses dont les enfants, à la limite les adolescents, adoraient faire. Surtout pour faire enrager leurs parents ou leurs camarades de classe. C’tait un peu une variante du jeu de cache-cache. Le but étant ici simplement de ne pas se faire voir à regarder, puisque sinon cela serait la preuve qu’on jouait à ce jeu. Il ne fallait pas que l’autre sache qu’on était coupable. Il fallait qu’il finisse par croire qu’il avait peut-être halluciné tout ça. Il fallait donc tout cacher… Malcolm aurait pu être excellent à ce jeu, s’il avait pris la peine d’y jouer. Cependant, c’était complètement immature et ridicule et Malcolm ne pouvait oser descendre à un niveau aussi bas. Il se demandait pour qui Cedrik le prenait et se dit que, finalement, il ne voulait peut-être pas tellement le savoir. Malcolm enrageait donc parce qu’il en voulait à Cedrik de déranger sa quiétude et sa solitude parfaite avec sa perte de temps personnelle. Il ne faisait que sentir sa présence et il avait l’impression de déjà sentir la rage monter tranquillement en lui. Il y avait quelque chose de plus répugnant encore que son homosexualité qui le dérangeait. Malcolm ne pouvait dire exactement ce que c’était, mais cela y était, tout simplement. *Est-ce possible de ne simplement pas aimer quelqu’un, comme ça, sans qu’il nous ait fait quelque chose…?* Comme le vent annonce la tempête, la chaleur dans son ventre annonçait sa rage. Malcolm aurait pu simplement s’en retourner dans sa chambre, mais il était bien dans le salon et il était là en premier. Ce serait plus raisonnable et beaucoup plus diplomatique de ne rien dire ou de s’en aller, mais c’était Cedrik. Il était une aberration de la nature et ne méritait donc aucun respect…


-Qu’est-ce que tu me veux Manners ?
-J'écoute la télé, Gillian. Je m'en fous, de toi.


Le ton de voix de Cedrik lui donna la chair de poule et lui fit fermer les poings. Cedrik allait donc vraiment jouer cette variant de cache-cache. Faire comme s’il ne venait pas de le fixer pendant plusieurs minutes pour ensuite tourner sa tête vers la télévision à la dernière seconde, simplement pour importuner Malcolm. *Il n’y jouera peut-être pas longtemps…* Cependant, Cedrik parla avant que Malcolm n’ait pu répliquer, d’un ton cassant et fendant, comme à son habitude. Ce fut donc la voix morne et froide du Manners qui prit la place dans la pièce.

-Tu sais, je peux être dans la même pièce que toi sans vouloir ton attention. Toi, par contre... Tu ne peux pas t'empêcher de me parler, à ce que je vois.

Cette fois c’en était trop, mais Malcolm devait continuer à être parfait. La chaleur dans son ventre était de plus en plus intense et de plus en plus haute, signe que Cedrik était définitivement dans les parages juste pour le déranger. Cependant, rien ne paraissait. Il avait toujours son regard fixé sur la télévision, sans vraiment la regarder ou enregistrer ce qui s’y passait et il était toujours aussi avachi dans le divan. Cela lui donnait donc l’impression que tout allait bien, trop bien même, pour le Gillian, alors que c’était bien tout le contraire. Cependant, sa voix le trahit. Il lui en voudrait probablement longtemps à cette salope, mais pour l’instant, il devait faire comme si de rien était, lui aussi.

-Arrête de me prendre pour une valise et va au diable. Je peux très bien me passer de te parler, quand tu ne fais pas ton enfant et que tu ne joues pas au con à me fixer, puis détourner les yeux. N’essaie pas, j’ai tout remarqué.

Malcolm savait que c’était trop facile de simplement dire ça. C’était facile comme réponse et c’était facile pour Cedrik ensuite de faire comme si Malcolm avait tout inventé, puisque c’était évidemment ce qu’il ferait. Malcolm devait donc porter un coup, une insulte supplémentaire, pour tenter de reprendre le dessus sur Cedrik.

-Tu vois, ton petit jeu était aussi subtil que ton homosexualité…

Cette fois, le ton était dégouté, en plus d’être fendant et cassant. Peut-être que ce serait suffisant pour qu’il parte enfin ?
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Cedrik Manners

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MessageSujet: Re: Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] EmptyMar 20 Juil - 11:55

[On passe notre temps à s'excuser, dis donc.]

Cedrik et Malcolm avaient tous les deux un problème avec les autres personnes, mais pas du même genre. Le premier faisait comme s'il n'avait besoin de personne. Il restait aussi seul que possible, se trouvant toujours des excuses pour ne voir aucun autre étudiant. Même pour les travaux d'équipe, il s'arrangeait pour tout régler par courriel, histoire de ne pas avoir à côtoyer d'autres personnes. Cedrik avait quitté sa famille, évitait d'avoir des amis et on ne parle même pas de l'amour. Il avait beau tout remettre sur la faute de son pouvoir magique, c'était plus que la peur de contaminer les autres. En faisant attention et en évitant les contacts physiques, Cedrik pouvait être inoffensif. Seulement, il préférait ignorer qu'il pouvait se rapprocher des autres sans danger pour eux. Malcolm, lui, ne vivait que pour le restant du monde. Il carburait à l'admiration, à la jalousie, à la considération... Il semblait avoir besoin qu'il y ait toujours un public, tapi quelque part, qui attendait sa prochaine prouesse. Malcolm Gillian réussissait toutefois à se sevir lui-même de spectateur, de témoin comblé par toute sa perfection. Même lorsqu'il était seul, autrement dit: lorsqu'il pensait que tout le monde était parti, il restait tout aussi abominablement sans défauts apparents. Cedrik avait vérifié. Il avait fait semblant de quitter l'appartement et il s'était ensuite fait passablement discret. Malcolm passait son temps à étudier. En dehors de cela, il avait d'ennuyeuses et banales conversations d'usage avec d'autres étudiants. Des paroles qui ne voulaient rien dire, qui ne révélaient rien.

« Living in a shell
With no soul »

Malcolm Gillian pouvait, au final, sembler vide. Il était vraissemblablement constitué en majeure partie d'apparences. Il ne savait être autrement que ce à quoi il habituait tout le monde. Seulement, Cedrik sentait qu'il y avait autre chose derrière la façade de perfection de Malcolm. Toute cette colère, par exemple. Et il était le seul à la discerner aussi bien, à la voir voiler le fond du regard de l'autre homme. D'une certaine manière, Manners devinait que celui qui se rapprochait très bien du titre d'ennemi à ses yeux écrasait sa personnalité pour n'être que cet ennuyant fils à papa tellement parfait qu'il en donnait mal au coeur. Cela le rendait presque sympathique. Cedrik était tenté d'éprouver un peu, très peu, de compassion en s'imaginant à quel point cette vie bourrée de limites que s'imposait Malcolm devait être étouffante, vide, froide... Seulement, les bons sentiments du jeune homme partaient vite en réalisant que l'autre avait fait ce choix. Il avait décidé de jouer au parfait, de se forcer à être comme tout le monde l'aurait souhaité, de s'empoisonner d'une colère sourde qui n'osait rarement faire autre chose qu'être sur le point d'exploser. Malcolm Gillian avait choisi lui-même de se damner de perfection et de mensonge et Cedrik ne se joindrait certainement pas à la masse hypnotisée de ses adorateurs.


-Arrête de me prendre pour une valise et va au diable.

Cedrik essaya vraiment de réprimer le sombre sourire de satisfaction qui tentait de prendre place sur son visage, mais il n'eut pas assez de force. Ou de volonté. Son visage se teinta donc d'une joie presque sadique en entendant la frustration ronronner dans le ton de voix du Gillian. C'était d'une douceur presque intolérable. Faire enrager Malcolm était toujours aussi grisant, jour après jour. D'ailleurs, Manners devenait meilleur avec le temps. Il le connaissait de mieux en mieux et il savait presque en permanence trouver les mots pour que la colère vienne mordre son coeur. Malcolm était d'une docilité déconcertante devant les tentatives de Cedrik pour faire monter la rage en lui. S'il s'en était rendu compte, le Gillian aurait probablement redoublé de frustration...

-Je peux très bien me passer de te parler, quand tu ne fais pas ton enfant et que tu ne joues pas au con à me fixer, puis détourner les yeux. N’essaie pas, j’ai tout remarqué.

Cedrik resserra un peu ses bras autour de ses jambes avec la même aise qu'un chat qui s'installe encore plus confortablement et il décida de ne même pas donner l'impression d'essayer de sourire moins fort. Ses yeux presque noirs étaient éclairés par un amusement presque sauvage. Malcolm se comportait en vrai jouet. Il était la petite souris qu'on pouvait acheter dans toute bonne animalerie et avec laquelle le chat pouvait s'amuser jusqu'à s'en être lassé. Ou jusqu'à ce qu'elle soit en pièces.

-Tu as à ce point besoin d'attention que tu t'imagines que je peux avoir envie de t'en donner? Désolé, Malcolm, tu es en plein mon genre, mais j'ai mieux à faire que te fixer comme un con. Et, crois-moi, quand j'aurai envie de te regarder, tu n'auras aucun doute.

Quoi de plus amusant que jouer sur l'homophobie de Malcolm? Cedrik adorait sous-entendre qu'il désirait l'autre homme, juste pour que l'horreur s'insinue en lui, pour qu'elle en vienne presque à changer la couleur de ses yeux. Pour qu'elle coule à l'intérieur du Gillian au point d'en remplacer son sang. Que ce soit pour une seconde, peut-être, mais pour que, pendant cet instant, Malcolm Gillian ne soit rien d'autre que ce dégoût créé par Cedrik. Une victoire qui passait à la vitesse de l'éclair, un coup de foudre qui n'avait rien de romantique.

-Tu vois, ton petit jeu était aussi subtil que ton homosexualité…

-Ai-je déjà mentionné vouloir cacher mon homosexualité? Si tu ne me trouves pas assez subtil, mon très cher Malcolm, je peux te montrer à quel point je peux être encore plus ouvertement gay. Tu veux essayer, peut-être?


Cedrik avait un peu penché la tête en l'avançant dans la direction de Malcolm, un air beaucoup trop entendu plaqué au visage, en murmurant la dernière phrase. Il venait de lancer une ultime grenade sur la façade de Malcolm et, si la colère ne profitait pas de cette brèche pour s'insinuer à l'extérieur, c'était qu'elle était aussi ennuyante que le jouet préféré de Cedrik.
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Malcolm Gillian

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MessageSujet: Re: Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] EmptyMar 24 Aoû - 16:15

[HJ: Pardonne-moi encore une fois du délai et de la longueur...]

Malcolm aurait voulu qu’il disparaisse, enfin, pour avoir la paix et continuer à ne rien faire, mais seul. Comme il l’avait prévu. Il en voulait à Cedrik d’encore une fois venir troubler sa petite quiétude parfaite et ainsi l’obliger à changer ses plans. Il s’était donner comme mission de rester désinvolte, mais plus la discussion avançait, plus c’était difficile pour lui. Il aurait voulu voir les réactions de l’autre jeune homme, mais pour cela il aurait fallu qu’il bouge la tête et cela l’aurait fait paraître beaucoup trop intéressé. Même si, au fond de lui, il tenait vraiment à savoir quelle expression affichait Cedrik et comment il agissait, Malcolm Gillian n’en ferait rien. Cedrik Manners ne l’atteindrait pas, pas cette fois-ci, pas encore. Depuis leur dernière altercation, Malcolm s’était promis de ne plus s’emporter avec lui. Pour plusieurs raisons, dont le fait que cela avait très mal viré et que cela aurait pu être plus dangereux, mais surtout, car il n’en valait pas la peine. Aujourd’hui, cependant, il se sentait tout près de laisser tomber ses bonnes résolutions. Comme si elles n’avaient été que glace au soleil. Comme s’il était comme elles. Cedrik avait très certainement un don pour lui pourrir la vie!

Évidemment, il pourrait tout simplement rester dans cette pièce alors que Cedrik y était aussi, mais c’était beaucoup trop facile. Et leur entente aurait été fausse. Il y avait déjà assez du Gillian de pratiquement complètement faux pour y mêler également un autre élément tout aussi factice. La tension qui finirait par s’établir entre eux deux, dans le silence pesant qu’ils créeraient en ne se parlant pas, mais en sachant très bien tout les deux que l’autre était de plus en plus furieux finirait probablement encore plus mal que leur discussion. En plus, Malcom aimait les choses compliquées. D’ailleurs, le simple fait de respirer le même air que le Manners dégoutait le Gillian. Il y avait quelque chose de malsain, à ses yeux, dans cet échange d’air. Comme si, plus de temps ils passaient dans la même pièce, plus il y avait de chances que cela se termine comme ses pires cauchemars… Et, étant donné qu’il était dans le salon en premier, ce n’était pas à lui de partir.


-Tu as à ce point besoin d'attention que tu t'imagines que je peux avoir envie de t'en donner? Désolé, Malcolm, tu es en plein mon genre, mais j'ai mieux à faire que te fixer comme un con. Et, crois-moi, quand j'aurai envie de te regarder, tu n'auras aucun doute.

Malcolm se redressa légèrement, un air outré sur le visage, juste pour voir le visage de son interlocuteur. Lorsqu’il vit son visage aux traits sombres, mais parfaitement découpés, fendu en deux par un sourire insolent et beaucoup trop heureux, il se laissa retomber. Il se sentit soudain tellement mal, physiquement. Il avait la nausée et il eut même un frisson d’horreur. Les paroles de Cedrik le rendaient carrément malade, il se sentait sur le point de vomir. C’en était trop. Malcolm lui aurait défoncé la figure, tout de suite et maintenant, pour qu’il cesse aussi rapidement de le trouver *en plein dans son genre*. La maladie mentale du Manners en était à un stade encore pire que ce que Malcolm avait pu imaginer. Ces choses ne se disaient pas et étaient tout simplement impossible. C’était contre-nature et carrément dégueulasse. Malcolm serra les poings et la mâchoire, mais ne bougea plus, comme pour faire oublier qu’il avait pu le faire il y a quelques secondes à peine. Il parla cependant.

-Tu vois, ton petit jeu était aussi subtil que ton homosexualité…

Il espérait que cela serait suffisant pour le faire partir. Insulter de façon puérile était généralement un bon repousse vermine humaine…

-Ai-je déjà mentionné vouloir cacher mon homosexualité? Si tu ne me trouves pas assez subtil, mon très cher Malcolm, je peux te montrer à quel point je peux être encore plus ouvertement gay. Tu veux essayer, peut-être?

Mais décidément, Cedrik Manners était une vermine humaine d’un autre type. Plus résistant, plus déterminé, plus ravageur et dérangeant… Tout cela en était définitivement trop. Malcom ne put se contenir bien plus longtemps. En moins de temps qu’il n’en fallait pour crier lapin, Malcolm était debout devant le fauteuil de Cedrik et tenait d’ailleurs celui-ci par le collet. Il l’avait plaqué et le gardait enfoncé dans le-dit fauteuil, un poing levé à quelques millimètres de la mâchoire du Manners. Malcolm avait une expression principalement dégouté, même si la rage teintait également ses traits.

-Tu vas arrêter tout de suite tes sous-entendus complètement dégueulasses et d’ailleurs les retirer immédiatement! … IMMÉDIATEMENT!
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MessageSujet: Re: Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] EmptyMar 24 Aoû - 20:58

[Tu m'adores et c'est l'essentiel.]

Cedrik se plaisait à se dire qu'il appréciait la solitude beaucoup plus que la compagnie des autres humains. Il avait cela de commun avec Malcolm, à la différence que, si on creusait un peu, on pouvait découvrir que le plus petit n'était pas tout à fait comme il essayait de se prétendre. Même lorsqu'il s'isolait, préférant un coin sombre à l'ivresse de la foule, Cedrik passait la plus grande partie de son temps à fixer les autres, à les détailler, à les deviner. S'il repoussait presque quiconque tentant de l'approcher, le jeune homme affectionnait l'observation à distance. Il analysait les gestes, les attitudes, les tics... Cedrik apprenait à connaître les gens sans leur parler et sans même vraiment s'en rendre compte lui-même. D'ailleurs, pour quelqu'un qui préférait être seul, il choisissait peut-être un peu trop souvent d'aller taper sur les nerfs de Malcolm plutôt que rester sagement enfermé dans sa chambre.

Manners ne trouvait rien de plus grisant que le danger. C'était, en partie, ce qui l'attirait dans la consommation de drogue. Il s'empoisonnait au point de distordre la réalité; il se perdait en laissant doucement les substances effacer qui il était. Risquer de mourir l'amusait presque. Les ruelles dangereuses de Tenderloin, avec toutes ces personnes aux tendances violentes et vicieuses, restaient comme un lieu de réconfort pour Cedrik. Au milieu des horreurs, il se sentait chez lui. Il avait l'impression d'être moins pire, au fond. Il existait des gens plus atroces que lui, des situations toujours plus graves, des souffrances de tous les genres... Cedrik Manners n'était qu'un humain qui se torturait lui-même comme les autres, comme tous ces gens qui avaient mal et qui faisaient le mal. C'était presque drôle, tellement c'était pathétique.

Malcolm était une autre personne du genre et ce devait être pourquoi l'autre jeune homme ne pouvait résister à l'envie de l'agresser toujours un peu plus. Quand la rage assombrissait le regard de Malcolm, Cedrik réussissait à deviner, dans la noirceur de ses pupilles, une douleur, presque une démence, un secret peut-être. Peu importait s'il risquait de se faire frapper par un homme trois fois plus fort que lui. L'espèce de peur un peu malsaine qui se diffusait jusque dans son sang à chaque fois que Malcolm lui adressait un regard trop noir le faisait se sentir vivant. Gillian semblait parfois au bord de la crise et l'autre homme sentait à quel point ce genre de crise devait être évitée. Seulement, il ne pouvait s'empêcher de toujours vouloir provoquer Malcolm. D'ailleurs, Cedrik réussissait presque toujours à faire remonter en lui assez de rage pour que la perfection de l'autre ne tienne plus en place, comme le joli masque qu'elle était. Et il se sentait alors tellement moins seul.

Cedrik ne cria pas *lapin*, mais Malcolm apparut tout de même devant lui, à une vitesse qui représentait assez comment il devait avoir envie de le tuer. Encore. Le jeune homme dont le col du chandail reposait maintenant dans la main serrée d'une bête enragée éteignit volontairement son sourire. Il y avait une limite à mettre le feu au tempéramment déjà bouillant de Malcolm. Néanmoins, Cedrik ne put chasser complètement la lueur d'amusement au fond de son regard encore embrouillé par sa joyeuse journée de consommation.


-Tu vas arrêter tout de suite tes sous-entendus complètement dégueulasses et d’ailleurs les retirer immédiatement! … IMMÉDIATEMENT!

Les sourcils de celui qui était très peu délicatement forcé à rester enfoncé au fond de la causeuse se levèrent d'eux-mêmes alors que son visage prenait un air totalement innocent.

-Mais je n'ai rien dit qui soit condamnable, mon très cher Malcolm. Si tu vois des sous-entendus là où il n'y en a pas...Eh bien, à toi de voir pourquoi ton esprit les imagine.

Le sourire carnassier et moqueur avait repris ses droits sur les lèvres de Manners alors qu'il assénait ce coup assez bas à son colocataire. Il aimait tant jouer les innocents et essayer de faire douter Malcolm sur ce qu'il disait ou voulait dire. C'était comme jouer au chat et à la souris. Mais avec deux chats. Ils ne s'en sortiraient pas sans y laisser tous les deux un peu de leur dignité. Comme toutes les fois. Mais c'était quoi, au fond, un peu d'honneur contre autant de plaisir à voir Malcolm Gillian tomber à chaque fois un peu plus bas? Cedrik ne s'arrêterait que lorsque la plus grande partie de la perfection si intolérable de l'autre jeune homme serait en miettes autour de lui... Ou peut-être même qu'il ne s'arrêterait même pas, à ce moment-là, espérant encore que le grand Gillian s'effondre un peu plus.

-D'ailleurs, j'apprécierais si tu arrêtais de te coller sur moi dès que tu en as l'occasion. Je suis pas du genre colleux, moi.

Malcolm le tuerait peut-être, mais Cedrik était encore un peu trop sur les derniers effets de son party solitaire pour réaliser à quel point il venait de mordre directement la haine de l'autre jeune homme.
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MessageSujet: Re: Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] EmptyVen 27 Aoû - 14:37

Malcolm Gillian était toujours posé et parfait. Jamais un mot plus haut que l’autre, jamais de cheveux qui dépassaient, jamais de plis dans ses vêtements. Tout était calculé et rien n’était laissé au hasard. Il s’assurait ainsi de toujours bien paraître et de toujours faire bonne impression, ce qui était vital pour lui. Il n’aimait pas décevoir les gens ou avoir l’air fou. Il s’était assez ridiculisé, à une certaine époque de sa vie, et c’était bien loin derrière lui maintenant. Il s’efforçait de ne pas approcher les gens qu’ils savaient drogués ou la drogue elle-même, car ces substances le dégoûtaient maintenant. Il avait été touché le fond du baril et cela lui avait remis les idées en place. Depuis qu’il était revenu de sa cure de désintoxication, il vivait une vie parfaite, comme un jeune homme modèle. Une vie parfaite. Le Gillian ne s’amusait pas beaucoup et aurait aimé plus le faire. Lorsqu’il voyait ses colocataires vivre normalement, en ayant du plaisir et des passe-temps, il les jalousait. Malcolm aurait tant aimé pour faire comme eux. Il était beaucoup trop occupé à jouer son rôle, qu’il en oubliait même de vivre parfois. C’était épuisant et ennuyant de jouer aux parfaits petits jeunes hommes. Étant en fait d’un tempérament plutôt actif, Malcolm Gillian préférait lorsqu’il y avait de l’action et des émotions fortes qui l’entouraient. Il aimait beaucoup les petites fêtes et surtout les filles. Ce qui était bien évidemment caché sous des tonnes et des tonnes de mensonges et de faux-semblants que Malcolm Gillian, version 1.2, avait dû se créer pour plaire à ses parents et au reste du monde.

Malcolm Gillian était toujours posé et parfait. Sauf quand on le provoquait. Cedrik le faisait toujours. Malcolm était même convaincu que son colocataire s’était donné pour mission de le faire chier le plus souvent possible par semaine. C’est donc pourquoi, à toutes les fois qu’ils se retrouvaient dans la même pièce la tension montait et si aussi souvent, Malcolm pètait un plomb. Il n’y avait que Cedrik pour lui faire perdre les pédales ainsi, les autres lui fichaient la paix. Comme s’ils avaient compris que Malcolm n’aimait pas vraiment la présence d’autres êtres humains près de lui. Cedrik, lui, ne l’avait pas compris, mais il avait très bien saisi sur quels sujets Malcolm était plus sensible… Il semblait d'ailleurs s'évertuer à les aborder à chaque fois... Malcolm enrageait de savoir que Cedrik semblait le connaitre si bien, si rapidement, alors qu'ils ne se parlaient presque pas et que lui, Malcolm, ne savait pas grand chose du Manners...


-Mais je n'ai rien dit qui soit condamnable, mon très cher Malcolm. Si tu vois des sous-entendus là où il n'y en a pas...Eh bien, à toi de voir pourquoi ton esprit les imagine.
-Tu dis n’importe quoi, mais tu ne dis surtout pas ce que je t’ai demandé… Je pourrais me fâcher tu sais…?


De son ancienne position sur le divan, Malcolm n’avait pas pu voir le visage et les yeux de son interlocuteur. Peut-être que s’il avait pu, la conversation se serait terminée il y a plus longtemps. Il n'aurait même pas pris la peine de lui parler et serait sim plement parti dans sa chambre. C'est ce qu'il faisait généralement. Mais pourquoi cette fois il ne l'avait pas fait? Pourquoi avait-il pris pour acquis que Cedrik ne se droguait pas? Malcolm pouvait désormais voir son visage et sa touche un peu trop marqué de bonheur artificiel. Cedrik avait peut-être un peu trop forcé la dose cette fois-ci… Le Gillian reconnaissait la petite euphorie sur les traits de Cedrik, pour l’avoir lui-même connue trop souvent. Et ses yeux… ses yeux tellement viteux que Malcolm pourrait bientôt se voir dedans… Cedrik Manners était drogué et cela dérangeait Malcolm. L'aîné des Gillian aurait aimé pouvoir le savoir, au simple son de sa voix, comme il en était capable avant. Plus il regardait Cedrik et plus son état l’écœurait. Peut-être même encore plus que le fait qu’il soit gai…

-D'ailleurs, j'apprécierais si tu arrêtais de te coller sur moi dès que tu en as l'occasion. Je suis pas du genre colleux, moi.

Malcolm ne put s’empêcher de rire. Tout comme il ne put retenir son poing de s’élancer et de frapper le visage de Cedrik. C’était trop. Trop d’arrogances, de sous-entendus et de drogues, pour que Malcolm le supporte plus longtemps. Malcolm frappait Cedrik à quelques reprises, à un rythme continu, lorsqu’il réalisa qu’il éprouvait quelque chose d'encore plus fort que le dégout. Il ne pouvait dire ce que c’était, mais il se surprit lui-même à penser qu’il ne savait pas que Cedrik pourrait tomber plus bas que ce qu’il était déjà, dans son estime. Malcolm trouvait le Manners complètement ridicule de se droguer ainsi. De nos jours, avec toutes les publicités et les mises en gardes, tout le monde sait très bien les méfaits de la drogue, et pourtant… Malcolm, tout en frappant Cedrik, eut un soupir de dégout. Cedrik pouvait bien rire de Malcolm parce qu’il était vide et trop parfait… Lui, au moins, il n’avait besoin de rien pour avoir une vie et du plaisir. Après avoir lui-même baigné dans ce milieu, Malcolm savait très bien ce que Cedrik recherchait et comment il y parvenait et cela le répugnait davantage. Tout en le frappant, Malcolm se demandait s’il le frappait pour l’humilier, pour ainsi lui remettre tout ses torts en pleine face, comme il l'avait lui-même fait avec Malcolm, le faisant de cette manière sentir tout petit dans ses culottes et le faire regretter de se droguer et de ruiner ainsi sa vie sans raisons ou pour lui faire regretter ce qu’il venait de dire, pour qu'il comprenne enfin que Malcolm n'était surtout pas gai et que c'était même tout le contraire, puisque l'homosexualité était une maladie mentale et un choix de vie complètement taré et dégueulasse… La réponse lui vint rapidement et clairement en tête… Il n'y avait pas de bonne ou de mauvaise réponse. C'était plutôt un mélange des deux. Malcolm le frappait pour toutes ces raisons... Alors qu’il continuait de le frapper, mais moins vite et moins fort cette fois, parce qu’il voulait lui laisser une chance de se rattrapper, malgré tout, Malcolm parla.

-Alors, pauvre petit drogué… c’est ça que t’appelles se coller peut-être?

Des paroles emplies d'arrogance. Un ton et un visage teinté par la rage et le dégout. Un poing qui continuait de frapper…
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MessageSujet: Re: Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] EmptyMer 1 Sep - 22:21

Malcolm Gillian était toujours posé et parfait. C'était une vraie maladie. Cedrik voyait comment le Gillian se laissait contaminer un peu plus chaque jour par son besoin d'être une icône du gars idéal. Il n'arrivait pas à vivre en dehors de ses efforts pour être toujours plus parfait, toujours plus faux. Parce que Malcolm Gillian, le vrai, celui qui pourrissait derrière la façade qui abusait tout le monde, n'était certainement pas parfait. Personne ne l'était, d'ailleurs. Il suffisait de le regarder un peu trop longtemps pour voir poindre de petits détails qui mentaient moins que lui. Il y avait, par exemple, une espèce d'incertitude dans tout ce qu'il faisait, comme s'il se demandait s'il agissait de la bonne manière. Les gens normaux ne s'en rendaient pas compte, mais Cedrik était très doué dans l'observation. C'était comme pour mettre Malcolm en colère: un talent naturel. D'ailleurs, toute cette rage que le jeune drogué réussissait si souvent à faire éclater prenait racine très loin chez l'autre jeune homme. Cedrik n'en était pas la cause, mais plutôt une raison, voire même un moyen, de la libérer. On pouvait sentir une tension latente dans les muscles de Malcolm, comme s'ils étaient toujours prêts à frapper tout ce qui le dérangerait. Une violence oscillant entre la glace et le feu dévorait le Gillian et Cedrik l'admirait, au fond, de savoir la contrôler presque en permanence. Seulement, il ne pouvait pas résister à l'envie de provoquer sa sortie, juste pour se prouver que Malcolm n'était pas si fort. Quand la rage gagnait, la perfection s'écroulait en un silence assourdissant et implacable. Et alors, même en s'écrasant sous les coups, Cedrik était le plus fort.

Le plus intéressant, chez Malcolm Gillian, était ses yeux. Bien sûr, ils étaient très jolis, un mélange de gris et de bleu contrastant de manière assez hypnotique, mais leur beauté n'avait rien d'aussi passionnant que ce qu'on pouvait y voir. Ou, plutôt, ne pas y voir. Le regard de Malcolm était parfait. On y voyait juste assez de lumière pour se mélanger au sérieux et à l'intelligence qui y apparaissaient. Seulement, quand on s'y attardait vraiment, on sentait un genre de vide, comme s'il manquait quelque chose. La vérité, peut-être. Cedrik avait aperçu ce mystère au fond des yeux du Gillian le soir où il avait failli se faire tuer dans Tenderloin, mais il ne l'avait pas tout de suite compris. Avec le temps, le jeune homme avait fini par trouver une explication: tout ce qui était apparent dans le regard de Malcolm était une perfection chimérique, une brume devant le gouffre qui pourrait mener à qui il était vraiment. Étrangement, même s'il le détestait, peut-être justement parce qu'il le détestait, Cedrik avait envie de voir plus loin, de découvrir peu à peu ce que l'autre jeune homme étouffait au fond de lui. Le faire sortir de ses gonds était le moyen le plus agréable qu'il avait trouvé et il n'avait certainement pas envie d'en chercher un autre.


-Tu dis n’importe quoi, mais tu ne dis surtout pas ce que je t’ai demandé… Je pourrais me fâcher tu sais…?

-On t'a déjà dit que tu étais passablement ennuyant?

Qui pouvait le contredire? Malcolm n'était pas vraiment le premier exemple qui venait à l'esprit quand on cherchait une personne amusante. Son humour était conventionnel, il souriait par principe et il ne riait que lorsque c'était approprié. Il étudiait plus souvent que nécessaire, il ne sortait presque pas et il avait très peu d'amis. Une journée de la vie de Malcolm Gillian n'aurait pas fait une bonne émission de télévision: toutes ses journées se ressemblaient. Au fond, quand on y pensait, celles de Cedrik aussi...mais elles étaient moins banales. Entre l'université, son travail quelque peu spécial, ses problèmes avec les revendeurs et, principalement, les risques qu'il s'évertuait à courir dans Tenderloin, Cedrik avait à peine le temps de dormir. Tout le monde ne s'acharnait pas à être parfait au point de dormir assez pour conserver un regard sans cernes...

Le rire de Malcolm avait quelque chose de lugubre, comme une musique sur un instrument désaccordé, une cloche qui annonçait la tempête. La rage avait écrasé tout le reste.

Le poids du monde retomba à répétitions sur Cedrik qui se recroquevilla malgré lui sous la force de l'autre jeune homme, en protégant son visage du mieux qu'il le pouvait. Les autres blessures se cachaient mieux; il n'avait pas besoin de s'expliquer. Si se faire jeter contre un mur de béton n'avait pas été agréable, le coup qui avait menacé de faire voler sa tête à travers la pièce l'était encore moins. Ceux qui avaient suivi lui avaient fait ravaler la réplique pas trop sympathique qui s'était insinuée jusqu'au bord de ses lèvres.


-Alors, pauvre petit drogué… c’est ça que t’appelles se coller peut-être?

Cedrik profita de ce moment de léger relâchement de son adversaire pour réunir ses forces et bondir derrière le sofa sur lequel il était en train de se faire broyer. Il avait une limite à être maso. Un peu étourdi, il recula jusqu'à pouvoir s'appuyer sur le mur et reprendre un peu son souffle. D'une main pas trop ferme, Cedrik essuya nonchalamment le sang qui coulait de sa machoire. Il esquissa douloureusement un de ses légendaires sourires sarcastiques. Ce n'était pas une petite raclée, si réussie fut-elle, qui allait le démonter complètement.

-T'as l'oeil, mon Malcolm. On croirait que tu connais le milieu... Oh, pardon, pas ton genre, je sais. Tu préfères la ouate, les petites fleurs et l'accord de papa et maman.

Du coin de l'oeil, Cedrik avait repéré par quel côté s'éclipser si l'autre se décidait à passer par-dessus le meuble qui les séparait pour venir finir de lui broyer les os. Généralement, il était assez rapide et plutôt agile. Logiquement, il parviendrait à s'échapper...sauf si Malcolm jouait aussi la vitesse et l'attrapait pour l'empêcher de fuir. Alors, le Manners un peu chancelant ne pourrait rien faire de plus qu'espérer une autre chance de se soustraire aux poings de l'autre affreux. Non, il ne regrettait toujours pas de l'avoir provoqué.
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MessageSujet: Re: Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] EmptyMar 14 Sep - 16:54

[Désolé pour la longueur... je me rependrai, promis! :)]

Malcolm n’était généralement pas du genre à faire la fête ou bien à avoir des contacts avec les autres. Cela faisait partie de sa perfection. Jamais un mot de travers, ni une action qui pourrait paraitre déplacée et pour lui, sortir et boire, c’était plus que déplacé. C’est pourquoi il se tenait généralement loin des réunions entre amis ou des soirées spécialement pour les étudiants. Tout le monde qu’il fréquentait de près ou de loin aimait bien ce type de rencontres, mais pas Malcolm. Il les trouvait ridicules. Pour ce qui est du contact avec les autres, il les trouvait tout simplement déplacés. Cependant, dans la situation présente, il aimait bien. Pour lui, c’était une véritable célébration que de se rapprocher de Cedrik de cette façon. Le drogué avait bien enfin ce qu’il méritait et il était si pathétique à voir. Il ne savait pas comment encaisser de tels coups et se donnait littéralement en spectacle. Et… n’était-ce pas amusant après tout? Le juste retour des choses! Malcolm frappait Cedrik comme un déchainé. Il y mettait toute sa force, mais surtout, toute sa rage. Il défoulait sur le Manners bien plus que ce qu’il en méritait, seulement parce qu’il était le seul à oser l’affronter et qu’il le méritait tout de même bien. Malcolm souriait sadiquement en regardant Cedrik prendre tous les coups, tout en essayant de se recroqueviller de plus en plus. Il lui aurait craché au visage, mais avait tout de même un minimum de savoir-vivre, même si ce n’était, au fond, QUE Cedrik…

Tout en le frappant, Malcolm le regardait et trouvait quelque chose d’étrange dans son visage. Il ne pouvait dire exactement quoi, mais il aurait bien pu en être distrait de sa tâche. Tout en le frappant, il imaginait Cedrik dans différentes situations. Certaines le faisaient frapper moins fort, comme lorsqu’il l’imaginait tout seul dans une ruelle sombre de Tenderloin, le regard vide et l’aiguille encore plantée dans son bras… Mais d’autres plus, comme lorsqu’il l’imaginait vaguement en pleine action avec un autre homme. Il essayait également de voir de quoi il aurait l’air à jeun et ne pouvait s’empêcher de se demander s’il l’avait seulement déjà vu, alors qu’il n’était pas sous l’emprise de drogues. Plus il y pensait, plus il pensait que non. Et de fil en aiguille Malcolm se demanda si Cedrik était parfois lui-même. Et sinon, pourquoi? Qu’est-ce qui pourrait le pousser à tenter d’oublier qui il est réellement? Quel motif serait assez valable, dans le cas de Cedrik? *Certainement pas son homosexualité!* Malcolm ferma ses yeux très fort et revint à la réalité. Il n’avait aucune raison de se soucier, ne serait-ce qu’une demie seconde, de la grande blessure de Cedrik Manners.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, Malcolm réalisa que Cedrik n’était plus là ou il devrait normalement se trouver. Il était plutôt derrière le sofa, ce qui dérangea Malcolm, mais sans l’enrager davantage. C’était peut-être mieux comme ça après tout, Cedrik aurait pu être vachement mal en point sans cette escapade sournoise. Dans son instant d’inattention (heureusement que ce n’était pas un instant comme J-F!), Malcolm avait ralenti le rythme et Cedrik avait réussi à filer entre ses doigts, ou plutôt ses poings, dans ce cas-ci. Alors que Malcolm s’apprêtait à dire une phrase qui aurait enterré la hache de guerre pour aujourd’hui, Cedrik avait décidé de parler avant. Ce qu’il n’aurait pas dû faire.


-T'as l'oeil, mon Malcolm. On croirait que tu connais le milieu... Oh, pardon, pas ton genre, je sais. Tu préfères la ouate, les petites fleurs et l'accord de papa et maman.
-Je ne suis certainement pas TON Malcolm!


En très peu de temps, Malcolm avait enjambé le sofa et plaqué Cedrik au sol. En bon ex-joueur de football qu’il était, ses plaquages étaient encore toujours aussi impeccables. C’est donc couché sur lui, un genou entre ses jambes, l’autre à côté de sa jambe droite que Malcolm se retrouva. Il allait se mettre à le frapper encore et encore, comme tout à l’heure. Il avait le poing levé, une moue dégoûté, mais quelque chose le faisait hésiter. Était-ce le sang qui coulait de sa bouche? Son regard brumeux et vide? Son teint cireux? Il ne le savait tout simplement pas. Sans que la rage ou el dégout s’en aille, Malcolm décida tout de même de baisser son poing. Il prit cependant le collet de Cedrik pour l’approcher de lui. Il approcha le visage de Cedrik du sien, légèrement décalé, question d’être en mesure de lui parler dans le creux de l’oreille. Ce qu’il avait à lui dire ne pouvait se dire sur le ton de la conversation.

-Tu ne sais absolument rien de moi Manners, alors n’essaie plus de deviner c’est quoi mon genre. Tu te trompes sur moi, tu me prêtes de mauvais goûts, tu parles au travers ton chapeau et je pourrais ne pas apprécier tout ça très très souvent…

Malcolm avait bien insisté sur la majorité des mots et les avait dits avec tellement de rage qu’on aurait dit qu’il les crachait à Cedrik. Il ne lâcha pas simplement le drogué, il le jeta carrément vers le sol. Malcolm était rendu à un stade de colère pire que le simple défoulement. Généralement, tant que Malcolm frappait, ce n’était pas si dangereux… Malcolm se releva doucement et se retint de marcher sur les parties génitales de Cedrik. Il ramassait tranquillement ses effets personnels, comme s’il n’attendait qu’une autre réplique à la Manners. Comme s’il aimait discuter et passer du temps avec lui…
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MessageSujet: Re: Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] EmptyVen 15 Oct - 1:08

[Je suis plutôt impardonnable, hein?]

Cedrik devinait l'espèce de passion qui se retrouvait derrière les coups de l'autre homme. On ne pouvait pas frapper autant sans y prendre plaisir. Bien sûr, quelque part, la perfection du Gillian en prenait un sacré coup, car il perdait contrôle, mais de petites étincelles s'allumaient dans son regard quand il s'avançait vers Cedrik pour le frapper. D'ailleurs, à chaque fois que Manners le provoquait, au bout d'un moment, ces lueurs étranges apparaîssaient au fond des yeux de Malcolm. Il devenait alors plus effrayant, mais il semblait tellement plus vivant. On perdait l'impression d'avoir affaire è un robot programmé pour toujours sortir la bonne réponse ou placer le geste adéquat. Ses pupilles perdaient leur aspect plastifié pour prendre vie et devenir deux gouffres noirs de rage. Laisser sortir celle-ci devait être, pour Malcolm, libérateur au point qu'il ne s'aperçoive pas des craquelures qui ombrageaient alors son masque de perfection. Cedrik était fasciné par comment des pointes de vérités pouvaient percer si durement la carapace de l'autre jeune homme, au point de lui donner le besoin de faire mal pour se sentir mieux. Peu lui importait de recevoir quelques coups, la délectation que le spectacle d'un homme aveuglé par lui-même lui apportait ne se mesurait pas.

Malcolm Gillian n'aurait peut-être pas pu avoir sa propre émission de téléréalité, mais il aurait dû être dans un livre. En surface, il était vrai que le jeune homme n'étais pas intéressant. Sur un écran, en dehors de sa belle gueule, il n'aurait rien eu pour lui. À quoi bon écouter quelque chose de prévisible et ennuyant? Les émissions de téléréalité étaient faites pour étonner les gens. On y réunissait toutes sortes de gens, rarement des personnes intelligentes, et on les faisait se confronter les unes aux autres dans le but évident de se moquer de leurs erreurs. Malcolm ne commettait pas d'erreurs. Du moins, il semblait ne jamais en faire. Par contre, au fil de ses observations, Cedrik avait remarqué que le Gillian feignait sa perfection, ce qui lui conférait un intérêt assez grand. D'un livre, la couverture n'est que la moindre partie. Le Gillian devait être plein à craquer de pages loin d'êtres blanches, de mystères en phrases décousues. Des mots plus secrets que ceux d'un journal intime, des mots dont la découverte équivaudrait à une profanation de toute la fausse perfection de Malcolm Gillian. L'interdit était si délicieux que Cedrik rêvait de tirer sur la couverture, juste un peu, pour entrevoir les premiers mots.

On regardait Malcolm seulement quelques secondes avant de comprendre pourquoi personne n'osait s'opposer à lui. Il était grand, il avait de larges épaules et des muscles presque obscènes. Il ne fallait bien qu'un petit étrange dans le style de Cedrik Manners pour ne pas redouter ses coups assez pour se taire lorsque nécessaire. Il fallait dire qu'avec le type de fréquentation qu'il avait dans Tenderloin, le plus petit ne se laissait pas impressionner par les grosses brutes. Oui, il le regrettait parfois, mais il ne le laissait jamais paraître. On pouvait tabasser le corps de Cedrik, mais pas sa dignité...sauf quand on était un client. Certains le frappaient, parfois, pour des raisons qui se concurrençaient en stupidité et en pathétisme, et le jeune homme n'arrivait pas à se sentir autrement que faible, lorsque c'était le cas. Non pas à cause de la douleur, mais à cause du retour à la réalité que la violence créait alors qu'il s'était engourdi l'esprit, artificiellement ou non, pour oublier ce qu'il se réduisait à faire.


-Je ne suis certainement pas TON Malcolm!

Qui aurait pu croire que, quelques secondes auparavant, Malcolm était en train de débattre mentalement sur le triste cas de celui qu'il venait encore d'amocher? Certainement pas l'amoché en question. Cedrik aurait été bien étonné de savoir que l'autre jeune homme le considérait comme une vraie personne au point de songer à trouver des raisons à ses actions. D'ailleurs, s'il avait su que Malcolm avait si bien remarqué qu'il n'était presque jamais totalement à jeûn, Cedrik aurait probablement évité de le croiser pendant plusieurs jours, vaguement honteux. Malgré l'impression qu'il essayait de donner, Manners n'était pas enchanté d'avoir besoin de la drogue pour oublier ses problèmes. Il était conscient d'être complètement lâche et de faire quelque chose de mal, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Il avait beau se savoir indépendant physiquement, son accoutumance psychologique aux substances qui endormaient son esprit était très semblable à celle des drogués de fonds de ruelles, ceux qui mourraient d'une overdose. Ceux-là, Cedrik les avait en horreur, sans s'expliquer pourquoi. Pourtant, il n'était pas loin de songer que, comme manière de mourir, c'était pas si mal.

Le sol se jeta violemment contre le dos de Cedrik. Ou peut-être était-ce le contraire. Deux mains l'empoignèrent alors que la tête lui tournait affreusement. C'était l'effet que lui faisait Malcolm Gillian... Si ce n'avait été de la force et de la violence de ses gestes, Cedrik s'en serait inquiété.


-Tu ne sais absolument rien de moi Manners, alors n’essaie plus de deviner c’est quoi mon genre. Tu te trompes sur moi, tu me prêtes de mauvais goûts, tu parles au travers ton chapeau et je pourrais ne pas apprécier tout ça très très souvent…

Il y avait quelque chose de follement étrange à la situation. Malcolm Gillian, sur un autre mec qui était étendu sur le sol, en train de murmurer à son oreille... Et s'il avait fallu qu'un de leurs colocataires entre? Cedrik en aurait certainement profité pour sortir une réplique qui lui aurait coûté une côte ou deux. Malcolm le déposa avec une délicatesse incroyable sur le sol et le jeune homme en grimaça de douleur. Cette dernière commençait à se répandre par vagues dans tout son corps, au point qu'il n'eut pas envie de se relever tout de suite après sa libération. Il se contenta de se redresser et d'appuyer son dos sur le mur en restant assis au sol. Puis, il analysa un peu les paroles du Gillian ainsi que le ton sur lequel elles avaient été dites...et un sourire mauvais vint raviver la souffrance dans sa mâchoire alors qu'il saisissait tout ce qui se cachait entre les mots.

-Mais c'est que t'es un petit cachottier dis donc... Et ça fait longtemps? Tu en a pris combien de temps? Est-ce que papa et maman l'ont su? Peut-être même que tu leur as volé de l'argent... Pauvre, paaaauuuvre, Malcolm;...c'est ta perfection qui en prend un coup, monsieur l'ex-intoxiqué.

Et il assumait vraiment de mériter d'être broyé jusqu'au stade de poussière. Lui-même se trouvait réellement odieux.
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MessageSujet: Re: Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] EmptySam 30 Oct - 21:03

[Je vois pas ce que t'as fait de si pire que ça... Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] 337884]

Malcolm essayait de comprendre pourquoi il était aussi enragé et avait de la difficulté à tout remettre en ordre. C’était comme si la rage agissait dans ses pensées comme une araignée qui tisse sa toile, rendant le chemin direct entre celles-ci très complexe et faisant en sorte que la moindre erreur lui soit fatale, car il resterait prisonnier de ces pensées en question. Un peu comme une mouche, il était condamné, car il aurait beau se débattre, il ne s’en sortirait jamais… Malcolm savait qu’il en voulait à Cedrik pour ce qu’il venait de dire concernant son genre. Parce que c’était pour lui une insulte que de parler au travers son chapeau et de prêter de fausses intentions aux gens, mais il savait aussi qu’il s’en voulait à lui-même d’être aussi transparent soudain. Il savait bien que plus il frappait sur Cedrik, plus il risquait de craquer et il était bien sur le point de le faire. Cedrik n’était pas dupe et il remarquerait bien plus rapidement que Malcolm lui-même que celui-ci était plus à fleur de peau et que ses grands secrets voulaient sortir. Cependant, comme ils n’avaient aucun moyen de sortir, leur seul moyen pour s’échapper de leur prison était de couler au travers les quelques rares et minuscules fissures que seul un œil expérimenté pourrait voir sur le visage du Gillian. *Prions pour que Cedrik n’aie pas un œil expérimenté…* Ce n’était pas dans ses habitudes, ni de prier ni d’être aussi vrai avec quelqu’un, il se serait normalement contrôlé comme personne et aurait laissé filer ce petit drogué de service, sans même lui parler. Cependant, Cedrik avait le don de faire en sorte de provoquer Malcolm jusqu’à un certain point de non-retour. De plus, il y avait quelque chose de plus dans cette histoire. Aucun sentiment louche ou déplacé, ni même une soudaine compassion, ou encore de la compréhension. Oh surtout pas! C’était seulement un trop plein de rage qui finissait par se transparaître en une vérité qui se veut criante. Heureusement que Malcolm était passé maître dans l’art d’étouffer la vérité…

Cependant, il y avait réellement quelque chose de plus. Comme si lorsque Malcolm regardait le regard vitreux de Cedrik, il se revoyait lui-même dans cette situation. Il revoyait alors toute la détresse, mais surtout la tristesse qui existait en lui. Toutes ces fois où il avait été celui qu’on tabassait pour de l’argent. Toutes ces fois où il tabassait parce qu’on ne l’avait pas payé. Toutes ces filles qu’il avait sauté, complètement défoncé et donc qu’il n’avait rien senti, mais jamais comme elles. Toutes ces larmes refoulées et ces quelques larmes versées alors qu’il plantait une aiguille dans son bras. Toutes ces nuits au poste de police. Tous les regards déviés de sa sœur. Tous les regards haineux de son père. Tous les regards de déception de sa mère. Tous ces visages trop pales. Tous ces yeux retournés sous l’effet de la drogue. Toutes ces fois où il avait oublié l’anniversaire de ses proches. Toutes ces fois où il avait passé la nuit dehors, au froid, sur un banc de parc. Toutes ces personnes qui avaient arrêté et à qui il leur avait finalement vendu une dose. Tous ces bad-trips. Tous ces problèmes qui ne faisaient que se cacher sous son lit pour la nuit, pour mieux l’attaquer au matin venu. Toutes ces personnes qu’il avait laissées là, se doutant fortement que ce serait leur dernière dose… Il ne lui revenait rien de positif de cette époque de sa vie, parce que tout allait mal et il se demandait comment quelqu’un qui a la vie facile et simple comme le Manners faisait pour se droguer de la sorte, surtout de nos jours...

Malcolm ne voyait pas Cedrik, car il lui faisait dos. Et c’était tant mieux. De voir son petit sourire sarcastique habituel, il aurait probablement disjoncté, encore une fois. Il était sur le point de le faire d’ailleurs, mais Malcolm était tellement enragé en fait qu’il ne savait même plus comment il réagirait. Il avait rarement été aussi en colère contre quelqu’un et les rares fois où c’était arrivé, il ne s’en souvenait pas, à cause de l’effet de certaines substances qu’il prenait. Il redoutait donc que Cedrik fasse quoi que ce soit d’autre. Il espérait que son colocataire en aurait eu assez et qu’il la fermerait pour une fois…


-Mais c'est que t'es un petit cachottier dis donc... Et ça fait longtemps? Tu en a pris combien de temps? Est-ce que papa et maman l'ont su? Peut-être même que tu leur as volé de l'argent... Pauvre, paaaauuuvre, Malcolm;...c'est ta perfection qui en prend un coup, monsieur l'ex-intoxiqué.

Évidemment, ça aurait mal connaitre Cedrik Manners que de croire qu’il se serait tu et se serait ainsi éviter bien des problèmes… Le premier réflexe de Malcolm fut de se précipiter, encore une fois, sur Cedrik. Il l’agrippa par le col et le frappa au visage et dans les côtes plusieurs fois. Il évacuait encore ce trop plein de rage et frappait encore plus fort et avec plus de conviction que toutes les autres fois qu’il avait frappé sur Cedrik. Comme si c’en était trop. Cedrik pouvait l’insulter sur bien des plans, car Gillian savait que rien de ce qu’il lui disait n’était vrai, mais il n’avait surtout pas le droit de ressortir les squelettes qui étaient dans le placard de Malcolm. Si Malcolm les y avaient rangées, c’était parce qu’ils étaient vrais, eux, et qu’il ne voulait plus y avoir et Manners n’allait certainement pas foutre le bordel dans ce placard si bien rangé! Malcolm ne le laisserait pas faire. Il le frappait pour lui donner encore une fois une bonne leçon, espérant encore une fois que ce serait la dernière… Après quelques minutes cependant, à force de regarder le visage de Cedrik se tordre et se crisper sous ses poings, Malcolm s’arrêta et le regarda. Le poing levé, l’autre main qui lui agrippait toujours le col, le regard planté dans le sien, une moue dégoutée sur le visage, Malcolm ne bougeait plus. Il cherchait dans le fond des yeux de Cedrik une quelconque étincelle qui montrerait qu’il existait encore. C’était peine perdue. Malcolm dut se rendre à l’évidence. Malcolm cracha en direction de Cedrik et visa le mur sur le côté gauche de sa tête. Son crachat frôla sa joue, puis Malcolm lui donne un puissant coup de genou dans le ventre et se leva.

-Ça, tu vois… c’est pas de tes affaires, Manners!

Malcolm avait parlé d’un ton tellement sec qu’il aurait pu couper la tension dans l’air. Il avait parlé tout en continuant de ramasser ses choses, comme si Cedrik n’avait soudain plus aucun intérêt.
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MessageSujet: Re: Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] Aussi facile qu'arracher les ailes d'un papillon [PV: Malcolm] EmptyDim 31 Oct - 14:37

[J'ai mis un mois à te répondre, tête de noeuds.]

Cedrik ne portait qu'une attention minime à la vérité lorsqu'il parlait. Qu'il ait raison ou non, il dirait toujours ce qu'il avait envie de mentionner pour attaquer directement la victime qu'il aurait choisi. Il savait que, de manière générale, en frappant exactement là où il devinait que ça ferait mal, il tombait sur quelque chose qui était loin d'être faux. Les êtres humains avaient de fascinant qu'ils cherchaient toujours à se fuir un peu, à se montrer loin de tout ce qu'ils savaient qu'ils avaient de mauvais. Malcolm Gillian voulait se montrer parfait au point qu'on aurait pu en déduire qu'il n'avait que d'horribles travers qu'il voulait éviter de montrer. Cedrik savait que ce ne pouvait être le cas: personne ne pouvait être aussi horrible que Malcolm semblait parfait. Il devait simplement avoir quelques secrets qu'il consiérait inavouables, des défauts qu'il avait élevés au rang de tares inacceptables au point de les craindre et les détester comme s'ils pouvaient le tuer. Peut-être même le pouvaient-ils, au fond. Cedrik n'était pas assez naif pour croire qu'il était le seul à avoir un talent considéré magique, une faculté que les humains dits normaux n'avaient pas. D'ailleurs, après toutes ces nuits dans Tenderloin, ses derniers doutes s'étaient dissipés complètement: des dons comme le sien n'étaient pas si rares. Certains d'entre eux étaient même plutôt utiles ou encore plus dangereux que le sien. Et si Malcolm avait ce type de pouvoir? Cedrik aurait peut-être diminué ses sarcasmes un peu, comme s'il pouvait éprouver une quelconque forme de compassion pour le Gillian. À chacun son moyen de se fuir, au final. Manners s'éteignait l'âme avec des substances néfastes et l'autre homme se barricadait derrière des mensonges plus réels que tout le reste. S'il ne l'avait pas autant détesté, Cedrik aurait pu se dire qu'ils se ressemblaient un peu, mais il ne voulait surtout pas avoir quelque chose en commun avec Malcolm Gillian.

Si le Manners avait su que Malcolm croyait que sa vie était simple et facile, il n'en aurait même pas été insulté, car il faisait tout pour qu'on aie cette impression. Il s'arrangeait pour réussir dans tous ses cours sans attirer l'attention, il ne semblait crôtoyer personne de dangereux ou qui pouvait lui faire de la peine. En dehors de Malcolm, il ne se disputait avec personne... D'un point de vue extérieur, Cedrik Manners n'avait de compliqué dans sa vie que sa consommation de drogue et, même là, il venait d'en parler avec une telle légèreté qu'on l'aurait crû bien au-dessus de tout ça. Personne ne devait se douter de toute la culpablité, la peur et la honte qui le rongeaient chaque nuit un peu plus. Cedrik s'en voulait d'avoir indirectement tué sa mère et sa soeur et, ensuite, d'avoir abandonné tous ceux qui comptaient sans leur donner d'explication, par pure lâcheté. Il ne voulait pas être compris. Il avait décidé de rester seul au monde, pour ne pas contaminer les autres, et il n'avait pas voulu qu'on ébranle sa conviction en lui faisant comprendre que, sans aide, il perdrait peut-être l'envie de s'en sortir. Il s'était réfugié dans la drogue, presque par hasard, et il prenait toujours une petite dose de plus quand la honte devenait trop forte. Mais elle ne disparaissait jamais complètement. Avec le temps, elle avait pris place en lui, s'accrochant à qui il était d'une manière qui l'avait incrustée jusqu'à ses os. Il ne pourrait jamais s'en débarrasser. Et chaque client la gravait un peu plus solidement. Toutefois, l'air cynique et le regard impénétrable du Manners empêchaient quiconque de deviner tout ce qui se tramait de glacial ou brûlant en lui. Il flottait, tout simplement, et même les coups de poings ne semblaient le faire redescendre qu'à moitié.

Un orage de haine s'abattit sur Cedrik quand il eut fini de parler. Le tonnerre des poings de Malcolm le martela au point qu'il en devint incapable de respirer. Sa vue se troubla lorsqu'une épaisse pluie rouge provenant de sa tempe lui coula dans le visage. Il n'y avait pas à dire: il n'irait pas travailler le lendemain... Les clients seraient terrifiés en le voyant. Submergé par la douleur, Manners ne bougea même pas pour se défendre. Il n'avait aucune chance, de toute manière. Néanmoins, il retint au maximum son envie de crier. Il ne voulait pas faire ce plaisir à son tortionnaire préféré. C'est donc en silence qu'il encaissa le déchaînement de violence qu'il avait lui-même enclenché. Il le regrettait un peu, finalement, même si savoir Malcolm dans cet état l'euphorisait. Sa souffrance physique commençait à prendre le dessus sur ses motivations d'origine. Tout son corps lui semblait en feu. Il se demandait même s'il pourrait marcher, dans le cas où Malcolm le lâchait avant de le tuer. Ce dont il commençait à douter. Même les yeux fermés, il sentait tout tourner autour de lui. Le crachat passa à côté de sa joue, frôlant le sang qui la voilait, et Cedrik s'en rendit à peine compte. Il avait tellement mal... Un nouveau coup le broya, poussant la douleur encore plus loin, et le jeune homme sentit partir un rayon de ses yeux lorsqu'il les ouvrit. En direction de Malcolm. Il chercha en lui la force de contrôler son pouvoir, qui venait de se manifester comme toutes les fois où il vivait quelque chose de trop fort. Lorsqu'il ouvrit à nouveau les yeux, le Gillian s'était levé et s'éloignait.


-Ça, tu vois… c’est pas de tes affaires, Manners!

Cedrik ne suivit pas son habitude de répondre rapidement, d'une manière tranchante et détestable, car il était totalement absorbé par son observation de l'épaule de Malcolm. Un liquide rouge en coulait...et Manners était prêt à parier que ce n'était pas le même sang que celui qui était sans son propre visage. Cela signifiait donc qu'il avait involontairement blessé l'autre homme lorsque son pouvoir s'était manifesté. Cette idée le glaçait et l'empêchait de réfléchir à un sarcasme bien coupant. De plus, dans l'état où il se trouvait, recevoir d'autres coups en valait moins la peine. Sans rien dire, il se dirigea le plus vite possible vers sa chambre.

-T'as probablement raison...Désolé..

Après avoir marmonné, le Manners referma la porte de sa chambre. À clef. Et il se laissa glisser jusqu'au sol, à bout de forces. Il avait utilisé ce qui lui restait pour mettre un mur entre lui et la montagne de muscles. Maintenant que personne ne le regardait, il pouvait s'effondrer, assez lamentablement, sur le sol de sa chambre. À moitié appuyé contre la porte de sa chambre, Cedrik fixait devant lui en respirant difficilement. Il étouffa un petit gémissement lorsque de l'eau vint se mélanger au sang qui commençait à sécher sur son visage.

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