Union Life
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Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik]

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Malcolm Gillian

Malcolm Gillian

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MessageSujet: Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] EmptyLun 3 Jan - 0:46

Malcolm avait passé un temps des Fêtes complètement décevant. C’était bien la première fois, mais il se serait bien passé de ce moment de l’année. Il pensait même à se trouver une raison pour ne pas être obligé de le vivre à la fin de l’année… Ce temps de l’année qui se voulait le plus merveilleux, rempli de bonheur, de joie et d’allégresse et qui servaient à voir les gens qu’on aime et à qui on tient, ainsi qu’à faire l’abus des bonnes choses avait plutôt été un cauchemar pour le Gillian. Ses parents n’ont presque pas été présents. Eux qui, normalement, prenaient trois semaines de congé, car ils en avaient bien les moyens, afin d’être plus près de leurs enfants chéris, avaient fait relâche de congé et de temps de qualité en famille… Ils avaient soit travaillés ou alors ils étaient trop occupés, à faire mille et unes choses supposément pour la famille et la maison, que jamais ils ne s’étaient réunis tous les quatre ensemble, ne serait-ce que pour un seul souper. En presque un mois, c’était beaucoup trop peu et très aberrant, selon Malcolm. Sinon, durant les soupers de famille où tous les grands-parents, oncles, tantes, cousins et enfants étaient tous réunis en tant que grande chaîne pour profiter de la joie de l’être, mais où tous se devaient d’être présents, beaucoup avait oublié ce fait et donc leur devoir familial en même temps. Certains travaillaient, d’autres étaient dans la famille de leur nouvelle conquête et d’autres encore avait préféré se réunir en petites mailles de famille dite proche. Malcolm ne pouvait s’empêcher d’être amer lorsqu’il apprenait les raisons de ces dernières personnes. Comment faire pour être proche de certaines personnes que vous voyez normalement deux à trois fois par année si, lorsque arrive ces moments de l’année, vous décidez de les rejeter? Malcolm avait été furieux lorsqu’il avait surpris une conversation entre ses parents où sa mère disait qu’elle en avait marre de recevoir les gens, qu’elle se donnait beaucoup trop de mal pour rien et que les gens ne venaient que parce qu’ils savaient qu’il y aurait un bar open. Mais il n’était pas furieux comme quand il avait appris qu’ils ne seraient que trois mailles sur huit à se réunir chez ses grands-parents paternels pour fêter Noël et l’avait été encore plus lorsque les gens des quatre mailles sur dix, du côté maternel, étaient arrivés une heure avant le décompte de la nouvelle année et qu’ils étaient restés seulement trois heures au final. Quel genre de famille il avait? Tout le monde considérait donc cette période de l’année comme étant une corvée? Personne ne tenait donc plus à la famille? Ce n’était plus une priorité pour eux? Sinon, il aurait pu se rabattre sur ses réunions entre amis, mais comme personne ne lui a vraiment témoigné de signes positif quant à vouloir le voir et comme leurs disponibilités n’étaient pas compatibles, il ne les avait vu qu’une fois, par hasard, au début de ses vacances…
À quoi cela lui servait-il de faire des efforts si personne d’autre ne voulait en faire?

C’était donc le ventre bien rempli de ressentiment d’avoir été gavé de déceptions pendant trois semaines que Malcolm Gillian était revenu, légèrement d’avance, à l’université. Il s’était vite rendu compte que c’était moyennement une bonne idée. Les résidences et le campus étaient pratiquement vides, rendant son temps encore plus long et permettant surtout à son esprit de beaucoup plus ressasser ses pensées négatives. Heureusement par contre, il avait réussi à se dénicher certains volumes pour quelques cours et avait commencé à les feuilleter, afin de prendre de l’avance dans sa prochaine session. Ce soir-là, en était un où son cerveau réfléchissait trop négativement et Malcolm avait donc besoin de divertissement. Il était donc sans hésiter embarquer dans son magnifique véhicule afin de faire une promenade de plaisance et frimer à qui mieux mieux dans tout San Francisco encore enivré de la magie de Noël en ce timide début de janvier.

Malcolm avait traversé la majorité des cartiers dans lesquels il voulait être vus. Il avait donc soigneusement évité Castro et Tenderloin, mais avait abusé du pont et du port. Il en était dans Financial, à contempler les buildings impressionnants. Oui, ce n’était QUE des tours à bureaux, mais c’était tout de même LES tours à bureaux qui contiendraient un jour le sien. En tant que bon conducteur, il avait effectué son arrêt obligatoire, puis était reparti, sans trop prêter attention à la circulation ambiante, sachant très bien qu’il était le seul dans les rues à cette heure. Cependant, comme il repartait, il heurta quelque chose. Malcolm appuya aussi fort et aussi rapidement qu’il le put sur les freins, embraya afin de pouvoir se stationner et sortit de la voiture. C’était un quelqu’un en fait. Un homme, mince et frêle, qui semblait soit complètement saoul ou alors vraiment amoché. Dans un cas, c’était sa faute, dans l’autre non. Si Malcolm avait cru en Dieu, il l’aurait prié pour que ce soit le premier cas.


-Monsieur, est-ce que ça va?

Il s’approcha de lui et aida la personne semi comateuse à se retourner délicatement, afin qu’elle soit couchée sur le dos et il resta accroupi à ses côtés, le temps qu’elle reprenne ses esprits. Il reconnut tout de suite qui c’était et se su damné à ce moment précis. En effet, quelles étaient les chances qu’avait Malcolm de tomber sur Cedrik Manners, alors que la ville était quasiment vide d’étudiants? Malcolm étudia l’état de son ennemi numéro un et décréta que malgré toute la haine et le dégoût qu’il éprouvait pour le Manners, il ne pouvait pas le laisser comme ça, dans la rue ni même sur le trottoir. Malcolm était déterminé à l’emmener à l’hôpital et il le ferait cette fois. Et il espérait tout de même avoir à transporter un Manners amoché qu’un cadavre de Manners…
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Cedrik Manners

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MessageSujet: Re: Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] EmptyVen 14 Jan - 22:54

Et la lame glacée s’enfonça dans sa chair avec un bruit qui semblait vouloir imiter celui du chant de la mort. Mais Cedrik Manners ne laissait jamais les autres choisir sa musique.

Cedrik avait passé une journée très peu passionnante. Encore. Comme depuis quelques années, il avait passé le temps des fêtes tout seul, par choix. Le prix à payer pour éviter la maladie à ceux qu’il avait aimés et ceux qu’il pourrait aimer était plutôt cher. Une solitude à laquelle il devait bloquer toutes les issues. Le jeune homme n’avait donc pas fait comme ses colocataires, ainsi que presque tous les étudiants de l’université, et il n’était pas parti de sa résidence scolaire pour aller rejoindre une heureuse famille qui n’attendait que lui pour sortir la dinde du four. Les arbres de Noël, il les avait observés avec son habituel air las et sarcastique en passant devant les vitrines des magasins de San Francisco. Il aimait se faire croire qu’il n’avait pas besoin de toutes ces petites lumières clignotantes, de ces paillettes rouges et vertes et, surtout, de quelqu’un avec qui se laisser un peu emporter par cette euphorie stupide du temps des fêtes. Cedrik n’avait besoin de personne, peu importait le moment de l’année. Il avait fait le choix d’être seul et il en était très satisfait.

Il avait tout de même envoyé une carte à son père, histoire de lui montrer qu’il ne l’oubliait pas, malgré la distance qu’il avait mise entre eux. Il ne lui avait presque rien écrit. Pourtant, il aurait eu des centaines de pages à lui envoyer. Des excuses, des explications… des mots sculptés par la douleur que son pouvoir magique l’avait forcé à créer. Cedrik en aurait tellement eu à dire à son père que, devant le papier, ses mains et son cœur avaient trop tremblé pour écrire autre chose que des banalités décevantes.

Le long croc métallique revint se frotter à la caresse imperceptible de l’air en laissant une traînée de sang couler par grosses gouttes jusqu’au sol terne de la ruelle.

Noël n’avait été qu’une bonne occasion de se faire des réserves d’argent pour financer son bonheur artificiel. À cette époque de l’année, les clients étaient loin de se faire rares et, souvent, ils laissaient plus facilement leur besoin de se donner l’impression qu’ils étaient au-dessus de la solitude prendre toute la place. Et Cedrik récoltait de bons pourboires. Les fêtes augmentaient au centuple le bonheur des imbéciles heureux, mais elles transperçaient d’autant plus les cœurs déjà meurtris. Ces cœurs cherchaient donc leurs semblables, pour se réchauffer durant la nuit qui devenait la plus froide de l'année. Malheureusement, ils ne trouvaient souvent que des corps, mais c’était suffisant pour s’empêcher de faire face à l’échec qui se cachait sous le manteau étouffant de la solitude.

Ce soir-là, Cedrik avait eu un rendez-vous pour une intéressante transaction dans Tenderloin. Logiquement, ses très peu chers colocataires reviendraient d’ici quelques jours et, jusque là, il aurait bien besoin de se divertir. Il avait donc passé les derniers jours à travailler vaillamment (!) pour se payer de quoi oublier le temps, ne passant que quelques heures par jour chez lui, le temps de se laver et dormir. Il ne se l’avouait pas complètement, mais ses colocataires lui manquaient. Leur appartement était si vide lorsqu’il y était seul. Il ne fallait tout de même pas se faire d’illusions : Cedrik ne les aimait pas. À la limite, il appréciait un peu Leah, qui le fascinait, mais rien de plus. C’était seulement son ennui, sa lassitude qui redoublait lorsqu’il n’avait rien d’autre à observer que les meubles ou la maigre décoration des salles communes. Alors, il sortait pour travailler et il rentrait, épuisé. Il lui semblait alors qu’il était moins seul. Ou que la solitude n’était pas une réalité importante.

L’arme argentée et, maintenant, rouge, revint mordre le jeune homme à plusieurs reprises, sans lui laisser le temps de réagir. C’est alors qu’une étrange lumière violette éclaira la ruelle sombre. Le couteau tomba avec un bruit métallique étouffé. Un cri virevolta tout autour du corps qui venait de s’effondrer. Cedrik ramassa l’arme tachée de son propre sang et la mit dans la poche de son manteau. Puis, il se mit à courir, aussi vite que ses jambes tremblantes le lui permettaient. Si ce n’avait été de sa faculté à guérir plus rapidement que les gens normaux, il aurait envisagé la mort comme seule issue, mais il savait que, s’il réussissait à s’enfuir, son corps prendrait ensuite le temps nécessaire pour effacer les traces brûlantes qui traversaient son ventre. Il courut donc le plus vite possible, coupant à travers les ruelles, en espérant qu’on ne le retrouverait pas. Sa vue commença à se faire trouble après quelques rues, mais il devait continuer. Si ces mecs remettaient la main sur lui, quelques tirs de laser ne les impressionneraient pas. Cedrik Manners n’était pas le seul sorcier de Tenderloin.

Manners finit par déboucher dans un quartier qu’il ne connaissait pas. Ou qu’il ne reconnaissait pas. La douleur et l’épuisement l’étourdissaient, mais il continuait à courir. En fait, peut-être marchait-il, au fond, mais il avait l’impression d’être lancé à toute vitesse. Soudain, un coup dans sa cuisse lui fit perdre équilibre. Son épaule rencontra durement l’asphalte. Une voix… Cedrik se retourna avec peine en essayant de se relever, mais la douleur dans son ventre le fit retomber sur le dos. Et si c’était l’un d’eux? Une quinte de toux le prit et, même s’il sentit le goût du sang dans sa bouche, Cedrik sut que son corps commençait enfin à se battre contre ses blessures. Il était temps… Mais il devait se remettre à courir. Il n’aurait pas assez d’énergie pour courir. De hauts immeubles devinrent très clairs dans son champ de vision. Il était donc dans Financial District. Son regard sombre chercha ensuite de qui avait pu provenir la voix.


-Eh merde…Gillian.

Peut-être aurait-il dû se laisser tuer dans la ruelle, finalement.
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Malcolm Gillian

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MessageSujet: Re: Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] EmptySam 15 Jan - 0:01

Malcolm aurait voulu revenir dans le temps, afin d’éviter Cedrik avec sa voiture. Cependant, ne connaissant pas encore l’existence et encore moins l’étendue de son pouvoir, Malcolm ne pouvait rien faire d’autre que de contempler Cedrik dans le moment présent alors qu’il était inconscient. Sinon il aurait pu revenir en arrière, et même seulement en arrière dans la vie de Cedrik, dans un premier temps, afin de l’aider plus vite à se sortir de ce guêpier dans lequel il s’était fourré. Mais il ne pouvait rien faire, pour le moment sauf ce qu’il avait déjà fait. Malcolm avait mis celui qu’il détestait sur le dos et l’avait reconnu tout de suite. Le Gillian ne pourrait jamais oublier ce visage, cette face de fouine dégoûtante, qui hantait ses pires cauchemars avec sa maladie contagieuse. Et c’était bien d’ailleurs parce que le Manners était peut-être mort qu’il acceptait que sa tête repose sur ses genoux. En se demandant pourquoi c’était si grave que Cedrik meure ainsi dans la rue que Malcolm compris que ce n’était certainement pas le comportement d’un jeune homme exemplaire. C’était contre ses valeurs que de ne pas prendre ses responsabilités. Et si Cedrik le poursuivait en justice, Malcolm avait les moyens pour payer les meilleurs avocats afin que l’affaire soit étouffée et gagnée. Tout pour ne pas avoir de tâche indélébile sur son dossier encore immaculé. Ses parents avaient réussi à faire effacer toutes les bêtises qu’il avait faites dans son passé, en échange de beaucoup d’argent et de bénévolat et Malcolm ne voulait pas les décevoir. Il commençait d’ailleurs à ruminer contre lui. Pourquoi n’avait-il pas regardé la route aussi hein? C’était si dur à comprendre le concept de la conduite automobile sur ROUTE…? Il ne pouvait s’empêcher de penser qu’un délit de fuite allait probablement être plus facile à effacer, si jamais on le retrouvait, plutôt qu’un meurtre et avait simplement enfin de secouer Cedrik afin qu’il se réveille.

Malcolm porta finalement son regard sur le visage de Cedrik, mais n’aurait pas du le faire. Son envie de le secouer se transforma en envie de l’étrangler. Une tapette droguée sans famille et dont tout le monde se fout de plus ou de moins, qui ça dérangerait? Malcolm. Pas que Cedrik disparaisse, bien au contraire!!, mais de savoir que c’était par sa faute, il ne se le pardonnerait jamais. Même s’il ne croyait pas en Dieu, il trouvait que ce n’était ni à lui ni à personne d’autre de décider quand la vie d’autrui se devait de finir. C’est pourquoi tous les jours lorsqu’il lisait dans le journal ou entendait à la télévision que tel ou telle personne en avait tuée une autre ou s’était suicidée, il était outré. Puisqu’il considérait qu’il fallait oui du courage, mais surtout un amour de soi incroyablement trop grande pour penser être en mesure de déterminer quand sa vie ou celle des autres devait se terminer. Dans les deux cas, c’était égoïste, d’une certaine façon, parce que ce qui est le plus triste avec la mort, c’est ceux qui restent. Et qui doivent trouver un moyen de continuer leur vie comme si de rien était, alors que tout chez eux et dans leur quotidien ne fait que leur rappeler l’être cher. Comment faire pour se lever le matin alors que c’était l’autre qui venait nous réveiller avec de douces paroles? Comment faire pour aller chercher un vêtement dans la garde-robe alors que les vêtements de l’autre sont mélangés aux siens? Comment faire pour faire comme si tout allait bien alors que tout va mal? Malcolm a beau avoir plusieurs masques, aucun n’était assez solide pour résister à ça. C’est pourquoi il n’assassina pas Cedrik à cet instant précis.

Il l’observa cependant. Il était habillé comme d’habitude, avec des jeans un peu trop serrés, et son manteau noir bien coupé en suède. Malcolm remarqua que les mains de Cedrik étaient couvertes de sang et qu’elles semblaient vouloir faire une pression sur un point en particulier. Malcolm n’hésita pas à les bouger et découvrit que Cedrik avait été blessé. Il ne savait pas combien de fois ni avec quoi, mais il lui semblait bien que c’était récent et se dit que c’était probablement des coups de couteau. Il exerça lui-même la pression sur les blessures, se disant que le corps inerte de Cedrik ne devait pas vraiment aider sa cause. Pour s’aider, il dut déboutonner le manteau du Manners, afin d’être en contact le plus direct possible des plaies. Il retira son propre manteau, remercia il ne savait pas qui d’avoir mis un gros chandail de laine ce jour-là, et se servit de son manteau pour recouvrit le torse froid, humide et maigre de Cedrik. Il ne faudrait pas que Cedrik attrape une grippe ou une bronchite qui le ferait mourir. Sinon, Malcolm serait entrain de tenter de le sauver en vain et il n’aimait pas travailler pour rien…


-Eh merde…Gillian.

Malcolm sursauta légèrement, sans toutefois retirer ses mains de sur le corps de Cedrik. Il ferait son travail jusqu’à la fin. Il n’avait pas vu les signes qui indiquaient que Cédric se réveillait. Il était trop préoccupé à se préparer à lui en vouloir s’il mourrait par après…

-Salut Manners. Encore dans le pétrin à ce que je vois… Mais maintenant que tu es réveillé, je t’amène à l’hôpital. Pas de discussion, cette fois.

Malcolm souleva donc Cedrik par les aisselles, en faisant bien attention à sa tête, un peu comme un bébé, puis il mis un des bras de Cedrik derrière sa nuque et finalement son propre bras autour des hanches du Manners et l’amena vers la voiture. En chemin, il sentit parfois Cedrik avoir comme des spasmes ou des mouvements étranges, mais n’en fit rien et continua à franchir la petite distance qui le séparait de son but. Une fois arrivée à la hauteur de la portière du côté passager, Malcolm dut appuyer légèrement Cedrik contre sa voiture afin de pouvoir l’ouvrir avec sa main la moins utilisée. Il assit finalement Cedrik sur le siège passager, ne l’attacha pas tout de suite, mais referma la portière. En se rendant vers son siège à lui, par l’extérieur, il grimaça en pensant aux dégâts que ferait le sang de Cedrik sur ses sièges en cuir véritable. Il devrait envoyer son petit bijou chez le nettoyeur et trouver une fichue de bonne explication pour expliquer ce gâchis à son père… mais il aurait bien le temps d’y penser plus tard, à l’hôpital.

Il entra finalement dans son espace, mis les clés dans le contact, vérifia si Cedrik s’était attaché et soupira en se rendant compte que non. Il se tourna donc et s’étira, mais s’aperçu qu’il ne se rendrait pas avec son simple bras et dut donc se mettre à genoux sur son siège pour envoyer tout son corps dans la direction de celui de Cedrik afin de réussir à aller agripper la ceinture de sécurité, la passer autour de son torse et finalement l’attacher. Il se rassit, non sans difficulté et tenta de ne pas penser au fait que leurs deux visages et leurs deux torses étaient si près l’un de l’autre. Il se rassit finalement, s’attacha également et mis en marche son moteur, non sans frimer un peu et embraya finalement en marche avant…
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MessageSujet: Re: Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] EmptyMer 19 Jan - 15:14

Si Cedrik avait été complètement laid, par exemple, et qu’il n’avait pas pu avoir un travail suffisamment payant pour se fournir les substances nécessaires pour s’engourdir l’âme, il se serait probablement drogué à l’épuisement. Quand il était au bord des tremblements tellement son corps réclamait du repos, le jeune homme se sentait étrangement bien. Il avait l’impression de posséder un contrôle qui lui échappait le reste du temps. Il pouvait décider de s’offrir du sommeil pour se sentir mieux ou de repousser le moment où il se reposerait, encore et encore, pour se faire souffrir un peu plus. Ce n’était pas la brume de douleur qui se répandait doucement en lui à mesure que le temps sans dormir passait qui le comblait, car Cedrik ne recherchait pas la souffrance, mais bien le sentiment de puissance. Son pouvoir lui donnait constamment l’impression d’être à la merci de la magie, de devoir se plier à sa volonté. Son pouvoir magique lui avait fait faire déjà beaucoup de sacrifices et, même s’il se plaisait à se faire croire qu’il était bien, tout seul, chaque absence qu’il s’était imposée avait laissé une cicatrice sur son âme. Certaines étaient encore à vif et leur brûlure s’amenuisait quand le jeune homme refusait de se soumettre à la demande de repos de son corps. Elle disparaissait presque totalement lorsqu’il était dans l’univers factice des substances pour lesquelles il vendait son honneur presque chaque nuit. On disait que certains se perdaient complètement dans leur dépendance, jusqu’à oublier qui ils étaient. Cedrik ne voyait pas vraiment ce qu’il y avait d’inquiétant à disparaître pour être bien.

Mourir le dérangeait un peu plus. Si le jeune Manners aimait bien se mettre dans le pétrin pour le simple plaisir de s’en sortir avec mille et un trucs des plus inventifs, il préférait toujours survivre que finir ses jours au bout de son sang au fond d’une ruelle. En vie, il était suffisamment pathétique sans, en plus, crever stupidement de ce genre de mort qui n’avait rien de glorieux ou d’original. C’était pourquoi, même avec plusieurs trous disgracieux dans le ventre, Cedrik avait essayé de combattre la douleur en courant le plus vite qu’il le pouvait loin de ceux qui avaient décidé de lui faire la peau, ce soir-là. Et dire qu’ils avaient bousillé son joli manteau. Bien sûr, il aurait été plus efficace de tous leur griller la cervelle rapidement, avant qu’ils n’aient le temps de réagir, mais Manners n’était pas persuadé qu’il avait la force nécessaire pour buter trois mecs assez rapidement pour qu’aucun d’eux n’aie le temps de le maîtriser. Il avait donc fait diversion avant de s’enfuir…et de s’écrouler lamentablement au milieu d’une rue. Sa maman ne lui avait-elle pas appris à regarder des deux côtés avant de traverser? C’était fou comme la mort imminente pouvait rendre plus stupide qu’un môme bien élevé.

Mais que faisait cet imbécile de Gillian, agenouillé bien trop près de lui, avec ses mains presque directement en contact avec sa peau? N’avait-il pas vu le panneau
Danger : poison , au fond des yeux de Cedrik? Ce dernier grimaça, à la fois à cause de la douleur et de la sensation de la chaleur de Malcolm sur son corps. Il eut envie de le repousser, mais ses membres lui semblaient tellement engourdis que le plus petit mouvement demandait un effort incroyable. Pourquoi ce connard de Gillian se retrouvait-il toujours trop près de lui?

-Salut Manners. Encore dans le pétrin à ce que je vois… Mais maintenant que tu es réveillé, je t’amène à l’hôpital. Pas de discussion, cette fois.

L’épuisement et la douleur étaient loin d’être suffisants pour faire taire Cedrik en présence de Malcolm. On aurait dit qu’il avait besoin de le provoquer, même dans cette situation délicate qui le forçait à compter sur lui s’il voulait échapper à ceux qui devaient le poursuivre et être tout près, à ce moment-là.

-Pour une fois que tu n’es pas la cause de mon mauvais état…

Il aurait pu marcher lui-même jusqu’à la voiture, mais le gros imbécile qui avait décidé de faire son devoir de bon citoyen préféra l’amener lui-même, comme s’il était une princesse ou une quelconque poupée de porcelaine. Cedrik essaya bien de se sortir des bras de Malcolm, mais il avait perdu beaucoup de sang et sa force était égale à celle d’une mince branche morte. Même le vent aurait pu l’ébranler et, peut-être, le briser. Le colosse déposa son butin du jour sur le siège et le butin en question eut un étourdissement qui le désorienta assez pour perdre le fil de ce qui se passait jusqu’à ce qu’une désagréable chaleur frôle sa main. Tiens, Gillian jouait à la maman et l’attachait. C’était presque attendrissant. Manners faillit bien faire un commentaire sur leur proximité, mais la douleur que la ceinture de sécurité provoqua en touchant à ses blessures le fit taire pendant plusieurs secondes, le temps que Malcolm démarre la voiture. Le regard de Cedrik erra jusqu’à la fenêtre pour apercevoir, à une centaine de mètres de là, deux des hommes qui le poursuivaient.

-T’aurais mieux fait de me laisser là, Gillian. Mes copains rappliquent pour jouer avec moi. On n’avait pas tout à fait terminé… Je suis parti un peu vite. N’empêche, il est pas trop tard pour toi. T’as qu’à me dire de sortir. C’est moi qu’ils veulent; ils vont te laisser tranquille.

Rester dans la voiture de Malcolm restait sa meilleure chance de ne pas se faire tuer, mais Manners ne tenait pas à le mettre en danger. Oui, c’était tout de même Malcolm et il le détestait presque passionnément, mais il ne voulait pas lui faire risquer la mort, surtout maintenant que l’autre homme avait décidé d’essayer de l’aider. S’il le lui demandait, Cedrik ouvrirait la portière et irait affronter ses ennemis, le temps que Gillian puisse partir avant d’attirer l’attention. Pour ce qui était de survivre, Cedrik verrait bien ce qu’il pourrait faire pour sauver sa peau. De toute manière, il l’avait bien cherché… et c’était beaucoup moins pathétique de crever dans Financial District. Au moins, on parlerait de lui dans le journal.
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MessageSujet: Re: Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] EmptyLun 28 Fév - 14:25

Malcolm se demandait parfois si Cedrik le faisait exprès d’être aussi désagréable avec lui. En fait, il lui souhaitait. Sinon, cela voudrait dire qu’il était simplement trop con pour se rendre compte qu’il dérangeait Malcolm de sa seule existence. Malcolm essayait, dans la vie en général, de bien se tenir loin du Manners, car il savait très bien qu’en sa présence, il changeait drastiquement de comportement. Sa patience, sa confiance et sa façade en prenaient un coup. Comme si Cedrik voyait en lui plus loin que tous les autres, plus loin que Malcolm lui-même parfois. Il avait d’ailleurs la désagréable impression, lorsque le regard froid de Cedrik se posait sur lui et qu’il arborait son demi-sourire fendant, que ce dernier le passait au scan, qu’il réussissait à tout voir du Gillian. C’est d’ailleurs ce qui faisait en sorte que Malcolm était si agressif avec Cedrik. En effet, de se sentir si petit et vulnérable, par un simple regard, ne lui plaisait pas du tout et il voulait tout faire pour que cela cesse. Il avait l’irrépressible besoin de retrouver son attitude de supériorité habituelle avec les autres. Frapper sur Cedrik était généralement l’option la plus efficace pour retrouver la force et la virilité qu’il dégageait en temps normal. Et c’était facile en plus. Sans parler de la satisfaction que Malcolm pouvait ressentir lorsqu’il défonçait la face de cette aberration…

Malcolm adorait son véhicule, presque autant que défoncer la face de Cedrik, mais plus que tout, il adorait conduire son véhicule. L’édition *hemi* de la Chrysler 300c avait un moteur V8 qui procurait une entière satisfaction à Malcolm. Il se surprenait souvent lui-même à sourire bêtement à simplement repartir d’une lumière rouge, en entendant le grondement tellement doux à ses oreilles de son bijou. C’était également pour lui une grande jouissance que de pouvoir distancer un camion comme un F550 ou un Ram, peu importe le numéro. Malcolm trouvait que ça n’avait pas de prix. La sensation de pouvoir et de plaisir tellement intense qui montaient en lui lorsqu’il appuyait sur l’accélérateur était telle qu’il aimait bien penser que c’était presque aussi bon que le sexe. *Même meilleur…* Il aimait tout de sa voiture, elle le comblait sur tous les plans. Autant le look extérieur que ce qu’il y avait sous le capot et aussi l’intérieur. Ce dernier, bien que les rares bouts en bois semblent un peu en toc, était tout aussi beau et reluisant que la carrosserie. Le fait que Cedrik, tout dégoulinant de sang, était assis sur ses bancs en cuir, dans son magnifique véhicule, donnait un peu la nausée à Malcolm. Non seulement c’était Cedrik, mais en plus il ruinait complètement son intérieur! Et plus il y pensait, plus il se demandait ce qui le dérangeait réellement le plus, dans la situation présente. Cependant, le Gillian devait essayer de ne pas trop y penser, sinon il s’arrêterait, laisserait Cedrik sur le bord de la route et conduirait aussitôt son bébé chez un nettoyeur professionnel. Il en connaissait un pas très loin d’ici d’ailleurs… *Non Malcolm… Cedrik est surement entrain de mourir à l’instant précis, pense à sa vie plutôt qu’à tes bancs inanimés en cuir aussi véritable soient-ils…*

Malcolm tourna la tête vers son passager. Rapidement, même moins que cinq secondes. Il ne semblait pas trop mal en point, mais la plaie ne s’était pas refermée. Logique hein, c’est un humain, pas un super-héros avec de superpouvoirs! Gillian ne pouvait tout de même pas s’empêcher de se demander comment Cedrik avait réussi à se mettre dans un tel pétrin, car même si Malcolm l’avait embouti avec sa voiture, ce n’était tout de même pas lui qui avaient fait ses blessures à Cedrik. Elles étaient là avant l’accident, Malcolm en était certain. Bien que l’envie de le demander le rongeait, il se contenta d’allumer la radio. Il baissa le volume, question de tout de même laisser la discussion ouverte, mais les notes et les paroles de *All around me* du groupe Flyleaf étaient présentes dans l’habitacle. Ce qui soulageait Malcolm qui n’aimait pas le silence. Cela l’étouffait. Heureusement qu’il avait pensé à changer le disque qui était dans son lecteur, sinon il aurait donné une autre bonne raison à Cedrik de se payer sa tête et Malcolm trouvait que le Manners en avait suffisamment comme ça!


-T’aurais mieux fait de me laisser là, Gillian. Mes copains rappliquent pour jouer avec moi. On n’avait pas tout à fait terminé… Je suis parti un peu vite. N’empêche, il est pas trop tard pour toi. T’as qu’à me dire de sortir. C’est moi qu’ils veulent; ils vont te laisser tranquille.

Cedrik avait raison. Il y avait bien un véhicule bas de gamme derrière eux qui lui collait un peu trop au derrière et qui tentait par tous les moyens de le faire s’arrêter. En guise de réponse à Cedrik, Malcolm grogna. Puis, pour répondre à ses poursuivants, Malcolm accéléra et se mit à zigzaguer entre les petites voitures, ignorant les arrêts et certaines lumières jaunes. Bien qu’il les distanciait de plus en plus, Malcolm n’arrivait pas à s’en débarrasser complètement. Lorsque Malcolm vit une petite rue à plus ou moins 200 mètres, il ralentit, ce qui permis à ses poursuivants de le rattraper légèrement. Cependant, cela permettait également à Malcolm de pouvoir faire le virage à droite pour s’engager dans la rue sans que le conducteur de la voiture minable ne puisse le suivre. S’il les avait laissés plus loin derrière lui, par contre, ils auraient pu le faire. Cependant, comme ils étaient désormais presque encore dans sa valise, il pourrait les semer de la sorte. Malcolm effectua donc une passe de frein à main, afin de tourner plus rapidement et sa manœuvre eut l’effet escompté. L’autre voiture fut forcée de continuer son chemin. Il frappa son volant et eut un petit *Wouhou!* de satisfaction, puis il accéléra à nouveau. Cependant, cette accélération fut brève, car Malcolm s’était engagé dans un cul-de-sac. Ils étaient faits comme des rats. Le Gillian dut appuyer de toutes ses forces sur le frein pour ne pas percuter de plein fouet le mur de la ruelle qui empêchait la route de continuer plus loin.

Une fois complètement immobilisé, il se stationna, question de vérifier que Cedrik était toujours ok. Il se tourna vers lui et observa ses blessures. Elle saignait encore, moins, mais quand même… Malcolm ne put s’empêcher de se dire que si le sang ne coulait plus des blessures, c’était peut-être parce que Cedrik n’en avait plus. Il lui toucha la nuque avec son majeur et son index, question de savoir si son cœur battait toujours, ainsi que prendre la température de son corps. Bien que les battements étaient faibles, ils étaient là quand même et le corps de Cedrik ne semblait pas tellement plus froid que d’habitude… Du moins, il avait l’impression…


-Comment tu te sens? En pleine forme je suppose?

Malcolm ne savait pas quoi faire d’autre. Évidemment il pourrait repartir sur la route, en direction de l’hôpital, il pourrait appeler des secours, il pourrait retourner seul à la résidence… Rien ne lui tentait particulièrement, sauf défoncer la gueule de Cedrik… Pourquoi toujours ce sarcasme, cette haine, cette rage brulante au fond de lui lorsqu’il était avec le Manners?
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MessageSujet: Re: Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] EmptyLun 7 Mar - 18:04

[Nos persos se détestent...mais je t'adore!!!]

Rien ne pouvait se comparer au plaisir qu’il y avait à voir Malcolm Gillian enrager. Pour Cedrik, c’était un pur plaisir. Il n’y avait pas de doute, pour lui, que l’autre homme avait un problème de colère, voire même un problème de violence très profond. Il n’en connaissait pas la cause, mais il sentait bien toute la rage refoulée du Gillian et celle-ci semblait toujours plus prompte à se manifester en sa présence, même lorsqu’il ne faisait pas d’efforts spéciaux pour l’appeler. Manners aimait tout de même chercher la colère de Malcolm, de toutes les manières possibles, subtilement ou non. Ce qu’il préférait, toutefois, c’étaient les répliques subtiles bourrées de sous-entendus. Pour n’importe qui et sur un ton badin, ces paroles pouvaient sembler ordinaires, mais le ton que Cedrik prenait teintait ses mots de sarcasme et d’ironie, et Malcolm avait un don pour toujours remarquer les sous-entendus de l’autre jeune homme, un peu comme s’il les cherchait… C’était toujours agréable de discuter avec lui et de le voir se battre avec lui-même pour ne pas sauter à la gorge de celui qui lançait des propos à double-sens avec un air totalement innocent.

Recevoir des coups était seulement un risque à prendre. Même si Manners n’aimait pas vraiment sentir ses os s’égrainer sous la force des poings de son ennemi préféré, la douleur physique valait bien tout ce qu’il arrivait à faire endurer à l’autre homme. Quand Malcolm arrivait au point où il devait le frapper pour expulser sa colère, c’était que Cedrik avait réussi à frapper là où ça fait mal. En quelque sorte, c’était une victoire sur l’autre, mais aussi sur tous les efforts qu’il faisait en permanence pour rester irréprochable alors que le jeune drogué était persuadé qu’il avait des choses à cacher. Toute le monde en avait, bien sûr, mais il lui semblait que son colocataire devait dissimuler quelque chose d’assez gros pour le forcer à vivre perpétuellement dans le mensonge. Cedrik était un fin observateur et, à force de fixer Malcolm, qu’il s’en rende compte ou non, il avait remarqué que, malgré un calme apparent, l’autre jeune homme était en permanence sur le qui-vive, comme s’il surveillait tout le monde. Ou comme s’il se surveillait lui-même. C’était tout simplement fascinant.

Quiconque les connaissant aurait été étonné de savoir Cedrik dans la voiture de Malcolm. Ils l’étaient certainement les premiers. C’était, d’ailleurs, une fort belle bagnole, mais Gillian n’aurait pas le bonheur de recevoir un compliment à ce sujet de la part de son passager. Les compliments n’avaient jamais été le fort de Cedrik et, de toute manière, amoché comme il l’était, il réduisait ses paroles au minimum pour laisser à son corps un maximum d’énergie pour se régénérer. Une musique envahit l’habitacle et le jeune homme constata que son désagréable sauveur avait allumé la radio. Même si, d’ordinaire, Cedrik aimait bien le silence, il préférait que quelque chose d’autre que lui le rompe. Oui, il était épuisé à ce point.

Cedrik ne fut pas spécialement étonné lorsque Malcolm accéléra. Il lui avait proposé de le laisser là, mais il savait que Gillian ne livrerait pas quelqu’un à la mort, même si c’était lui. L’autre homme était complètement désagréable et il le détestait, mais il avait une conscience. Cedrik avait tout de même douté, une seconde, que la haine qu’ils partageaient pourrait prendre le dessus et il était soulagé de ne pas se retrouver seul contre ses assaillants. Pour tout remerciement, il se tut. C’était probablement la chose la plus gentille qu’il pouvait faire pour Malcolm. Le jeune drogué se concentra sur sa guérison et il se compta chanceux d’avoir décidé de prendre un client de plus plutôt que se faire un petit shoot dans une ruelle, ce jour-là. S’il avait pris de la drogue, la vitesse et l’efficacité de son corps pour guérir auraient été affectées. Au bout d’un moment, alors que Malcolm conduisait comme un détraqué, un petit cri de satisfaction provenant de celui-ci fit ouvrir les yeux à Cedrik et ce dernier se pencha sur ses blessures pour constater que les plaies s’étaient refermées presque complètement. C’était déjà ça. Il avait encore mal, mais il ne perdrait plus beaucoup de sang. La douleur se fit d’autant plus sentir lorsque la voiture s’arrêta brusquement, enfonçant la ceinture de sécurité exactement à l’emplacement de la blessure principale de Cedrik. Il en eut le souffle coupé, mais moins que lorsqu’il sentit la main de Malcolm sur sa nuque.

-Mais qu’est-ce que…

-Comment tu te sens? En pleine forme je suppose?


Cedrik poussa brusquement le bras de Malcolm et observa la situation hors de la voiture. Ils étaient dans la merde. Dans quelques secondes, les ennemis de Cedrik arriveraient pour leur faire la peau. Pendant une seconde, il s’en voulut d’avoir mis l’autre imbécile dans cette situation, mais il se concentra sur leur fuite. De toute manière, c’était Gillian qui avait décidé de l’aider. S’il se faisait blesser, ce serait sa faute et son problème, et à lui seulement…

-On pourrait rester à discuter ici en attendant de se faire descendre, mais je préfère encore poursuivre cette merveilleuse conversation ailleurs.

L e jeune homme descendit de la voiture et, après s’être assuré que Malcolm le suivait, il s’engagea dans une ramification plus étroite de la ruelle, d’un pas rapide. La main plaquée sur le ventre, Cedrik essayait d’ignorer la douleur se ses blessures. Il n’avait pas le temps d’avoir mal : il devait fuir et mettre l’autre con en sécurité. Il n’était pas du milieu… Il n’était pas habitué à ce genre de jeux mortels. Au bout de quelques minutes à arpenter la ruelle, Cedrik entendit des pas venant de plus loin. Des gens qui couraient. Des murmures échangés lui parvinrent grâce à l’écho de l’endroit et il sut que ses ennemis ne tarderaient pas à les rejoindre, Malcolm et lui. Devant lui, il n’y avait que cette foutue ruelle, à perte de vue, sans espoir de se cacher ou de fuir. Il n’était pas en état de se battre et il ne voulait surtout pas que Gillian ait à les défendre tous les deux.

Cedrik s’était arrêté pour observer le décor autour de lui, dans l’espoir certainement vain de trouver une chance de les sortir de là. Un détail, dans le mur du bâtiment juste derrière Malcolm, attira son attention et il s’en approcha pour effleurer la brique de sa main. Quelque chose lui soufflait que c’était le miracle qu’il attendait. Un trou venu d’on ne sait où apparut dans le mur et Cedrik ne perdit pas une seconde à réfléchir, il y poussa Malcolm le plus rapidement possible, en espérant que leurs ennemis n’avaient rien vu. Le mur se referma sans un bruit derrière eux et des voix se firent entendre tout près, de l’autre côté. En poussant Gillian dans le mur de la cachette étrange, le jeune homme avait plaqué une main sur sa bouche pour lui faire comprendre de se taire. Considérant que l’autre devait avoir compris, Cedrik la retira doucement et ne bougea plus. Il releva les yeux vers ceux, beaucoup trop proches, de Malcolm pour lui lancer un regard qui lui ferait comprendre qu’il ne devait faire absolument aucun bruit qui révélerait leur présence. S’ils pouvaient entendre leurs ennemis aussi clairement, ceux-ci devaient certainement pouvoir le faire et, s’ils les savaient de l’autre côté du mur, il n’était pas au-dessus de leur force de détruire ce mur. Cedrik se concentra donc à respirer le plus silencieusement possible et, malgré lui, l’état de faiblesse dans lequel il se trouvait le força à prendre appui pour éviter de perdre équilibre. Sur Malcolm.
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MessageSujet: Re: Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] EmptyDim 27 Mar - 13:19

Malcolm ne s’était jamais arrêté à savoir les raisons profondes de son dégout et de sa rage en présence de Cedrik. Il ne voulait pas passer trop de temps à penser à lui, ça aurait été lui donner une importance secrète qu’il ne méritait pas. Cependant, cela lui aurait surement été bénéfique puisqu’il aurait pu enfin comprendre que ce qui le dérangeait tant chez le Manners, outre son homosexualité dégueulasse, était les points communs qu’ils avaient. Cedrik lui ressemblait, du temps qu’il préférait oublier. Une attitude de fendant, l’air au dessus de ses affaires, complètement insensible et accro à ses petits moments de bonheurs simples, mais tellement chers et faux. Malcolm s’ennuyait parfois de la simplicité que sa vie avait à aller mieux, à l’époque, en quelques instants à peine. Une petite piqure ou une petite pilule et le tour était joué. Tout s’effaçait. Il ne restait que du vide et du bien-être. Un sentiment de légèreté et un bonheur tellement enivrant. Quelques heures de pure extase.

Malcolm repensait souvent à ses moments et se disait parfois qu’une seule pilule, pour relaxer, ne lui ferait pas de mal. Il en aurait bien besoin. Il avait tellement de pression de sa famille, mais surtout de lui-même afin de rester le plus parfait du monde que ça devenait lourd par moments. Et comme Malcolm passait le plus clair de son temps comme ermite, il n’avait ni ami, ni prétexte pour évacuer les tensions de son corps et de son esprit. Heureusement, il se rappelait jusqu’ou il était allé la dernière fois, avec la drogue, et ce qui le retenait était une raison plus ou moins connue. Évidemment les apparences et sa réputation du parfait jeune homme avait beaucoup de poids, mais quand même ce n’était non pas que l’idée de flirter avec la Mort ne l’intéressait pas, mais c’était plutôt l’idée que le Diable venait avant la Mort qui le dérangeait. Malcolm accumulait donc, avec une frustration hors du commun, les moments ou il aurait voulu se défoncer et aller rejoindre ses nuages préférés. À ce moment-là, c’était normal que n’importe quel prétexte soit toujours le bon pour exploser et faire sortir le méchant qui s’accumulait dangereusement au fond de lui.

En se mettant dans les problèmes jusqu’au cou, par la faute et en présence de Cedrik, Malcolm continuait de rager. Il ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui le retenait ici. Surtout que la réaction violente de Cedrik ne l’aidait en rien à ne pas rager silencieusement. Malcolm se demandait si Cedrik se rendait compte que si ce n’était pas de lui, il serait probablement mort ou sur le point de le faire, parce que les hommes l’auraient sans doute rattrapé depuis longtemps. Manners devait donc sa vie à Gillian et il restait tout de même aussi imbécile et insouciant. Et si Malcolm partait, Cedrik ferait quoi hein? Malcolm serrait de plus en plus fort son volant, en essayant de refouler la rage qui montait de plus en plus. Pour aujourd’hui, il avait assez amoché Cedrik. L’avoir percuté avec sa voiture lui avait surement fait beaucoup plus mal que quelques coups de poings… Mais quand même, il sentait les picotements caractéristiques de l’envie et la réaction automatique que ses mains font en présence de Cedrik.


-On pourrait rester à discuter ici en attendant de se faire descendre, mais je préfère encore poursuivre cette merveilleuse conversation ailleurs.

Heureusement que le Manners avait finalement parlé. Malcolm était finalement sorti de ses pensées et se reconnectait sur la situation. Bien qu’il ait envie de partir, il se rendait bien compte qu’ils étaient faits comme des rats. Le seul moyen de s’en sortir était la fuite à pied. Malcolm sortit lui aussi de la voiture et commença à suivre Cedrik. Cependant, après quelques pas seulement, une douleur dans le ventre lui fit peur. Il venait de réaliser qu’il était entrain d’abandonner son automobile dans un endroit hostile et sale. Et si jamais ses assaillants décidait de se venger sur sa voiture et la défonçait? Et si jamais il n’était pas en mesure de revenir la chercher? Et si jamais il se la faisait voler? Une panique indescriptible prit part de lui, mais son corps ne voulait pas s’arrêter. Ses jambes continuaient de marcher et de suivre le Manners, comme si sa raison savait mieux que lui ce qu’il devait réellement faire. Sans qu’il ne comprenne vraiment pourquoi, il se sentit soudain tiré vers l’avant, puis poussé contre une surface dure. Un mur. Il fallut quelques secondes au Gillian pour comprendre que Cedrik avait trouvé un passage secret dans le mur de briques et qu’il les y avait poussés. Il ne fallut cependant pas longtemps pour réaliser à quel point ils étaient près l’un de l’autre, et surtout, en contact physique direct. Cedrik avait une main sur sa bouche, qu’il retira, mais il laissa son corps s’appuyer contre le sien. Malcolm retint son haut-le-cœur, de peur de le vexer et qu’il le lance finalement à leurs agresseurs. Ceux-ci étaient juste de l’autre côté du mur, ils les entendaient clairement. C’est pourquoi lui et Manners se devaient de ne pas parler. Malcolm essayait de se changer les idées, question ne pas vomir sur Cedrik, mais c’était vraiment difficile de faire le vide dans son esprit quand on est dans un endroit clos et qu’il n’y a aucun autre moyen de se changer les idées…

Malcolm tâta le mur derrière lui doucement, sans faire de bruit, avec son bras et son pied du côté opposé à la ruelle. Il sentit une certaine pente, comme si c’était le vide. Il se déplaça légèrement et sentit finalement quelque chose sous sa semelle. Il comprit que c’était un escalier. Mais un escalier pour aller ou? Ils étaient en plein centre-ville, dans le quartier des affaires en plus. Décidément, Sans Francisco avait plus qu’un secret. Il toucha doucement l’épaule de Cedrik, pour le décoller légèrement et le lui tira légèrement en direction de l’escalier, qu’il commença à descendre lentement. Un pied, puis l’autre, sur la même marche. Une pression sur le bras de Cedrik. Un pied, puis l’autre, sur la prochaine marche… Il n’allait pas vite, car il voulait s’assurer que Cedrik comprenne que c’était un escalier, question qu’il ne manque pas une marche et qu’il les fasse ainsi débouler. Ne connaissant pas le nombre total de marches et n’ayant pas envie de le découvrir de la sorte, en se disant également que le bruit de deux corps qui déboulent pourrait attirer l’attention de ses agresseurs, il préférait y aller lentement. Malcolm attendait un signe de Cedrik qui lui disait qu’il avait bien compris ce qu’ils s’apprêtaient à faire avant d’augmenter la cadence.
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MessageSujet: Re: Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] EmptyLun 18 Avr - 22:03

Cedrik ne s’y connaissait pas spécialement en voitures. S’il faisait la différence entre un camion et une automobile, il ne fallait pas lui demander de reconnaître les marques et les modèles sans les lire sur les véhicules concernés. Il ne faisait pas non plus partie des types qui pouvaient démonter et remonter une voiture sans mode d’emploi, ni même avec un mode d’emploi détaillé, d’ailleurs. Cela ne l’avait jamais réellement intéressé. Néanmoins, puisqu’il était plutôt intelligent et qu’il possédait un bon nombre de connaissances scientifiques, Manners aurait pu trouver comment réparer une voiture s’il avait été dans une situation qui l’y obligeait, même si, techniquement, il n’y connaissait pas grand-chose. Le jeune homme savait cependant reconnaître les voitures dispendieuses et belles de celles qui n’attiraient pas l’intérêt des amateurs d’automobiles. Plusieurs de ses clients possédaient d’ailleurs de ces moyens de locomotion tape-à-l’œil. La voiture de Gillian devait susciter l’envie et l’admiration chez des gens comme eux, car c’était vraiment une pièce magnifique, du point de vue de faible connaisseur qu’était Manners. Et elle était exagérément bien entretenue, mais cela n’étonnait aucunement Cedrik. Malcolm Gillian était un maniaque avec tout ce qui lui appartenait. Il l’avait souvent vu, à l’appartement…

Cedrik n’était pas vraiment à l’aise d’être dans la voiture de Malcolm. C’était plus que juste parce qu’il s’agissait de son ennemi du quotidien. En fait, habituellement, quand le jeune drogué se retrouvait dans une automobile, surtout une aussi belle, c’était avec un client. Il lui venait donc tout naturellement des souvenirs pas tous agréables, dont plusieurs étaient très récents, reliés à des promenades en voiture. Une subtile envie de sourire lui avait pourtant pris, pendant une seconde, en songeant à l’idée saugrenue d’un Malcolm Gillian qui l’embarquerait pour ces raisons. Puis, après s’être amusé d’à quel point cette idée était ridicule, il avait songé que ce n’était peut-être que parce qu’il était un homme. Malcolm avait beau jouer la carte de l’irréprochable, rien ne prouvait qu’il était blanc comme neige…

D’ailleurs, à propos de la neige, Cedrik avait bien compris que son colocataire l’avait connue assez bien. Et pas celle des deux qui est froide. Rien ne garantissait donc que Gillian était le parfait petit étudiant qu’il prétendait être. Peut-être même avait-il déjà eu recours au genre de services que Cedrik vendait, mais avec des femmes. Habituellement, les hommes qui semblaient les plus droits s’avéraient être ceux qui avaient les pires tares. Des avocats, des hommes d’affaires, mais aussi des médecins venaient faire leur sordide magasinage dans Tenderloin, de temps à autres. Et beaucoup d’entre eux ne se contentaient pas de sexe. Ils frappaient. Certains poussaient la maltraitance jusqu’à la limite de la mort, et d’autres ne se posaient pas de limites. Après tout, une personne qui vendait son corps devait-elle vraiment s’attendre à ce qu’on le lui laisse dans un état parfait? C’était le risque que Cedrik et ses collègues prenaient. Ils ne valaient rien aux yeux de leurs clients et, même si ce sentiment était totalement réciproque, pour la majorité des gens, le client avait toujours raison… Les âmes perdues de Tenderloin ne méritaient pas qu’on les retrouve, ou même qu’on les cherche. Ces personnes n’étaient là que pour assouvir les basses intentions des gens qui avaient réussi et qui n’arrivaient pas à se contenter de leur vie parfaite et lumineuse. Des gens qui n’en avaient jamais assez, des gens qui traitaient les autres comme de simples figurants, des gens pour qui le monde était une prison dont ils étaient à la fois les détenus et les gardiens. Des gens comme Malcolm Gillian. C’était donc au bout de cette réflexion peu lumineuse que Cedrik avait arrêté d’avoir envie de sourire.

Leurs chances, en s’enfuyant dans la ruelle, étaient plutôt minces, surtout avec des assaillants magiques à leurs trousses, mais c’était la seule chose qu’il leur restait à faire, sinon mourir. Parce que Cedrik ne se faisait pas d’illusions quant à l’issue d’un combat contre ceux qui le poursuivaient : ils étaient habitués à se battre et ils possédaient des pouvoirs magiques. À moins que Malcolm n’ait un don caché et extrêmement puissant, ils n’auraient pas pu espérer s’en tirer. Et Manners s’en serait voulu, juste avant de mourir, d’avoir entraîné l’autre homme dans cette situation. Après tout, Malcolm avait voulu l’aider…de sa manière complètement rustre et un peu maladroite, mais tout de même. Il ne méritait pas de mourir. Surtout, Cedrik ne méritait pas qu’on meure pour le sauver.

Cedrik sentait qu’il allait mieux. Enfin, qu’il allait moins mal. Ses blessures le faisaient toujours souffrir, mais il avait l’impression qu’elles se refermaient complètement, maintenant. Il trouvait étrange, d’ailleurs, qu’après avoir perdu tout ce sang, son corps trouve encore le moyen de faire battre son cœur si fort. Foutue peur de crever… Elle animait l’instinct de survie de Cedrik au maximum et, en même temps, elle diffusait une angoisse écorchante partout dans ses veines, jusque dans son cœur qui n’arrêtait plus de hurler par intermittences. Peut-être que Malcolm l’entendait? Il était si proche… Cedrik espérait seulement qu’il était en train de fabuler et que leurs agresseurs, tout près, n’étaient pas assourdis de battements sourds.

Malcolm bougea et éloigna son corps de celui du jeune drogué. Il le tira par un bras et Cedrik comprit qu’il avait trouvé, sinon une autre issue, un passage pour mettre une plus grande distance entre leurs assaillants et eux. Il le suivit et constata que, plus ils descendaient, plus la noirceur de leur cachette d’origine se dissipait. Manners ne comprenait pas d’où la lumière pouvait provenir. On aurait dit qu’elle émanait des murs eux-mêmes, du plafond, des plancher… L’éclairage devait être d’origine magique. Au bout d’un moment qui lui parut une éternité, car ils descendaient lentement, pour éviter de faire un bruit quelconque, ils arrivèrent à la fin de l’escalier, lequel donnait sur un tunnel. Sans qu’il ne sache pourquoi, Cedrik eut besoin de continuer à avancer. Ignorant Malcolm, comme hypnotisé par une force inconnue, il avança dans le tunnel, prit un embranchement, puis un autre… Il finit par se retrouver devant une grande porte qui, il lui sembla, s’ouvrit d’elle-même. Sans réfléchir, ce qui n’était pas du tout son genre, Cedrik entra dans le Temple de l’Union. Une douleur inconnue jusque là le vrilla à un endroit qu’il n’aurait pas pu décrire. Ce n’était pas son corps qui était touché. Peut-être était-ce son âme… Dans tous les cas, il eut l’impression de mourir.


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MessageSujet: Re: Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] EmptyVen 13 Mai - 13:55

[Désolé, il est peut-être un peu plus court que d'habitude... Pardonnes-moi: je ne t'ai pas trop fait attendre et je t'ai cité dans le flood! :P]

Tout en descendant, Malcolm ne put s’empêcher de penser qu’il serait facile de se développer une certaine claustrophobie dans un endroit comme celui-ci. Bien qu’il croyait n’avoir aucune véritable peur, il se disait que peut-être il avait finalement une faille que Cedrik pourrait voir. Être ainsi pris au piège dans un petit couloir-escalier, avec le Manners en plus, le faisait paniquer. À chaque marche, il avait comme l’impression que le plafond et les murs se rapprochaient de plus en plus et qu’ils finiraient tous les deux broyés, écrasés, comme des crêpes dans ce fichu escalier. Mais pourquoi avait-il eu la brillante idée de commencer à descendre plutôt que de simplement attendre que leurs ennemis s’en aillent? Comme ils ne savaient pas ce qui les attendaient, peut-être qu’ils feraient mieux d’abandonner le projet? Et si c’était pire encore que ce contre quoi ils auraient dû se battre dehors? Et pourquoi avait-il l’impression que si Cedrik le pouvait, il le pousserait pour descendre encore plus vite? Ils ne pouvaient pas retourner sur leurs pas, mais Malcolm ne voulait pas non plus continuer d’avancer. En fait, c’était peut-être une bonne chose que Cedrik le pousse un peu pour avancer…

Finalement, Malcolm discerna de la lumière. Le couloir devenait de plus en plus éclairé à force qu’ils s’y enfonçaient. Ce qui était tout de même étrange, considérant que c’était tout le contraire de ce que veux la logique. Comment la lumière faisait pour parvenir dans ce couloir qui n’avait ni ampoule ni néon? D’où provenait la lumière? Il avait soudain l’impression d’avoir changé de dimension ou d’être dans un livre de science-fiction. Rien de ce qu’il était entrain de vivre était crédible ni même vraisemblable et cela l’angoissait. Malcolm était un mordu de littérature de science-fiction et savait pertinemment que rien de cela ne se pouvait. Mais comme il était avec Cedrik, c’était comme si soudain tout pouvait arriver… Malcolm commençait à avoir un peu peur et voulait s’arrêter pour réfléchir un peu et discuter avec Cedrik. Cependant, ce dernier n’était pas du tout du même avis. Il le poussait pour descendre avec encore plus de fougue que tout à l’heure, comme s’il était pressé d’aller se perdre dans un labyrinthe souterrain et inconnu. Décidément, Malcolm n’était pas au bout de ses peines. Il avait bien eu le germe de la pensée qu’il aurait dont dû le laisser crever dans la rue tout à l’heure, mais il ne le laissa pas grandir, car il savait bien que trop que ce n’était pas ce qu’il voulait. Après tout, personne d’autre que lui ne pouvait défoncer la gueule de Cedrik Manners!

Ils finirent enfin l’escalier et, arrivés à un genre de carrefour, Malcolm figea. Grave erreur. En s’arrêtant et en se mettant un peu sur le côté pour que Cedrik puisse voir ce qui se trouvait derrière lui, il lui créa un immense espace pour qu’il soit en mesure de s’évader. Avant même que Malcolm ait eu le temps de dire ce qu’il pensait, Cedrik était déjà parti dans une direction, comme s’il savait ou il s’en allait. Pris de panique à l’idée de devoir se retrouver seul dans cet univers qu’il considérait comme hostile, Malcolm se rua dans la même direction que Cedrik et le suivi. Il cria son nom à plusieurs reprises, question qu’il ralentisse le rythme et qu’ils se parlent, mais sans succès. Cedrik faisait comme s’il ne l’entendait pas. Malcolm finit bien évidemment par le rejoindre et s’adapter à sa cadence, mais n’était pas tellement plus rassuré. Cedrik stoppa finalement devant une grande porte qui ne lui inspirait pas du tout confiance.


-Manners, tu penses pas qu’on devrait…

Malcolm ne put finir sa phrase, car la porte devant eux s’ouvrit par elle-même. Malcolm recula de deux pas, pour se protéger, tandis que Cedrik se jetait dans l’ouverture. Gillian traita Manners de con, encore une fois. Quelques secondes passèrent, qui parurent comme des minutes à Malcolm, puis, en ne voyant pas Cedrik revenir, il passa par la porte à son tour. À la seconde ou tout son corps pénétra dans la pièce, une douleur intense lui parcouru le corps et l’âme. Une douleur si atroce que Malcolm en aurait hurlé, comme une fillette, même en sachant que Cedrik pourrait l’entendre. Il se tordit de douleur et pria pour que tout cela cesse, que son martyr achève et passe comme une fraction de seconde. À peine eut-il finit cette pensée que son souhait était réalisé. Il n’avait plus mal, bien qu’il se tenait encore en position fœtale. Il se relava et se mit automatiquement en positive défensive de combat. Aucun ennemi en vue, rien de dangereux non plus. Juste un Manners couché sur le sol à quelques pas de là et qui semblait souffrir le même martyr que lui.

Malcolm s’accroupit aux côtés de Cedrik et tâta son corps, ses membres et son ventre, pour tenter de découvrir d’où venait le mal. Il ne trouva rien d’anormal. Pourtant, il voyait bien que Manners souffrait! Il ne comprenait pas pourquoi il avait réussi à faire passer la sienne comme un éclair, tandis que Cedrik continuait à souffrir. Oui, il était plus musclé et surement fait plus fort, mais ce n’était pas une raison suffisante, il en était persuadé. De voir Cedrik ainsi lui faisait encore plus mal, on dirait. Il prit la tête de Cedrik, la posa sur ses cuisses et lui flatta les cheveux, en espérant que la douleur de Cedrik cesse rapidement, elle aussi…
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MessageSujet: Re: Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] EmptyDim 5 Juin - 20:34

[Me citer dans le flood n’excuse pas tout. Mais tu sais que ça aide beaucoup.]

Si seulement Malcolm Gillian savait toutes les failles que Cedrik lui devinait. Bien sûr, elles étaient presque invisibles, cachées au monde extérieur par des mensonges habiles et des apparences qui trompaient presque tous. Un télépathe qui aurait analysé l’esprit de Malcolm aurait certainement été perturbé, voire même complètement bouleversé, par ce qu’il devait y avoir de faiblesses et de travers. Du moins, Manners en était convaincu. Gillian ne pouvait pas être aussi parfait qu’il voulait le montrer (et qu’il arrivait à laisser paraître…) Les gens irréprochables n’étaient pas de la trempe de l’autre jeune homme. Ils paraissaient plus faibles. Beaucoup plus faibles. Leurs défauts, généralement mignons, transparaissaient sans qu’ils ne tentent de les camoufler. Avec leurs grands airs sympathiques, ils semblaient accepter leurs erreurs avec une bonne volonté presque agressante et l’intention évidente d’essayer de s’améliorer. Malcolm ne laissait rien passer, aucun défaut, aucune mauvaise habitude…rien, sinon la violence. Il fallait être aveugle, fou ou les deux pour côtoyer l’autre homme sans voir qu’il peinait à contrôler ses poussées de violence. Malcolm Gillian n’avait pour seul défaut perceptible sa tendance à manquer de contrôle lorsqu’il se mettait en colère. C’était encore pire envers Cedrik, probablement parce qu’ils se détestaient.

Manners savait que Malcolm était complètement dégoûté par son attirance pour les hommes, mais ce n’était pas que cela. Il était certain que c’était plus qu’un détail et que l’autre étudiant alimentait une bonne partie de sa haine avec son homophobie évidente, mais Cedrik savait que ce n’était qu’une moitié, sinon un tiers, des motivations de Malcolm pour le détester. Sa consommation de drogue en était une autre, très importante. Naturellement, la plupart des gens n’éprouvaient que de la condescendance et une vague pitié envers ceux qui se laissaient transporter par des substances illégales. Ils les jugeaient de loin, ne les considérant pas dignes d’être aidés. De toute manière, ils ne voulaient pas l’être. Cedrik avait vu plusieurs personnes crever au fond des ruelles de Tenderloin, parce qu’elles se croyaient incomprises et tellement différentes. Toutes les mêmes. Des jeunes gens se gelaient les neurones pour s’oublier, et ils s’enlisaient gaiement dans la dépendance. Cedrik s’était promis de ne jamais finir comme eux, et il comptait bien tenir sa promesse. Son corps excessivement résistant lui permettait d’éviter de développer la dépendance physique. Du moins, il lui semblait que son organisme ne réclamait pas son poison tant chéri. Les autres drogués de Tenderloin lui avaient fourni de nombreux exemples de caprices physiques qui survenaient lorsqu’on se privait trop longtemps de ces produits et il ne les avait jamais expérimentés. Il se croyait au-dessus de tout ça… Pourtant, ne tremblait-il pas, quelques fois, alors qu’il ne faisait même pas froid? Foutaises. C’était son imagination. Ou il faisait réellement froid.

Cedrik savait que Malcolm le détestait en très grande partie parce qu’il savait qu’il prenait de la drogue. Oh, il ne le jugeait pas comme le faisaient les autres personnes qui regardaient de haut les êtres déchus qui arpentaient le quartier sombre de San Francisco. L’autre jeune homme éprouvait envers lui une haine beaucoup plus profonde, car il avait lui-même connu les affres de cet enfer si doux, à une époque. Cedrik l’avait compris, et il devinait que Malcolm croyait comprendre comment il se sentait et comment il vivait, et qu’il devait se croire tellement supérieur et affranchi de ces bassesses qui gouvernaient la vie du jeune dépendant. Seulement, il n’en savait rien, au fond. Cedrik, pour avoir vu des personnes de tous genres s’écraser lamentablement sous les aiguilles, les pilules et la fumée, avait une idée de ce qu’avait vécu Malcolm. Ce dernier, par contre, avait certainement une vision totalement faussée de la vie de Manners, car il ne connaissait pas la faculté qu’avait son corps à repousser la dépendance physique et à éliminer rapidement le poison. C’était la vision de Cedrik… Personne ne le connaissait vraiment, personne ne pouvait le cerner complètement… Au fond, n’était-il pas comme tous ces corps vides de tout sauf de leur précieuse dépendance qui traînaient au fond des ruelles de Tenderloin?

Cedrik ne savait pas quelle force avait pris possession de lui depuis qu’il était entré dans ces souterrains, mais il lui avait semblé qu’il n’avait pas le droit de faire autrement que se diriger vers cet endroit étrange où il se trouvait maintenant. Il était entré là, à moitié conscient de ce qui se passait, mais néanmoins certain qu’il ne devait aller nulle part d’autre au monde. Puis, la douleur était arrivée et il n’y avait plus rien eu d’autre. Plus de sons, d’images ou même de pensées. Que cette souffrance indicible qui lui faisait regretter d’avoir un jour commencé à exister. Au bout d’un temps, pourtant, l’horreur se dissipa et Cedrik put de nouveau respirer, car il lui semblait qu’il ne le pouvait plus depuis que cette froideur tranchante était entrée en lui. Cependant, même si la douleur s’en allait, une impression de glace, quelque part en lui, restait là, bien ancrée.

Manners ouvrit les yeux et il vit…ce connard de Gillian. En quelques secondes, il réalisa ce qui se passait et il fut à la fois choqué et amusé. À quoi jouait-il? Peut-être Malcolm le prenait-il pour sa peluche ou n’importe quoi d’autre. Ou il était en manque d’affection. Dans tous les cas, c’était ridicule, gênant, complètement déplacé et très inconfortable. C’est pourquoi Cedrik s’écarta le plus vite possible, sans aucune douceur.

-Tu te prends pour ma mère ou pour ma petite amie, Gillian?

Puis, avant que M. Tendresse Provisoire ne décide de le démembrer, Cedrik se leva et commença à marcher, plutôt content que sa blessure au ventre ait…disparu? Il regarda dans la fente de ses vêtements coupés pour trouver une peau parfaitement lisse. Étrange… Habituellement, il guérissait tout de même plus lentement.

Cedrik se dirigea vers la sortie de cet endroit étrange. Il avait eu si mal qu’il ne voulait même pas l’explorer ou essayer de comprendre ce que c’était. Il y réfléchirait plus tard. Après une petite dose… Tiens, ça le calmerait bien, d’ailleurs, une petit dose. Instinctivement, il retrouva le chemin qu’il avait parcouru pour aller jusque là avec Malcolm et il déboucha jusqu’à la ruelle par où ils étaient arrivés. Bien sûr, avant de sortir du passage secret, il écouta bien pour être certain de ne pas entendre leurs assaillants. Ils semblaient partis et, lorsqu’il sortit dehors, Manners fut soulagé de constater qu’ils n’étaient pas là à les attendre, silencieux. Peut-être ne creverait-il pas ce soir, finalement. À moins que ses poursuivants ne soient embusqués, toujours silencieux, ou simplement un peu plus loin…
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MessageSujet: Re: Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] EmptyJeu 23 Juin - 12:58

Malcolm ne comprenait pas très bien ce qui se passait ni ce qui lui prenait. L’impression que le temps ne passait plus aussi vite, comme si quelqu’un le tirait vers l’arrière ne l’aidait en rien à tenter de mettre de l’ordre dans ses idées. En effet, c’était une tâche des plus complexes de tenter de comprendre le présent quand on a l’impression d’être dans une boucle temporelle qui nous fait revivre toujours les mêmes dix secondes. Comme si, parce que Malcolm était stressé et Cedrik pratiquement mourant, ils ne pouvaient pas continuer dans le temps. Oui, Malcolm avait une peur bleue de la mort, et c’était d’ailleurs cette peur que Cedrik cesse de respirer péniblement qui forçait l’inconscient de Gillian à revenir sans cesse dix secondes en arrière. Malcolm était bel et bien préoccupé par l’état de santé de Cedrik, mais ne pouvait pas comprendre pourquoi il s’en souciait aussi gentiment. Normalement, il lui aurait donné de petits coups de pieds dans les côtes et l’aurait secoué, puis se serait dit qu’il valait mieux qu’il le laisse crever sur le sol. Le sol aussi froid et dégueulasse que son âme. Mais aujourd’hui, Malcolm ne supporterait pas de voir son ennemi juré mourir. Il avait encore besoin de lui. Et pas juste parce qu’il ne se souvenait déjà presque plus du chemin à emprunter pour se sortir de ce merdier.

Même en le regardant, Malcolm éprouvait quelque chose de différent. Il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus, mais c’était comme si sa haine et son dégoût pour lui était décuplé, mais que quelque chose en lui le forçait à rester neutre face à ses sentiments. Comme si, soudain, il était devenu pacifique, ou presque. Cependant, quelque chose continuait de le ronger et il ne pouvait rien y faire. Malcolm se demandait si Cedrik était sous l’effet de quelconques drogues en ce moment. Rien ne laissait paraître, depuis qu’ils s’étaient croisés un peu plus tôt, que le système de Cedrik ne soit pas à pleine capacité. Si Malcolm se trouvait lâche sur plusieurs plans de sa vie, il considérait tout de même que Manners était bien pire que lui. Malcolm avait au moins le courage d’affronter tous ses travers avec l’esprit libre, avec conscience. D’accord, il n’allait pas jusqu’à pousser l’affrontement conscient devant les autres, mais c’était déjà un pas de plus. Un pas que Manners ne faisait pas. Malcolm connaissait toutes les raisons de se droguer, car il les avait toutes expérimentées. Avec le recul qu’il avait, il les trouvait désormais toutes imbéciles. Rien ne permettrait d’oublier ou d’effacer les choses les plus horribles que nous faisons ou que nous pensons. Rien à long terme du moins, car oui, lorsque la drogue fait son effet, tu ne penses plus à rien d’autre et tu es heureux. Le pire, par contre, c’est quand la drogue cesse de faire effet. Un peu comme si la douleur qui ronge tout à l’intérieur avait amplifié son travail en profitant de ton absence mentale. Alors, lors du retour sur Terre, dans la réalité, la douleur et la honte sont doublement présentes. *Parce que nous avons été assez imbéciles pour penser que la drogue pourrait réellement aider. Hein Manners?*

Alors qu’il expérimentait une fois de plus ses discours philosophiques sur l’usage de la drogue, l’inconscient de Malcolm avait cessé de ralentir le temps. La boucle temporelle s’était défaite et c’était étrange de dire que c’était un peu grâce à la drogue… Cedrik ouvrit donc les yeux et Malcolm suspendu son geste. Il avait les deux mains dans les cheveux de Cedrik et l’envie de les lui arracher lui vint, mais ne resta pas. Encore cette impression d’être soudain si pacifique!


-Tu te prends pour ma mère ou pour ma petite amie, Gillian?

Malcolm ruminait et sa personnalité normale reprit le dessus. Il voulut courir vers Cedrik et l’encastrer dans le mur, mais la trajectoire du Manners était trop aléatoire. Il marchait, mais sans trop savoir ce qu’il faisait. Malcolm ne voulait tout de même pas rater son coup et risquer de se retrouver lui-même encastré dans le mur.

-Tu crois vraiment que ta mère pourrait être aussi gentille avec toi? Je crois plutôt qu’elle mourrait de honte. Et on sait tous les deux très bien que t’auras jamais de petite amie, Manners!

C’était facile et ingrat. Malcolm préférait, et de loin, les attaques physiques aux attaques verbales. Surtout contre Cedrik. Les paroles blessent, mais les blessures qu’elles causent sont trop faciles à camoufler. Surtout pour un gars comme Manners, tellement bon acteur. Même si Gillian touchait un point des plus sensibles, il sait que Cedrik était assez dissimulateur pour ne rien laisser paraître. Tandis que lorsque Malcolm le rouait de coups, Cedrik ne pouvait pas cacher les ecchymoses et le sang qui montrait exactement là où Malcolm avait fait des ravages.

Pendant ce temps, Cedrik s’était rapproché de la sortie de la pièce dans laquelle ils se tenaient. Malcolm ne comprenait pas pourquoi il l’avait conduit ici si c’était pour en ressortir aussitôt. Il fit un tour sur lui-même et photographia mentalement l’endroit, en espérant pouvoir se rappeler le plus de choses possibles du décor, question d’être en mesure de comprendre de quoi il s’agissait en réalité. Puis, il s’élança à la poursuite de Manners, question de ne pas se perdre dans ce labyrinthe. Il le rattrapa en trois enjambées et se rendit compte qu’il se rappelait très bien le chemin, car avant même que Manners ne s’engage dans les couloirs, Malcolm pensait à la direction vers laquelle aller et c’était toujours la bonne. Une fois dehors, Malcolm attendit quelques instants, en examinant chaque recoin et chaque toit. Leurs assaillants ne semblaient plus être là, mais une embuscade était encore envisageable. Il réussit à faire le tour de la ruelle dans les deux sens avant même que Cedrik ne bouge le petit doigt. Décidément, quelque chose clochait… Ou alors il hallucinait… Oui, c’était surement ça. Il devait y avoir une émanation d’un gaz quelconque qui le remontait à la tête. Vivement de retourner à la résidence! Mais il y avait toujours ce quelque chose qu’ils n’avaient pas eu le temps de faire un peu plus tôt.


-Je t’amène à l’hôpital, donc.

Malcolm prit Cedrik par le bras et se dirigea vers le début de la ruelle, là où normalement son chéri l’attendrait sans une égratignure…
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MessageSujet: Re: Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] EmptyVen 24 Juin - 22:20

[J’ai pas pu résister…Je te réponds encore avant les autres.]

Cedrik restait généralement plutôt discret quand il consommait. La plupart du temps, il s’installait dans sa chambre, la porte bien verrouillée et, si on venait le chercher, il faisait comme s’il n’était pas là. Aucune exception. Dans de rares cas, quand il n’était vraiment pas d’humeur à attendre, il lui arrivait de prendre un petit quelque chose, caché dans un coin de ruelle sombre. Ces jours-là étaient surtout ceux où il avait des clients difficiles… Il finissait son horrible boulot et il avait absolument besoin d’effacer de sa mémoire ce qui venait de se passer. Bien sûr, avant de travailler, Cedrik se donnait une petite chance en ingurgitant une petite dose, mais rien de bien notable. Ses clients ne voyaient rien… Toutefois, le jeune homme ne prenait jamais rien de trop fort, car il voulait être en possession de ses moyens s’il devait se défendre ou fuir un client trop violent ou simplement dérangé. Ce jour-là, d’ailleurs, il n’avait pris qu’un petit quelque chose, avant de travailler, qui ne faisait presque plus effet quand il avait croisé Malcolm, plus tôt.

Il était indéniable que Gillian avait déjà croisé Cedrik alors qu’il était sous un effet minimum de substances toxiques, puisqu’il l’était la majorité du temps. En fait, sauf lorsqu’il avait un cours important ou un examen, Manners passait rarement une journée sans toucher à la drogue. Bien sûr, il contrôlait sa consommation pour ne pas être complètement assommé en permanence. Il se réservait des moments privilégiés pour se permettre d’être totalement sous l’emprise des substances qui lui coûtaient bien plus que son honneur. C’était de ces moments-là que personne n’était témoin. Ceux-là, mais aussi ceux qui suivaient, qui étaient bien pires… Les retours à la réalité de Cedrik Manners se faisaient plutôt rarement dans le bonheur total. Se souvenir soudainement qu’il avait tué sa propre mère, sa petite sœur… Se rappeler qu’il avait abandonné son père, après lui avoir enlevé toute sa famille… Se dire que, même sans toute cette histoire de cancer, il aurait certainement fini tout seul, parce qu’il n’avait jamais su comment se comporter avec le genre humain…

Cedrik avait eu des amis, un amoureux, un famille… Il avait beau se dire que ceux qu’il avait abandonnés étaient en sécurité grâce à son départ, la certitude de les avoir abandonnés injustement continuait de le hanter. Et c’était en très grande partie à cause de celle-ci qu’il avait besoin de bâillonner son esprit à l’aide de délicieux poisons. Peut-être même que c’était principalement cette pensée qui lui murmurait inlassablement qu’il ferait mieux de se perdre lui-même avant de perdre encore une autre personne. Il n’avait pas donné d’explication, ni cherché de solution, ni même cherché de preuve indéniable qu’il était vraiment ce qui avait contaminé ceux qu’il avait aimés. Qu’il aimait encore, même avec la distance, même avec le trou béant que la mort avait creusé en lui. Il s’était contenté de fuir, comme s’il n’attendait qu’une bonne raison de le faire, comme s’il s’était senti incapable d’être à la hauteur de ceux qui l’aimaient. Cedrik se répétait qu’il rendait les autres malades; il en était même convaincu. Parfois, cependant, un doute lui venait… Et si ce n’avait été que le hasard, ou la génétique? Et si sa mère avait seulement eu un cancer, comme l’avaient parfois des mères innocentes, avec des enfants normaux? Et si sa sœur avait simplement eu la malchance de développer la même maladie, probablement à cause de gênes lui venant de sa mère? Et si, même, son petit ami avait eu ce même genre de gênes, dans sa famille? Et si, au final, Cedrik n’avait rien à voir dans la série de cancers qui avaient touché une bonne partie de son entourage? C’était improbable, impossible…Impensable. C’était pourquoi, justement, Manners n’y pensait pas. Envisager cette possibilité menaçait d’écraser toutes les certitudes qui faisaient que le jeune homme continuait à se tenir debout même s’il était tout seul. Il ne devait surtout pas se demander s’il avait tout quitté pour…rien.

Dans le cas où Cedrik avait imaginé qu’il était la cause des maladies de ses proches, il n’y avait pas qu’une tendance à la paranoïa à craindre… Cette idée pouvait soulever tout un monde de questions et de suppositions. On pouvait en venir à se demander si le jeune homme n’avait pas seulement cherché à s’éloigner du bonheur, si cette impression de valoir plus que ce que son corps lui rapportait était trop pour lui. Peut-être Manners n’arrivait tout simplement pas à accepter d’être heureux. Peut-être qu’il faisait partie de cette pathétique catégorie de gens pour qui tout devait toujours être compliqué. Certaines personnes ne parvenaient jamais à se sentir autrement que perdues, vides… Et si ce qui avait poussé le jeune homme à fuir tout le monde n’était rien d’autre que son impression de ne pas être à la hauteur? À la hauteur de l’amour qu’on lui portait, à la hauteur des espoirs qu’il aurait pu soulever, à la hauteur des chagrins qu’il se sentait incapable de consoler, à la hauteur du bonheur qu’il ne sentait pas qu’il méritait…


-Tu crois vraiment que ta mère pourrait être aussi gentille avec toi? Je crois plutôt qu’elle mourrait de honte. Et on sait tous les deux très bien que t’auras jamais de petite amie, Manners!

Cedrik avait sa petite attitude qu’on lui connaissait bien. Il était mielleux, sombre, sarcastique… Il se déplaçait lentement, mais avec aisance, avec cet air indescriptible plaqué au visage, presque en toutes circonstances… En une seconde, il se retourna vers Malcolm et, le visage troué d’un regard complètement noir, il cracha presque une réponse à l’autre jeune homme.

-Un mot, un seul autre mot sur ma mère et je…

Réalisant à quel point il venait de manquer de contrôle, Cedrik se tut et se concentra sur son envie de quitter cet endroit étrange. Foutu Gillian... Manners ne lui dit plus rien de tout leur trajet jusqu'à la sortie.

-Je t’amène à l’hôpital, donc.

Cedrik releva les yeux de sur un tas d’ordures, plus loin, pour poser son regard sur le colosse qui venait de l’agripper comme s’il était sa demoiselle en détresse.

-Tu te fous de moi, Gillian?

Pour toute réponse, Cedrik entendit le tonnerre. Un bruit sourd et soudain qui envahit toute sa conscience. Puis, il n’entendit plus rien. Le décor bascula au ralenti…Ou plutôt, Cedrik tomba lourdement sur le sol. En son cœur s’était blottit un petit morceau argenté, celui avec lequel était venu le tonnerre. Un battement, deux… Il aurait bien fallu trois battements de plus au jeune homme pour voir sourire ses assaillants qui venaient de sortir de derrière le tas d’ordures qu’il regardait plus tôt. Ils s’y étaient bien camouflés… Le choc du sol froid de la ruelle fut totalement indolore. Plus rien ne comptait que ce petit intrus qui était venu arrêter son cœur. Et Gillian? Il ne tarderait pas à se prendre une balle aussi… À moins qu’on lui réserve encore pire.

Cedrik Manners mourrut donc ainsi, sans même avoir le temps de se réjouir de ne pas être un anonyme cadavre de Tenderloin. Et sa dernière pensée était allée à Malcolm.
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MessageSujet: Re: Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] EmptyMer 6 Juil - 20:37

Malcolm avait atrocement peur de l’état dans lequel il trouverait son petit chéri à quatre roues. En se rendant au bout de la ruelle, en traînant Cedrik, il ne pensait à rien d’autre qu’à ça. Il était des plus inquiets, car Malcolm ne le laissait jamais seul aussi longtemps, et encore moins dans un environnement aussi hostile et inconnu. La voiture était toujours bien garée, dans son espace de stationnement de la résidence, sur lequel Malcolm avait fait pointer une caméra cachée dont il recevait l’image en direct sur un petit moniteur dans sa chambre. Il était ainsi certain que rien de trop grave n’arriverait à sa voiture, car soit il pourrait se précipiter à son secours dans les minutes qui suivent ou alors il pourrait flanquer une raclée ou même envoyer la police, après avoir identifié ceux qui auraient fait du mal à son bolide chéri. Dans tous les cas, son magnifique véhicule était protégé de quiconque voudrait lui toucher sans l’accord de son papa.

Malcolm ne savait d’ailleurs pas comment il réagirait s’il advenait le cas où leurs poursuivants s’en étaient finalement pris à sa voiture. S’ils avaient essayé de crever ses pneus, il avait encore une chance de pouvoir le ramener lui-même. Malcolm s’était procuré des pneus spéciaux, faits exprès pour résister aux crevaisons, de sorte qu’il pouvait continuer de rouler quelques autres centaines de kilomètres avant que son pneu ne dégonfle. Il ne savait par contre par depuis combien de temps lui et Cedrik étaient en cavale et Malcolm ne savait pas combien de temps la crevaison serait retenue, si la voiture n’était pas en marche. Sinon, bien que Malcolm s’était fait faire des vitres teintées et doublées, rendant leur résistance aux coups beaucoup plus grande que les voiture normale, il ne savait encore une fois pas de quoi étaient équipés les fous qui en voulaient à Cedrik. Avec des barres à clous, même ses super vitres ne pourraient pas résister indéfiniment. Et tout ça, c’était sans penser au fait que ceux qu’ils fuyaient pouvaient s’en être pris au pare-brise ou pire, à la carrosserie. Tous ces scénarios étaient tous plus atroces les uns que les autres et ils donnaient froid dans le dos au Gillian. Il n’avait qu’une seule envie et c’était de se rendre le plus vite possible à sa voiture.

Malcolm essaya donc d’accélérer le pas, mais Cedrik, qu’il traînait toujours, lui donna du fil à retordre. Il avait décidé, cet imbécile de Manners, qu’il n’avançait plus. Son corps était devenu tout mou et tout lourd, faisant en sorte que Malcolm avait manqué de force, sous la surprise seulement, puis avait trébuché et l’avait rattrapé seulement de justesse. Malcolm se mit donc à genoux sur le sol, avec la tête de Cedrik sur ses cuisses, encore. Il examina celui qui le répugnait, en commençant par la tête. Malcolm ne trouva rien de particulier, même en soulevant ses paupières. Malcolm entendit un drôle de bruit, comme un sifflement tout près de son oreille gauche, mais n’y porta pas attention, se disant que ça devait être un insecte quelconque. Après tout, il y avait bien une centaine de sacs d’ordures dans cette ruelle, c’était normal. C’est seulement par la suite, alors qu’il examina le reste du corps de Cedrik qu’il comprit tout. Ce n’était pas un insecte et Cedrik n’avait pas seulement perdu conscience une fois de plus.

Non. C’était des balles. Des fichues balles de fusil. On leur tirait dessus. Malcolm était en danger de mort. Et Cedrik avait été touché. Pourtant, Malcolm avait bien examiné la ruelle. Pas ce coin, il ne l’avait pas vu. Avec le reflet de la lumière, Malcolm avait cru que c’était une porte fermée, mais elle était plutôt ouverte. Ils s’étaient cachés derrière. Bonne idée. Malcolm reporta son attention sur Cedrik, qui saignait de plus en plus. Beaucoup trop. Malcolm chercha son pouls. En vain.


-BON SANG! C’est pas le temps de jouer à la cachette petit pouls, allez montre-toi!

Il avait marmonné ces mots pour tenter de se calmer. Normalement, ce genre d’humour le faisait bien rire. Mais pas en ce moment. Pas alors que ça faisait déjà trop longtemps qu,il cherchait un rythme dans les veines de Cedrik. Aussi faible et lent fut-il, au moins ça ferait de la musique. Rien. Toujours rien. Le cœur de Cedrik ne battait plus. Il était trop tard. Malcolm ne pourrait plus le sauver maintenant. Trop de sang avait coulé. Trop de temps avait passé. Malcolm, soudain envahi par sa peine et sa panique hurla ses émotions en serrant le corps inanimé de Cedrik. Mais Malcolm se devait de faire quelque chose, de se ressaisir. Cedrik ne pouvait pas bêtement mourir ainsi, ici et maintenant. Cedrik ne pouvait tout simplement pas mourir. Pas mourir. Si seulement il pouvait revenir en arrière, juste quelques minutes. Malcolm verrait que la porte est ouverte finalement et irait les tuer avant qu’ils ne s’en prennent à Cedrik…

Et juste comme il avait cette idée, tout se produisait réellement. Malcolm avait l’impression de devenir fou et d’halluciner tout ça. Vous savez, quand on écoute un film et qu’on rembobine une scène parce qu’on a manqué un bout, eh bien c’était exactement la même chose. Sauf que c’était la vie de Malcolm que quelqu’un reculait… Le sang retourna dans le corps de Cedrik, son cœur recommença à battre, Cedrik et Malcolm se relevèrent, la balle retourna dans son canon, Malcolm et Cedrik retournaient sur leurs pas… Malcolm se retrouvait donc exactement au moment où il avait décidé de commencer à explorer la ruelle. Il recommença sa ronde, en vérifiant bien chaque recoin un peu louche, mais quand il arriva devant la porte qu’il avait crue fermée, il s’en approcha et donna un puissant coup de pied dedans. De la sorte, il avait violemment heurté un de leurs assaillants à la tête, ce qui lui fit perdre conscience. Il n’en restait donc plus que trois à éliminer. Il réussit à désarmer de son fusil l’un d’eux et lui tira une balle dans la tête, puis vola un couteau et trancha une, puis deux gorges. Il lâcha rapidement les armes, essuya les manches de ses empruntes à l’aide du foulard de celui qui avait perdu conscience, puis lui mit dans les mains les deux armes. Satisfait, mais surtout couvert de sang, il retourna près de Cedrik.

Cedrik qui respirait. Cedrik dont le cœur battait à nouveau. Cedrik qui était vivant. Enfin!


-Je t’amènes à l’hôpital, donc.
-Tu te fous de moi, Gillian?
-Non, du tout! T’as besoin de soins, Manners. Et pas juste des psychiatriques cette fois…


Même si Malcolm avait vérifié quatre fois depuis qu’ils étaient sortis du tunnel mystérieux, il ne pouvait s’empêcher de ressentir une peur à l’idée qu’il pourrait être pris au piège dans une boucle temporelle qui ferait en sorte qu’il serait témoin de la mort de Cedrik à répétitions… Mais peut-être écoutait-il trop d’émissions traitant de phénomènes paranormaux? Du moins, il l’espérait!
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Cedrik Manners

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MessageSujet: Re: Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] Eh merde… mes bancs en cuir! [PV Cedrik] EmptyMer 17 Aoû - 16:11

[Je sais, j’ai tardé, mais tu sais pourquoi.]

Très peu de personnes arrivaient à ébranler Cedrik Manners. Physiquement, il était assez facile de le dominer ou de le blesser, car le jeune homme n’était pas très grand, ni très large et ses muscles n’avaient pas l’allure de ceux d’un grand sportif. Si un homme décidait de s’en prendre à lui de cette manière, Cedrik ne pouvait pas compter sur ses poings pour se défendre. Il misait généralement sur sa débrouillardise et, lorsqu’il ne pouvait pas faire autrement, sur son pouvoir magique. Une petite décharge de laser pouvait surprendre un colosse suffisamment pour que Manners ait le temps de s’enfuir. Néanmoins, de manière générale, le jeune homme n’était pas de taille dans un combat au corps à corps. Cependant, pour le reste, il était assez difficile à battre. Son esprit était aiguisé, tranchant. Cedrik arrivait à déceler des faiblesses invisibles aux yeux des autres et à les utiliser à son avantage. Lui-même arrivait assez bien à dissimuler ses propres blessures et à mettre entre elles et lui une distance sécuritaire qui lui permettait de rester de marbre devant les paroles des autres. Dans la plupart des cas, une personne qui devait argumenter contre Manners préférait abandonner au bout d’un temps, car le jeune homme avait un don incroyable pour détruire les gens par l’intérieur juste en leur parlant. Le pire, ce n’était pas la facilité avec laquelle chaque mot semblait lui venir, c’était plutôt l’impression qui se dégageait de lui entre chaque phrase, comme s’il n’était méchant que par plaisir, que parce qu’il n’avait rien de mieux à faire. Et, surtout, il y avait ce mur impénétrable au fond de ses yeux, cette frontière de marbre sur laquelle était gravée profondément une indifférence insolente. Il semblait que Cedrik Manners se foutait bien de ce qu’on pouvait lui raconter et, même, de ce qu’il disait lui-même, comme si une conversation avec une autre personne n’avait jamais d’importance pour lui. Le côtoyer n’était pas du tout un bon moyen pour développer sa confiance en soi…

Une des rares personnes à avoir à ce jour réussi à atteindre Manners était ce connard de Gillian. Pourtant, il ne lui semblait pas si intelligent… Bon, d’accord. Malcolm Gillian avait des résultats scolaires excellents, frôlant la perfection, et il était dans un programme scientifique. Théoriquement, il ne pouvait pas être complètement con, malgré ce dont il donnait l’impression… Toutefois, Cedrik avait rencontré plusieurs personnes avec des facultés intellectuelles au-dessus de la moyenne, et celles-ci n’étaient, pour la plupart, pas parvenues à l’atteindre. Malcolm avait quelque chose de plus, quelque chose que Manners n’avait jamais vu chez quelqu’un d’autre. Oh, ce n’était rien de beau, de positif ou même de simplement un peu admirable. Il s’agissait probablement de cette petite faille invisible chez Gillian, cette blessure cachée que Cedrik devinait à peine et qui le fascinait tellement. Peut-être était-ce par cette douleur intouchable que Malcolm arrivait à l’atteindre comme personne avant lui n’y était parvenu. Manners avait été proche de plusieurs personnes avant de fuir son ancienne vie, mais il n’avait jamais autant été obsédé par celles-ci que par tout le mystère de Malcolm Gillian. Il n’avait jamais détesté aussi consciencieusement une personne. À vrai dire, il n’avait même jamais autant aimé une personne qu’il haïssait l’autre homme.

C’était pourquoi, lorsqu’il avait senti la blessure à la fois brûlante et glaciale de la balle de fusil que Manners avait d’abord pensé à Malcolm. Il était, en quelque sorte, la personne la plus proche de lui. C’était incroyablement horrible. Un cauchemar. Les dernières secondes de la vie de Cedrik étaient allées à ce lamentable con qu’était Malcolm Gillian, cet imbécile faux et complètement… Bref, Cedrik Manners s’était écroulé en pensant à son ennemi, non loin de lui, qui allait assurément crever lui aussi, d’une manière aussi ennuyeuse que lui. C’était pathétique, autant pour l’un que pour l’autre, de mourir avant d’avoir fait quoi que ce soit qui ait réellement de la valeur, mais c’était le lot de tellement de gens que ce n’en était même pas dramatique, au fond. Depuis la nuit des temps, des gens mouraient, jeunes ou vieux, qu’ils l’aient mérité ou non. La mort de Cedrik Manners n’avait aucune valeur…tout comme sa vie.

Si sa mort n’avait finalement jamais eu lieu, la vie de Cedrik, elle, continuait bien dans cette même absurdité qui était sienne depuis quelques années. Lorsqu’il entendit le vacarme créé par Malcolm, le jeune drogué se retourna, presque inquiet, pour voir l’autre homme revenir vers lui, couvert de sang. Manners était à la fois impressionné et gêné. Savoir que Gillian avait, à lui seul, terrassé quatre types armés rendait Cedrik plutôt admiratif. Ainsi, il n’était pas que grand et baraqué, il avait aussi une excellente technique de combat… Le jeune homme comprit ensuite rapidement que si l’autre étudiant était si rapidement venu à bout de quatre mecs bien habitués aux combats de rue, il aurait très facilement pu le tuer dès leur première altercation dans Tenderloin, quelques mois plus tôt. Malcolm pouvait donc l’éliminer, et ce, n’importe quand. S’il ne l’avait pas simplement tué, jusqu’à présent, c’était peut-être parce qu’il savait qu’il pourrait le faire n’importe quand…mais Cedrik en doutait. Malcolm Gillian était beaucoup plus compliqué que ça. Il venait d’ailleurs de lui fournir un mystère de plus à retourner mentalement pendant des heures.


-Non, du tout! T’as besoin de soins, Manners. Et pas juste des psychiatriques cette fois…

-Tu ne peux pas m’amener à l’hôpital : tu es couvert de sang. Ils vont te poser des questions auxquelles tu n’auras pas envie de répondre. Alors, tu me ramènes à l’appartement. Maintenant. Ou je pars à pied.


Son ton était sans appel et, de toute manière, il avait raison. Il espérait seulement que Malcolm lâcherait son rôle d’infirmière modèle et qu’il reprendrait celui de l’ennemi haineux et calculateur. Alors, ils pourraient retourner à la voiture, puis à l’appartement, pour ensuite faire comme si rien n’était jamais arrivé.

[Ça peut se terminer là pour moi, si tu ne fais pas l’enfant et que tu me ramènes à l’appartement.]

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