Union Life
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Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé]

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Marek d'Alembert

Marek d'Alembert

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MessageSujet: Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] EmptyVen 16 Avr - 10:51

[HJ: 12 février.]

La lumière du soleil était étrangement orangée en cette fin d'après-midi. Pourtant, le ciel avait été d'un gris cordialement ennuyant toute la journée. Associé à la neige qui recouvrait chaque parcelle du paysage extérieur, il avait donné l'impression d'un univers en noir et blanc. Marek en avait profité, bien sûr. Il avait passé de longues heures à photographier ces morceaux de planète aux allures de vieux films. D'un certain angle, il avait même réussi à donner à l'hôtel des allures de vieux manoir hanté. Le ciel avait semblé s'obscurcir au-dessus d'elle, laissant croire que c'était elle qui aspirait les couleurs du monde. Il y avait aussi eu cette image capturée d'un aigle qui piquait vers le sol... La journée du photographe avait été riche en occasions de faire de belles oeuvres.

Il était près de seize heures dix et le jeune homme attendait son amoureux dans le parc de l'hôtel. Ils s'étaient donnés rendez-vous à cet endroit pour être un peu tranquilles. Le dortoir des employés n'était pas précisément l'endroit rêvé pour s'aimer en paix. Les gens avaient beau se dire ouverts d'esprits, voir deux hommes s'embrasser ou seulement être un peu proches l'un de l'autre les dérangeait souvent. Marek aimait avoir de l'attention, mais pas de ce genre. Il n'appréciait pas de sentir peser sur lui et sur Christo des regards curieux, déplacés, étouffants... Il voulait l'aimer en paix, sans avoir à se justifier aux yeux des autres. Bien sûr, la désapprobation des autres hommes du dortoir était presque imperceptible tant ils étaient bien concentrés à jouer leur rôle de gens ouverts, mais Marek la devinait et il préférait être un peu plus discret lorsqu'il était avec celui qu'il aimait. À une fête, il n'aurait pas hésité à l'embrasser ou à danser avec lui d'une manière explicite, mais vivre dans un dortoir n'était pas une fête en soi. Marek essayait donc de se tenir un peu tranquille. Pour ce que ça donnait...

Dès qu'il était en présence de Christopher, Marek ne pouvait s'empêcher de le toucher, ne serait-ce qu'en lui caressant la main du bout des doigts. Quand il en avait l'occasion, il aimait l'embrasser presque jusqu'à l'étouffer. Il y avait, dans son affection, un désespoir latent. La passion des premiers jours et la grisante satisfaction d'avoir gagné s'étaient vite envolées, comme des feuilles d'automne dans un coup de vent, tournoyant dans une danse frénétique pour finalement tomber au loin, hors d'atteinte. Marek courait encore vers elle, multipliant les baisers et les paroles douces, mais elles ne revenaient pas. La présence de son cher Christo se faisait de moins en moins nécessaire. Plutôt que le combler, comme il l'aurait espéré, elle l'accusait, lui rappelant sans cesse quelle sorte de monstre il était, coupable d'une trahison si amère qu'on aurait eu du mal à l'en croire capable à l'égard de celui qu'il disait aimer.

Marek s'était assis sur un petit banc, lequel était, comme ses semblables, vide de toute neige. L'homme à tout faire s'occupait de laisser le parc dans un état agréable pour ses visiteurs. Le photographe chassa rapidement la pensée de Viktor de son esprit, écrasant d'un coup sec la culpabilité que sa simple évocation faisait naître en lui.

Le ciel ne palissait toujours pas, semblant animé d'un feu sans source réelle. Le soleil, au milieu de toutes ces couleurs, n'était qu'une petite boule blanchâtre qui paraissait sans vie à côté des flammes roses et oranges qui parsemaient le ciel. Les rayons ardents qui traversaient la mince couche de nuages frappaient et caressaient à la fois tout le paysage. Marek sortit sa caméra de son étui et il attrapa une image: un arbre, dans le parc, avait l'air enflammé à perpétuité. Ce ciel infernal laissait croire à une espèce de fin du monde. Le jeune homme espérait bien être choisi pour les images du générique...

Doucement, il déposa son arme artistique sur ses cuisses, se refusant à la ranger. Le temps devenait souvent son ennemi lorsqu'une image parfaite s'imposait à lui, exigeant d'être immortalisée sur-le-champ, sans attendre une seule seconde. Marek ne voulait pas risquer de perdre une occasion en gaspillant de précieuses secondes à ressortir son appareil.

Marek était tout de même épuisé par sa journée. Ses yeux étaient presque sursaturés d'images. Le jeune homme avait l'impression de les avoir usés. En attendant Christopher, il fit donc une chose qui ne lui arrivait presque jamais: il ferma les yeux devant un paysage parfait. Il avait pris beaucoup de photographies, ce jour-là, et il sentait que c'était terminé. Plus une seule image de la nature autour de lui ne le satisferait. C'était ainsi pour le jeune artiste: il arrivait parfois qu'il devine qu'un sujet, si merveilleux fusse-t-il, n'ait plus d'intérêt. Plus aucune émotion ne s'imposerait. Il ne restait donc au photographe qu'à profiter un peu de la vie plutôt que la capturer image par image...


Dernière édition par Marek d'Alembert le Sam 17 Avr - 17:21, édité 1 fois
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Christopher Beaudoin

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MessageSujet: Re: Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] EmptyVen 16 Avr - 10:52

Christopher Beaudoin aurait préféré exploser ou disparaitre plutôt que d’aller rejoindre Marek d’Alembert. Non pas qu’il n’avait pas envie de le voir, au contraire, seulement, c’était une de ces journées où Christopher regrettait d’avoir été le spermatozoïde le plus rapide. Rien n’avait fonctionné comme il fallait dans cette journée infernale. Cela avait commencé parce que le réveil de Christo n’avait pas sonné, il était donc en retard de quarante-cinq minutes dans son horaire habituel. Pour en rajouter, Christo n’avait plus de sa pâte pour mettre dans ses cheveux, ceux-ci devraient donc retomber dans son visage, comme un pouilleux ou un dépressif. Seulement ceci aurait pu être assez, mais le destin avait décidé de s’acharner à grands coups de masse sur le petit réceptionniste. La journée avait continué dans le même genre de mésaventures, toutes aussi joyeuses les unes que les autres, mais dans un registre plutôt varié également. Christopher avait eu droit au traditionnel client enragé, au client impatient, au client parlant une langue étrangère, alors que les autres réceptionnistes, elles, avaient tous les clients sympathiques et compréhensif. Le pire dans tout ça, c’est surtout, surtout, du Cybelle Douglas à son meilleur. La propriétaire avait décidé de faire faire plusieurs tâches ingrates à Christopher, sans aucune raison valables ou apparentes. C’est donc dans cet état que Christo se rendait au point de rendez-vous avec Marek.

En chemin, il dut passer tout près de la terrasse, cet endroit maudit depuis quelques semaines. Christopher n’aimait pas revoir cet endroit, il l’évitait judicieusement depuis Noel. La terrasse lui rappelait beaucoup trop Viktor et Viktor lui rappelait beaucoup trop de douleur. C’était plus fort que lui, mais Christo ne put s’empêcher de ne fixer que la petite table qui avait été la leur l’espace d’une soirée. Une soirée de pur bonheur, une soirée de trop. Cette soirée avait été celle qui avait fait tout commencer entre eux, mais c’était celle que Christopher aurait préféré faire sortir de sa mémoire. Puisque lorsque tout allait mal, vraiment mal, Christo ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui avait bien pu faire tout dégénérer entre lui et l’homme à tout faire et alors il était obligé de se rappeler tous les moments, surtout le premier. Le premier était toujours suivi du deuxième, du troisième, du quatrième et ainsi de suite, jusqu’au dernier. Ce dernier moment lui fendait le cœur à chaque fois que Christopher se le rappelait. Viktor était pour Christo tellement de choses que ce dernier n'avait jamais eues et même des choses en quoi il ne croyait plus. L'homme à tout faire avait été une montagne de brillants tellement beaux et tellement réconfortants qui s'étaient vite transformés en morceaux de verre coupants et glaciaux.

Christo sentit alors les larmes lui monter aux yeux et il ne put retenir les premières larmes qui osèrent mouiller ses joues. Même après tout ce temps, la douleur, la honte et la peine étaient toutes aussi présentes dans le cœur du réceptionniste. Il ne pouvait penser à Viktor sans sentir une énorme boule grossir sans sa gorge, jusqu’à l’étouffer de tout son poids. Christopher dut s’arrêter quelques instants, appuyé contre un arbre, pour calmer ses larmes et sa respiration. *Viktor est pour toi un souvenir, tu devras te faire à l’idée…* Christo réussit, après quelques minutes à reprendre le dessus sur ses émotions. Les larmes cessèrent, sa respiration redevint normale, il prit une grande respiration, puis continua son chemin vers l’endroit où l’attendait Marek.

Heureusement pour le réceptionniste, son amoureux était déjà arrivé, il n’aurait donc pas le temps de se morfondre encore. Christo se rendit tout près de Marek et se laissa tomber assis à ses côtés. Il lui mit ensuite une main sur sa cuisse et lui sourit, les yeux encore un peu humides. Christopher trouva que Marek était encore plus beau qu’à l’habitude et qu’il lui faisait encore plus de bien que ce qu’il croyait. Sa simple présence suffisait à le calmer. Il réalisa qu’en levant son regard vers le visage de son bien-aimé, le poids dans sa poitrine avait disparu. Cela lui fit un bien fou. De se dire que quelqu’un pouvait lui faire oublier tout le négatif pour ne focusser que sur le positif et le moment présent, c’était fantastique pour Christopher. Il oublia presque tout ce qui s’était passé auparavant. Son nouvel amoureux avait été là pour lui dans ces moments difficiles, Christo lui devait de faire un effort et d'oublier tout le reste. Le barman était désormais son havre de paix, son île déserte de bonheur et d'amour. Il ne comptait désormais plus que Marek. Que lui et ses yeux. Que lui et ses mains. Que lui et sa bouche. Que lui et que lui.


-Salut mon chéri.

Christopher n’attendit pas plus longtemps et embrassa assez passionnément son Marek. Il avait besoin de se changer un peu les idées et d’oublier cette affreuse journée…
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Marek d'Alembert

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MessageSujet: Re: Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] EmptyVen 16 Avr - 10:56

[HJ: Pas mon meilleur, ni mon plus long...Sauras-tu me pardonner?]

Marek prenait de moins en moins de photos. Cette journée-là, il avait dû lutter contre son envie d'aller se réfugier au bar, sous l'identité de Maverick. Il avait bien failli succomber, mais il avait résisté et il était sorti avec sa caméra, laquelle avait commencé à prendre la poussière. Retrouver sa passion lui avait fait du bien, mais pas le même genre de bien que lorsqu'il buvait. C'était plus doux, plus pur, mais tellement moins engourdissant... Lorsqu'il prenait des photos, Marek sentait son coeur se remplir d'une énergie lumineuse mais, en même temps, il se retrouvait, lui, dans ce qu'il était de plus profond. Un artiste se doit d'être vrai lorsqu'il pratique son art. Le jeune photographe ne pouvait donc pas se fuir, s'oublier, quand il criblait le monde d'images volées.

Christo et Marek avaient officialisé leur relation un peu avant le jour de l'An. Oui, ç'avait quelque chose de dégueulasse. C'était horrible de profiter de la faiblesse de Christopher à ce moment-là pour le manipuler de sorte qu'il n'ait pas d'autre choix qu'être avec Marek. De plus, aux yeux de tous, cela prouvait que ce qu'il y avait eu entre Viktor et le réceptionniste n'avait eu aucune valeur aux yeux de ce dernier. Il l'avait oublié si vite pour sortir avec un autre... Viktor avait dû en être malade et, pourtant, Marek n'arrivait pas à s'en réjouir. Pendant longtemps, il avait souhaité faire du mal à l'homme à tout faire mais, une fois sa petite machination de Noel passée, le jeune homme avait commencé à éprouver une amère culpabilité.
Il regrettait les méthodes qu'il avait dû employer pour avoir Christo et il essayait de ne pas penser à tout le mal qu'il avait fait pour obtenir un semblant de bonheur.

Parce que Marek n'ignorait pas que Christopher pensait souvent à son cher Viktor. Il n'était pas stupide à ce point-là. Il aurait, bien sûr, préféré que son amoureux oublie l'autre jeune homme, que leur rupture simulée ait été suffisante pour que l'homme à tout faire perde tout intérêt pour Christo. Seulement, Marek sentait que son cher et tendre ne pouvait arrêter de se demander comment Viktor avait pu lui mentir, le détester, se moquer de lui à ce point... Le jeune homme avait l'impression que Christo n'était à lui qu'à moitié. Une partie de son coeur n'arrivait pas à se recoller au reste, trop brisée par le départ inacceptable de celui qui avait osé trahir son propriétaire. Marek n'en avait pas parlé à Christopher. Il avait bien trop peur de ce qu'il pourrait lui répondre. Et si Viktor avait gardé toute la place dans le coeur de Christo, même s'il avait brisé ce coeur? Et si la douleur qui restait de leur amour était plus grande que ce que le jeune homme partageait avec Marek? L'amour ne pouvait peut-être pas se gagner par le mensonge, même si la haine le pouvait par la vérité...

Christopher arriva et le paysage, même s'il était magnifique, perdit tout son intérêt. Il ne fallut pas plus d'une seconde pour que Marek remarque que son amoureux avait pleuré. Il eut l'impression, comme toutes les fois, que l'eau qui était venue faire luire douloureusement le regard de Christo l'accusait, le rendait coupable de toute sa tristesse. Marek ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir continuellement de ce qu'il s'était forcé à faire pour être avec Christopher. De plus, le jeune homme avait une franche tendance à se détester même quand il n'avait pas de raison de le faire; alors, s'il avait une excuse pour mieux se torturer...

-Salut mon chéri.

-Salut..Pourquoi tu...


Marek n'eut pas le temps de questionner son Christo sur la raison de ce regard embué, car le jeune homme l'empêcha de parler par un baiser assez passionné. Le photographe glissa doucement une main dans le cou et l'autre dans le dos de Christopher pour l'attirer encore plus vers lui. Marek ne pouvait pas résister aux baisers de son amoureux... Ils étaient teintés d'une douceur, d'une sauvagerie, d'un désespoir, d'une folie, d'une lumière indescriptibles... Seulement, toute bonne chose a une fin. Marek rompit le baiser en souriant tendrement à Christo, mais il n'éloigna pas beaucoup son visage du sien.

-Tu m'as manqué...

Et, au fond des yeux de Marek, on pouvait voir briller, pour une rare fois, la vérité.
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Christopher Beaudoin

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MessageSujet: Re: Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] EmptySam 1 Mai - 23:30

[HJ: C'est pas mon plus long non plus, désolé…]

Christopher aurait voulu pourvoir essuyer du revers de la main tout ce que Viktor lui avait fait. Il s’en voulait tellement pour tout ce qui s’était passé. Il croyait même parfois s’sen vouloir plus que ce qu’il en voulait à Viktor. Il s’en voulait de lui avoir fait confiance et encore plus d’avoir osé commencer à entretenir des sentiments pour lui. Il ne comprenait pas ce qu’il lui avait pris, il ne faisait jamais ça d’habitude. Cependant, lorsqu’il commençait à vouloir tourner ses sentiments négatifs vers lui, une petite voix dans sa tête lui disait que ce n’était pas réellement sa faute à lui, puis qu’il avait été sincère dans toute cette histoire, LUI. Le seul responsable était décidément l’homme à tout faire. Christopher n’osait même plus l’appeler par son prénom, cela lui faisait trop mal. La dernière fois qu’il avait prononcé son prénom, c’était au sommet de l’extase et Christo ne voulait surtout pas se souvenir de ce moment…

Marek avait remarqué que quelque chose clochait avec lui et il avait essayé de parler. Cependant, Christopher n’était pas d’humeur à parler de vielles histoires complètement sans intérêt pour son amoureux. Il voulait se concentrer sur le positif dans sa vie et il se trouvait que Marek constituait son seul bonheur. À l’instant où ses lèvres avaient touchées celles de Marek, Christo s’était en aller dans un autre univers. Il était heureux de cela, encore plus qu’à l’habitude, puisque c’était l’effet recherché. En fait, les lèvres, la langue de Marek et ses baisers étaient la drogue de Christo pour oublier ses problèmes. Les baisers qu’il avait avec Marek avaient toujours ce quelque chose de magique qui faisait en sorte que Christo ne pensait à rien d’autre qu’à ce baiser en question. Les lèvres de Marek étaient électrisantes et douces et chaudes à la fois. Donnant des frissons de plaisir subtil sur tout le corps de Christopher. Lorsque leurs langues se touchaient, s’était beaucoup plus passionnel. Christopher sentait monter en lui une espèce de fougue qu’il avait de la difficulté à contrôler, qui faisait en sorte qu’il en voulait toujours encore plus. C’était pire encore lorsque son amoureux laissait vagabonder ses mains sur son corps, comme ce qu’il faisait en ce moment. Christopher mit une main sur la cuisse de son amoureux et l’autre se dirigea vers sa nuque. Christopher sentait une vague de désir euphorique l’envahir. Son cœur battait plus vite, sa température corporelle montait, il était sur le point de craquer aux charmes de Marek d’Alembert, encore une fois… Malheureusement pour lui, Marek mit fin à leur étreinte.


-Tu m'as manqué...

Christopher resta quelques instants les yeux fermés, la bouche légèrement entrouverte, la main sur la cuisse de son amoureux, dans l’attente que ce dernier recommence à l’embrasser. Cependant, après quelques secondes, il réalisa que sûrement Marek voulait lui parler et non pas seulement l’aimer charnellement. Il se recula donc, de manière à être capable de voir son visage, lui sourit. En y voyant tant de douceur, de beauté et de vérité, Christo eu envie de pleurer. Il ne comprenait pas pourquoi Marek était si merveilleux et, au fond de lui, il lui arrivait parfois encore un peu d’avoir peur que Marek ne se serve que de lui, comme l’avait fait cet homme à tout faire maudit. Il chassa ses pensées de son crâne et se laissa envahir par la couleur des yeux de son amoureux.

-Toi aussi tu m’as manqué.

Petit sourire coquin, plein de sous-entendus, et le regard qui allait avec, évidemment. Oui, Marek lui avait manqué dans ce sens du terme, mais aussi dans un sens plus chaste. Marek lui faisiait du bien et lui permettait d'être, tout simplement. Christopher se laissait aller beaucoup plus facilement lorsqu'il était en sa présence que lorsqu'il était en présence de n'importe qui d'autre. Avec les autres, il agissait comme un automate, il ne faisait que le strict minimum ou ce qu'on lui demandait, mais il ne s'impliquait pas réellement dans une relation ou dans une tâche. Et, à la longue, porter un masque toute la journée finissait par être pesant, étouffant même... Puis, Christo tenta du mieux qu’il pouvait de redevenir normal. Il était si bien en cet instant précis qu’il croyait rêver. Ce fut donc difficile de ne pas que penser aux avantages psychologiques et physiques que lui aportait sa relation avec le barman, mais il finit par réussir à le faire.

-Et puis, ta journée s’est bien passée ?

C’était difficile pour Christo, mais il tentait de laisser plus de place à son amoureux. Il ne s'avouait pas pourquoi, mais depuis sa dernière conversation avec l'homme à tout faire, il tentait d'être moins envahissant. Il ne se l'avouait pas, car se serait donner beaucoup trop de crédit à ce qu'il lui avait dit... Le réceptionniste était effectivement plutôt du genre très bavard et, par politesse, il demandait désormais des choses à son interlocuteur préféré avant de l’ensevelir sous son discours sur sa propre journée…
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Marek d'Alembert

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MessageSujet: Re: Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] EmptyDim 13 Juin - 12:37

Marek en voulait à cet hôtel d'avoir installé ses employés dans des dortoirs. C'était invivable. Il n'y avait aucun moyen d'avoir un peu d'intimité. Bien sûr, il était conscient que faire résider les employés dans des suites royales était utopique, mais était-ce trop demander que d'avoir un endroit à soi? Il n'espérait même pas une belle chambre comme celle de ce stupide homme à tout faire. Un endroit minuscule, à peine plus grand qu'un placard, sans salle de bain privé, aurait été parfait. Juste un endroit pour être bien, à l'abri du monde. Dans le dortoir, il y avait toujours au moins une autre personne pour lui parler, faire du bruit ou seulement l'épier. Marek ne manquait pas d'espace, mais bien de paix.

D'ailleurs, il ne pouvait jamais être tranquille avec Christo. Puisque les deux hommes travaillaient pour l'hôtel, aucun n'avait de chambre privée. Ils se retrouvaient donc à vivre dans ce maudit dortoir où ils ne pouvaient jamais avoir d'intimité. Bien sûr, Marek avait un petit côté aventureux qui lui permettait de ne pas vivre dans la seule attente que le dortoir se vide, mais il aurait aimé avoir un endroit juste pour lui, juste pour eux. Se retrouver dans le parc était bien romantique, mais ce n'était pas l'idéal. Une fois passés les premiers baisers, une espèce d'ardeur le prenait et... il ne pouvait tout de même pas l'assouvir sur le banc du parc, au risque de se faire prendre par Cybelle qui n'hésiterait pas à les décapiter tous les deux.

Parfois, Marek envisageait de piger un peu dans son compte de secours, celui qui était consituté en totalité de l'argent de ses parents. Ainsi, il aurait pu se payer une chambre, avoir la paix... et devoir tout expliquer à Christo. Il se retenait donc de choisir la solution facile. Il avait décidé, en arrivant à l'hôtel, qu'il vivrait de ses propres moyens et il comptait bien s'en tenir à cette décision. De plus, il n'avait pas particulièrement envie d'avouer à son cher amoureux qu'il avait omis de lui parler du fait qu'il venait d'une famille extrêmement riche. Christopher lui en voudrait certainement... et il aurait raison. Marek avait ce don de donner à tout le monde d'excellentes raisons de le détester.


-Toi aussi tu m’as manqué.

Christo était vrai. L'univers de Marek arrêtait parfois de tourner à cette pensée. L'autre jeune homme était la personne la plus vraie qu'il ait connue. Il l'avait vu dans ses yeux, le soir où il l'avait rencontré et c'était de cette vérité qu'il était tout de suite tombé amoureux. Christo n'était pas de ce banal type de personne qui se cachait derrière un masque à longueur de journée et qui n'arrivait pas à se le décoller du visage le soir venu. Bien sûr, il essayait de se montrer plus fort qu'il ne l'était mais, pour survivre, tout le monde devait le faire. Toutefois, Christopher avait au fond des yeux tout un monde de beauté, une fragilité qui menaçait de faire tomber les plus grands des hommes. Et Marek était effectivement tombé amoureux de lui. Il avait plongé son regard dans le sien et il y avait perdu quelque chose qu'il ne retrouverait probablement jamais. Peu importaient les gens qui passeraient ensuite dans la vie de Marek; Christo ne s'effacerait jamais. Et si, un jour, il arrêtait de l'aimer, il n'oublierait jamais ce regard de vérité qui pouvait chavirer le monde, ces yeux qu'il ne parvenait pas à regretter d'avoir scruté en profondeur, malgré tout ce qui était arrivé ensuite. Malgré le monstre qu'il avait encore prouvé qu'il était. Malgré la douleur qu'il avait infligé à Christo. Malgré le mensonge qu'il n'arrêterait jamais d'être.

-Et puis, ta journée s’est bien passée ?

-J'ai pris plus de photos que pourraient en supporter des milliers d'yeux. Et toi?


L'avalanche était imminente. Christo n'attendait certainement que le signal de départ avant de se lancer dans un discours interminable sur sa journée. Marek en souriait déjà un peu. Il aimait beaucoup cette faculté qu'avait son amoureux à dire tellement de choses en si peu de temps. On ne s'ennuyait pas avec lui. De plus, il laissait Marek placer quelques commentaires; ce n'était pas comme s'il monologuait. Marek était, lui-même, assez bavard, la plupart du temps. Alors, une discussion entre les deux hommes pouvait s'éterniser sur des dizaines de sujets et, généralement, lorsqu'elle se terminait, ils avaient encore des centaines de choses à se dire. Marek prit donc la main de Christo, celle qui était restée sur sa cuisse, dans la sienne, histoire de ne pas être déconcentré pendant que son amoureux parlerait...
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Christopher Beaudoin

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MessageSujet: Re: Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] EmptyMar 20 Juil - 11:45

En plongeant son regard dans celui de Marek, Christo se sentait comme aspiré dans un tourbillon de bien-être. Les pupilles de son amoureux avaient cet effet sur lui qui faisait en sorte que tout le reste n’importait plus. Il n’y avait plus qu’eux seuls au monde. Peu importe tout ce qui se passait aux alentours, qu’il y ait un incendie majeur ou bien une parade d’éléphants, Christo s’en foutait. Généralement, le reste s’effaçait simplement et les sons environnants finissaient par disparaître. Comme si, lorsque leurs yeux étaient en contact, une bulle protectrice se formait autour d’eux, pour les protéger et les laisser en paix. Christo ne ressentait donc pas de frustration quand au fait qu’ils n’aient pas de chambre personnelle pour être seulement eux deux, puisque pour lui ils étaient toujours seulement eux deux. Bien sur, le dortoir n’était pas avantageux lorsqu’une vague de passion s’éprenait des deux jeunes hommes et qu’ils avaient envie de plaisirs charnels, mais Christo essayait souvent de faire en sorte qu’ils se retrouvent seuls dans le dortoir ou bien de se trouver quelques endroits les moins fréquentés dans l’hôtel, leur permettant ainsi de pouvoir connaître toutes les joies de la vie. De plus, il savait qu’ils rattraperaient le temps perdu un jour ou l’autre. Christo n’avait pas assez d’argent pour se payer une chambre seul, mais peut-être que leur relation allait atteindre un autre stade, ce qui leur permettrait d’en louer une à deux. Même si Christo se convainquait le plus possible qu’il devait attendre et qu’il devrait prendre son temps, une certaine partie de lui-même trouvait cela ridicule d’attendre, alors qu’ils étaient si bien ensemble.

Cependant, vu ses expériences, Christo se forçait pour hésiter le plus possible avant de s’investir à un point dangereux dans une relation. Désormais, il essayait de toujours garder au moins les pieds sur terre, question de rester en contrôle jusqu’à ce qu’il sentait que cela était réciproque et sérieux. Il ne lui avait pas fallu longtemps avant de ressentir quelque chose de fort pour Marek. Il ne savait pas ce qui s’était passé et n’aurait jamais pensé à une quelconque magie. Il ne s’était pas analysé suffisamment pour se dire que peut-être avait-il tout d’Abord reporté les sentiments qu’il avait pour Viktor sur Marek, c’était des choses qui se faisaient souvent. Cependant, même si Christo s’était dit cela, il aurait vite remarqué que, généralement, ces sentiments finissaient par pâlir et disparaître. Cependant, avec Marek c’était bien tout le contraire. Son amour pour lui ne cessait de grandir et de prendre des couleurs, qu’il avait de plus en plus envie de montrer à la terre entière. Christo se sentait revivre grâce à Marek. Après tout, ce n’était pas lui qui l’avait sauvé, suite à l’ouragan Viktor ? Bien que ses sentiments pour Marek ait été un peu soudain, selon certains, Christo sentait que son amoureux était sincère avec lui. Christo savait que Marek ne voulait que lui faire du bien, le protéger et l’aimer. Il ne sentait rien de négatif ou de malveillant émanant de lui, ce qui lui faisait du bien, ce qui faisait changement.


-J'ai pris plus de photos que pourraient en supporter des milliers d'yeux. Et toi?
-J’ai hâte de les voir.


Christo aimait vraiment le travail de son amoureux. Il trouvait que Marek réussissait à réaliser de grandes choses avec un simple appareil photo. Comme si, sous son objectif, il y avait un mécanisme magique qui permettait de voir la sensibilité, la fragilité et la beauté pure de ce que Marek prenait en photo. Il y avait toujours un élément spécial, quelque chose de fantastique sur ses clichés. Parfois c’était quelque chose de grandiose, autre fois c’était quelque chose de plus discret. À toutes les fois, les sujets des photos de Marek était époustouflants. Une chose était sûre cependant, Marek était un artiste. Pas comme les autres, mais un artiste avec un don et une passion. Vous savez, ce genre d’artiste qui change les vies, qui les bouleverse et les rend tellement plus magnifique, grâce à leur art ? Ce genre d’artiste qui est tellement passionné qu’il pourrait se consumer sur place ? Ce genre d’artiste tellement doué que c’est injuste pour tous les autres qui tenteront un jour de faire comme lui ? Oui, ce genre d’artiste.

Christo aimait entendre Marek parler. Il y avait quelque chose dans la voix de son amoureux qui était spécial. Était-ce ses nuances, sa façon de prononcer certains mots, son petit accent, son intonation, son timbre de voix ? Christo n’arrivait pas à dire ce que c’était, puisqu’il n’avait pas une très grande connaissance sur les voix, mais il aimait simplement l’entendre parler. Ce qui était bien, puisque généralement, son amoureux parlait presque autant que lui. Si Marek avait eu une voix insupportable, cela aurait pu être moins drôle… Christo eut d’ailleurs un petit sourire timide et il baissa la tête. Il avait bien remarqué que Marek n’en avait pas dit beaucoup sur sa journée et qu’il était maintenant tout ouïe pour entendre son récit de sa propre journée. Christo ne savait pas trop s’il devait bien ou mal le prendre. Si Marek anticipait qu’il y aurait une vague de paroles, c’était parce qu’il le connaissait et trouvait cela attachant ou parce qu’il savait que c’était toujours comme ça et que c’était généralement lourd ? Christo releva les yeux et vit un petit sourire sur le visage de son amoureux qui lui confirma que tout cela était positif. Christo en était soulagé. Il faisait tellement d’efforts pour être justement pas trop lourd avec cet homme qu’il aimait tant. Il ne voulait pas répéter ses erreurs encore et encore, plus maintenant. Marek était trop spécial à ses yeux pour qu’il ose le perdre…

Christo posa un furtif baiser sur les lèvres de Marek, comme un remerciement non-officiel d’être aussi merveilleux et de l’aimer autant, malgré tout.


-Eh bien voilà… Ce n’est pas tellement une bonne journée, je dois l’avouer. Soit dit en passant, ça va beaucoup mieux maintenant que je suis avec toi, même si mes cheveux sont toujours horribles… Ce matin, mon réveil n’a pas sonné, je suis arrivé à la réception avec quarante-cinq minutes de retard. Ensuite, je n’ai plus de pâte pour mes cheveux et donc voilà, c’est affreux, j’ai l’air de rien ou plutôt de rien dont j’aime avoir l’air. En plus, j’ai pognés tous les clients chiants de l’hôtel aujourd’hui et ‘’Madame Cybelle Douglas’’ a décidé de bien s’acharner sur moi et de ne surtout pas me lâcher, ce qui fait que ma journée a été infernale et que je suis bien content d’être enfin avec toi !

Christo avait parlé longtemps, en ne prenant pas beaucoup de pauses, comme à son habitude. Il avait passé par tout les ton, dont le dédaigneux en parlant de sa supérieure. Il était bien heureux que son récit soit terminé, une fois le méchant sorti, il ne ruminait plus ses idées noires et son énergie négative. Il était donc facile de faire comme si cette journée n’avait jamais existé et de simplement porter son attention sur Marek ou sur la journée de demain qui était pleine de promesses. Il plaqua un autre baiser sur les lèvres de Marek, et seulement après, il reprit son souffle.
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Marek d'Alembert

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Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] Vide
MessageSujet: Re: Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] EmptyDim 29 Aoû - 13:16

[Tu me pardonnes pour le délai, je le sais.]

Marek aimait la vérité qui irradiait de Christo mais, en même temps, elle lui faisait peur. Il se sentait vide, parfois, quand il constatait à quel point son amoureux vibrait de sentiments et de tempêtes. Bien sûr, Marek d'Alembert était loin d'être une personne fade ou qui passait inaperçue mais, à côté de Christopher, il avait l'impression de ne vivre qu'à moitié. L'autre jeune homme semblait vivre ses émotions au maximum, parfois même sans réfléchir. Marek avait toujours été trop calculateur pour agir ainsi. Il devait savoir ce qu'il aimait d'une personne avant de s'abandonner un peu, il devait comprendre ce qu'elle lui apportait et toujours trouver le moyen le plus efficace de la garder près de lui. Marek avait besoin de se justifier mentalement chaque geste, chaque émotion, chaque pensée. Naturellement, ses raisons n'étaient pas toujours politiquement correctes, mais tant qu'elles lui semblaient assez importantes, Marek était satisfait. Souvent, d'ailleurs, les justifications mentales n'étaient là que pour la forme; on ne contrôle pas ses sentiments. Marek d'Alembert n'échappait pas à cette règle, même quand il essayait de se faire croire qu'il le pouvait.

Christo passait parfois pour un genre de névrosé, mais il était beaucoup plus compliqué, plus profond, qu'un quelconque dérangé mental de premier type. Si on le regardait parfois de travers, c'était en grande partie parce qu'il peinait à contrôler ses émotions. Bien sûr, il ne faisait pas de grandes crises publiques comme Cybelle Douglas, mais il lui arrivait de ne pas savoir retenir ses larmes devant les autres ou, parfois, de ne pas pouvoir cacher sa colère à tout le monde. Christo était sensible et manquait de contrôle... Le monde extérieur exigeait qu'on se tienne parfaitement et qu'on garde ce qu'on ressentait pour soi, pour les soirs de solitude ou pour les instants partagés avec quelqu'un qui comptait. Il ne fallait pas montrer sa douleur ou, même, sa trop grande joie. Christopher Beaudoin était trop vrai, trop loin du principe robot que l'humanité attendait de lui. On disait donc de lui qu'il était un névrosé, un faible, un hypersensible.

Tout le plan pour éliminer Viktor de la course pour gagner Christo n'avait eu pour seul but que de faire passer Marek pour ange et l'autre pour un monstre. Comme pas mal tout ce que le jeune homme entreprenait, l'idée avait été un franc succès et le grand prix lui était tombé dans les bras plus facilement qu'il l'avait espéré. Christopher s'était docilement laissé consoler et il avait été plus que reconnaissant envers celui qui semblait être son sauveur après le passage dévastateur de Viktor dans sa vie. Marek avait contemplé son reflet magnifié dans les yeux de son amoureux avec un mélange de soulagement et de culpabilité. Il avait obtenu ce qu'il avait souhaité, ce pourquoi il s'était comporté comme un monstre. Mais il n'en était pas moins un être mauvais qui avait blessé des personnes innocentes pour combler son égoïsme. Il était indéniable que Marek soutenait Christo et le consolait... En quelque sorte, cela pouvait compenser un peu le fait qu'il était l'auteur des pages noires que son amoureux avait dû traverser. Mais Viktor? Marek préférait oublier son existence. Ne pas le voir errer parfois un peu trop tristement à travers l'hôtel, faire comme s'il ne percevait pas ses regards interrogateurs certainement liés à sa propre relation avec celui que l'homme à tout faire avait aimé, ne pas écouter quand on parlait de lui... Marek n'arrivait pas à effacer complètement l'horreur qu'il s'inspirait d'avoir fait du mal à Viktor qui n'avait rien fait de plus qu'aimer Christo mieux que lui... Alors, il essayait de faire comme s'il n'avait jamais existé.


-J’ai hâte de les voir.

Marek sourit franchement. Christo ne connaissait pas la photo comme un professionnel ou ou un passionné d'arts visuels, mais il appréciait toujours ce que son amoureux faisait, tout en réussissant à lui faire des commentaires qui lui permettaient de progresser. En même temps, il arrivait à l'inspirer, à lui donner envie de prendre toujours plus de photos. Dès le soir de leur rencontre, Marek s'était senti trembler émotivement et artistiquement sous la force et la beauté du regard de Christopher. Il n'aurait pas crû, jusqu'à ce jour, que de simples yeux pourraient le troubler à ce point. De simples yeux pour lesquels il avait fait une folie qu'il devrait certainement payer un jour. Au fond, à toujours se torturer l'esprit, Marek assumait déjà une part du prix de sa trahison.

Ni le photographe ni son amoureux n'étaient de San Francisco. Ils avaient donc tous les deux des intonnations différentes de celles des gens de la région et, aussi, l'un pour l'autre. Ils étaient des touristes à long terme. Tous deux étaient venus de loin pour se libérer de leur famille. Marek n'avait pas confié beaucoup de détails sur le sujet à Christo et c'était assez réciproque. Le passé était le passé, peut-être. Ou le passé préférait se soustraire au présent parce qu'il faisait mal.

Marek eut envie de retenir Christo pour l'embrasser plus longuement, mais la tempête de mots ne pouvait plus attendre...


-Eh bien voilà… Ce n’est pas tellement une bonne journée, je dois l’avouer. Soit dit en passant, ça va beaucoup mieux maintenant que je suis avec toi, même si mes cheveux sont toujours horribles… Ce matin, mon réveil n’a pas sonné, je suis arrivé à la réception avec quarante-cinq minutes de retard. Ensuite, je n’ai plus de pâte pour mes cheveux et donc voilà, c’est affreux, j’ai l’air de rien ou plutôt de rien dont j’aime avoir l’air. En plus, j’ai pognés tous les clients chiants de l’hôtel aujourd’hui et ‘’Madame Cybelle Douglas’’ a décidé de bien s’acharner sur moi et de ne surtout pas me lâcher, ce qui fait que ma journée a été infernale et que je suis bien content d’être enfin avec toi !

Le visage de Marek s'était fissuré en un petit sourire amusé. Écouter Christo parler était toujours tellement divertissant. Il avait certaines manières de dire les choses qui rendaient son récit spécial, comme si personne d'autre n'aurait pu le raconter avec les mêmes mots, les mêmes expressions. Ler baiser comme point final n'était certainement pas pour déplaire à Marek...

-Tes cheveux ne sont pas si horribles et, de toute manière, dans la douche...avec moi, ça ne paraîtra plus.

Marek détourna les yeux quelques secondes, le temps de laisser son amoureux assimiler le sous-entendu plus qu'évident qui scintillait sous ses mots.

-Pauvre Cybelle, tout de même... La vingtaine, jeune, blonde...et quand même frustrée sexuellement au point de s'en prendre à tout le monde.

Pas besoin d'un don de voyance pour deviner que Christo se jetterait probablement sur l'occasion pour faire un discours des moins élogieux sur sa patronne. C'était un autre point commun qu'ils avaient: ce plaisir à médire sur les gens qui le méritaient. Et Cybelle Douglas était dans leur top cinq à tous les deux.

-Paraîtrait que presque tout le dortoir va fêter dans un quelconque bar ce soir... Ça va être drôlement vide. J'espère qu'on ne se sentira pas pas trop seuls...

En effet, une anonyme et généreuse personne avait offert de payer les consommations des employés partageant le même dortoir que Marek et Christo dans un bar populaire de San Francisco, ce soir-là. Presque tout le monde avait décidé d'en profiter...et ceux qui n'avaient pas semblé enthousiastes à l'idée avaient eu droit à des billets de cinéma ou de n'importe quoi pouvant les occuper DEHORS. Il semblait bien que quelqu'un de plutôt riche avait décidé de garder le dortoir pour lui tout seul...ou pour deux.
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Christopher Beaudoin

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Le névrosé sympathique

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MessageSujet: Re: Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] Le ciel ne s'éteint jamais vraiment [Terminé] EmptyMar 14 Sep - 21:12

Le problème avec Christo, c’était son inconstance. Les gens le croyaient névrosé, mais il était simplement mélangé. Il ne savait plus ou il en était. Avec tous ses mensonges et ses faux-semblants autour de lui, il peinait à distinguer la vérité. Il essayait du mieux qu’il pouvait de se retrouver et de se convaincre que tout allait bien maintenant. En effet, lorsqu’il était avec Marek, rien ne comptait plus. Comme si le monde extérieur était en fait un film pré visionné et que c’était Marek qui détenait la télécommande, pour le suspendre. L’espace de quelques heures ou même quelques secondes, mais le faire disparaitre tout de même. Suffisamment longtemps pour que Christo soit envahi d’une bouffé de bonheur et de légèreté. Christopher plantait son regard dans celui de son amoureux, s’accrochait à lui par la main, la taille ou le cou, comme à une bouée de sauvetage et se sentait si bien. En sa présence, il se sentait porté par une énergie si merveilleuse qu’il ne pouvait la décrire. C’était somme si des anges les élevaient vers le paradis, petit à petit. Chaque moment passé ensemble, ce sentiment s’amplifiait. C’est pourquoi Christo croyait tellement lui-même en leur amour.

Seulement, une fois seul, il ne pouvait s’empêcher de penser à Viktor. Lorsque Marek travaillait jusqu’à tard dans la nuit au bar, il arrivait à Christo de monter jusqu’au troisième étage, de se poster devant une certaine porte et de simplement écouter. Dans ces moments, il se sentait si seul et si détruit qu’il se devait de savoir ce qu’il faisait. Il se devait de vérifier qu’ils ne s’étaient pas trompés, qu’ils ne regrettaient ni l’un ni l’autre ce qui s’était passé, qu’ils essayaient de vivre normalement maintenant… Il se devait de se convaincre que tout était réellement fini. Christo revenait généralement après une quinzaine de minutes, sans grands résultats, parce que Viktor était plutôt discret et silencieux. Il se sentait alors déboussolé et encore plus vide qu’avant cette escapade. Il finissait la nuit roulé en boule dans son lit, tenant contre son cœur ses couvertures mises en tas, pour ne pas serrer le vide. Il essayait alors de retenir ses larmes, mais ces garces finissaient toujours par glisser, écorchant les joues de Christopher au passage. Comme si le fait de ne pas avoir de réponses ni de certitudes était encore pire que cette solitude forcée…


-Tes cheveux ne sont pas si horribles et, de toute manière, dans la douche...avec moi, ça ne paraîtra plus.

La voix de Marek sortit Christo de ses pensées. Ce dernier espérait que Marek ne se rende jamais compte qu’il était parfois distrait. Sinon, son amoureux lui demanderait surement à quoi il pensait et Christo n’aimait pas mentir au gens et s’était promis de ne pas le faire avec Marek. Christo fut parcouru d’un petit frisson agréable. Il ne savait pas si c’était à cause de la voix de son amoureux ou de ses paroles, mais cela lui plut. Il ferma les yeux, un sourire coquin sur les lèvres et s’imagina dans cette scène que venait de lui promettre son amoureux. Christo avait hâte d’être réellement seul avec Marek. Il y avait longtemps qu’ils n’avaient pas pris de temps exclusivement pour eux et… leur sexualité… C’était si compliqué dans le dortoir, avec les allées et venues de tout le monde!

-Tu sais bien qu’on ne peut pas aller dans la douche ensemble mon chéri.

Christo avait caché sa tristesse et son amertume du mieux qu’il avait pu. Ce n’était pas de la faute à Marek s’ils ne pouvaient se voir plus longtemps. Christopher espérait seulement que ce ne serait pas une promesse vide… Il ne désirait pas que cela se réalise tout de suite ni demain, seulement un jour ferait l’affaire…

-Pauvre Cybelle, tout de même... La vingtaine, jeune, blonde...et quand même frustrée sexuellement au point de s'en prendre à tout le monde.

Christo eut un petit sourire mesquin. Il adorait quand lui et Marek se mettait sur le cas de Cybelle. Non sans que ça soit dans ses activités favorites è faire avec son amoureux, elle était tout de même dans son top cinq. Peut-être même le top trois…?

-Ouais mais, regarde là comme il faut! Elle est si maigre! Elle est pas seulement mince, elle est MAIGRE!! Je pose mes yeux sur elle et j’ai peur de la casser! En plus, être hétéro j’aurais peur qu’elle me morde le pénis plutôt que de me le sucer…

C’était méchant. C’était gratuit. Mais puisque c’était gratuit, pourquoi ne pas en profiter?

-Paraîtrait que presque tout le dortoir va fêter dans un quelconque bar ce soir... Ça va être drôlement vide. J'espère qu'on ne se sentira pas trop seuls...
-Qu’est-ce que tu as mijoté dans mon dos, dis-moi?


Christopher lui fit un clin d’œil complice, rempli d’étincelles, qui semblaient dire qu’il avait tout compris, ou du moins, qu’il pensait avoir tout compris, mais que Marek pourrait toujours lui expliquer, juste pour le plaisir de l’entendre le dire. Christopher était heureux de savoir que la promesse ne serait pas vide trop longtemps et que donc elle ne le décevrait jamais. Il aimait Marek pour plusieurs raisons et son don de toujours le surprendre avait une grande place. Christopher embrassa Marek avec une fougue et une frénésie qu’il ne lui avait pas connu jusqu’à maintenant…

La nuit allait certainement être courte!
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