Dans la vie... [PV Jason]

[Chambre de ce cher Jason]

Le hasard faisait bien les choses. Du moins, Marek d'Alembert en était grandement persuadé. Après ce qu'il avait appris, au détour d'un couloir menant au hall de l'hôtel, le jeune homme avait réfléchi longuement au meilleur moyen de se servir des informations qu'il avait obtenues et, finalement, un plan s'était imposé à son esprit. Et il le trouvait exquis.

Marek arrivait donc à la porte de la chambre de Jason Badley avec la ferme intention de s'y amuser. Comme la plupart du temps, alors qu'il ne voulait pas se faire repérer, il avait un visage différent du sien et ne craignait pas qu'on colporte certaines rumeurs à son sujet.

Il frappa donc à la porte de la chambre en réprimant un sourire grandement satisfait. La porte s'ouvrit et il se peignit un air des plus neutres sur un visage exactement identique à celui de James Harris.

Invité

Il était dans sa chambre, assit sur son lit, depuis le début de la journée. Il ne travaillait pas aujourd'hui, pour une fois, mais il aurait préféré que ce soit le cas. Depuis un moment, plusieurs jours, il s'ennuyait à mourir dans cet hôtel, comme si ce qui l'avait poussé à rester ici après les événements à sa rentré avait disparut, comme si la chose qui le gardait s'était évanouie. Il passait ses journées à travailler et, enfermé dans sa chambre, à jouer à des jeux ou dormir. Il voulait être seul, tout simplement. Il laissait Émyria le quitter sans problème, même elle trouvait le moyen de le déranger. Il était dans un état qui ne l'avantageait pas nécessairement, le gilet qu'il portait était froissé de partout à force de rester longtemps dans différentes positions, ses cheveux étaient propres, évidemment, mais il n'avait même pas tenté de les peigner. Cela avait beau lui donner un petit air mauvais et un peu sexy, il ne s'en était pas occupé et s'en fichait. Les pantalons qu'il portait servaient habituellement à dormir, montrant qu'il ne s'était pas changé encore depuis le début de la journée.

Puis on vint le déranger, qui osait venir le voir? Personne n'avait assez d'intérêt envers lui pour cela. Il dû donc faire une pause au jeu qu'il recommençait pour la troisième fois, un des fameux Zelda. Malgré son physique ridicule, il se dirigea tout de même vers la porte et l'ouvrit, assez pour être complètement visible. Aucune expression joyeuse ne pouvait se lire dans son regard, mais en remarquant James, un air de questionement le traversa, sans pour autant le faire sembler un peu heureux.

-Qu'est-ce que tu fais ici? Tu commences sérieusement à m'agacer.

Foutu James, il l'aurait bien envoyer se faire foutre à nouveau, il le méritait de plus en plus.

-Qu'est-ce que tu fais ici? Tu commences sérieusement à m'agacer.

Sans même parler, il venait de l'atteindre plus que toutes les fois où il l'insultait. Juste au ton et au regard de Jason, il était visible que celui-ci était tout sauf content de voir *James* devant sa porte. Marek jubilait.

Il avait eu peur, au début, que Jason remarque que ce n'était pas James, juste en regardant dans ses yeux. Bien sûr, il avait réussi à reproduire parfaitement les iris striés de doré de celui dont il volait temporairement l'identité, mais Jason aurait pu voir plus loin... Cependant, il ne semblait pas le reconnaître au premier coup d'oeil, ce qui était, en soi, une victoire.

-Je suis venu pour te parler.

Le faux James avait soutenu le regard de Jason quelques secondes avant de baisser les yeux et d'avancer un peu en espérant qu'on le laisse entrer dans la chambre.

Invité

Il le regardait, droit dans les yeux sans même bouger d'un seul petit pas. Son regard était froid, intense et exprimait le.. non-content de Jason. Dès qu'il eut ouvert la porte, qu'il l'eut regardé, il sentit une nouvelle rage monter en lui. La prochaine fois qu'il venait l'aborder, il lui tranchait la tête et juste avant, il lui rapperait la face! Il n'était pas question que James vienne lui parler à nouveau une seule autre fois. Il voulait qu'il parte, un point c'est tout. Ne pas avoir été si fâché, il aurait remarqué tout de suite qu'il s'agissait de Marek, mais non, la colère l'aveuglait.

-Je suis venu pour te parler.

*Non sérieux? Tu me prends pour un con ou quoi? Dis-moi une seule autre fois que t'es désolé et l'hôtel pourra jouer à Clue sur l'étage.*

Quand James eut un..spasme de vouloir entrer, Jason hésita longuement et resta planté devant sa porte. Finalement, son regard dévia sur le côté, signe d'exaspération ultime et il se tassa d'un pas. Il ne l'invita pas à entrer, qu'il le fasse de lui même. Jason n'attendit pas qu'il entre et se dirigea vers la commode tout près. Il poussa les quelques choses qui traînaient, des cochonneries, dans le tiroir et se retourna, les mains contre la commode, face à ce qu'il croyait être James.

-Alors?

Marek crût que Jason ne le laisserait jamais entrer. Détestait-il James à ce point? C'était fort intéressant... Finalement, il bougea et le clône le suivit en refermant la porte.

Maintenant, que faire? Marek avait prévu arriver en James et essayer d'en apprendre encore plus sur les sentiments de Jason envers lui. Seulement, puisqu'il ne connaissait à peu près rien, il risquait de faire beaucoup d'erreurs. Il devait parler et agir avec prudence. En dire le moins possible et analyser efficacement chaque changement minime dans l'attitude de Jason.

En le regardant fouiller, il se demanda d'ailleurs de quoi il pourrait bien lui parler sans que ça ait l'air louche.

-Alors?

Pense vite.

-Il y a des choses pas claires et je suis venu les régler.

Il se composa un demi-sourire un peu forcé du style de celui qui est mal à l'aise d'aborder des sujets plus sérieux.

Invité

Les paumes contre le meuble de bois, le regard froid, glacial de Jason ne quittait pas James. Lui, qui lui avait dit de partir à jamais, voilà maintenant qu'il osait revenir. Pour une deuxième fois, que James sache ce qu'il veut avant de parler serait fort intéressant, ce pourrait faire changement pour une fois. Il était entré sans trop faire de bruit, refermant la porte derrière. Bientôt, Jason le pousserait dehors, que ce soit par la porte ou la fenêtre, une chose était certaine et c'était que James n'avait absolument rien à faire ici. Il avait déjà réussit, à peine, mais un tout petit peu à ne pas penser constamment à James au fil des derniers jours. Hier avait été la meilleure journée, il y avait pensé à peine et s'était occupé l'esprit avec Emyria, évidemment.

-Moi j'ai rien à te dire, t'as pas été clair, comme toujours, mais disons que le message à bien passé.

Il ne le lâcha pas du regard. Il avait l'air si fort... si.. sans emotions?

-Alors, tu vas continuer à abuser de mon temps encore longtemps? J'ai d'autres choses à faire.

Mais c'était que Jason semblait VRAIMENT fâché. Marek aimait bien cette facette de lui qu'il découvrait: celle qui ressentait vraiment des sentiments... Peu importe ce que James avait fait ou dit, si Jason était si désagréable avec lui, c'était qu'il éprouvait une certaine rage. Le faux James voyait bien le froideur du regard de son interlocuteur et il s'en délectait: la colère et le haine provenaient toujours de blessures. James avait donc, comme il le croyait, réussi à faire du mal à Jason Badley. Son choix d'arme était donc excellent. Il ne lui restait qu'à trouver le meilleur moyen de s'en servir.

-Moi j'ai rien à te dire, t'as pas été clair, comme toujours, mais disons que le message à bien passé.

-Je m'étais mal exprimé...

Toujours cette colère latente, presque imperceptible derrière la glace du regard de Jason.

-Alors, tu vas continuer à abuser de mon temps encore longtemps? J'ai d'autres choses à faire.

Dans un tel cas, toute parole serait vaine... Qu'il le croit James ou pas, Jason le mettrait à la porte sans qu'il n'ait le temps de s'amuser... Alors, pourquoi attendre? Mieux valait se jeter tête la première dans le feu, quitte à se brûler...

Marek s'avança donc très rapidement vers Jason, se colla sur lui en essayant tout de même de ne pas trop l'écraser violemment dans la commode derrière lui, et il l'embrassa.

[Hihi!]

Invité

À quoi lui aurait servit de jouer la comédie et faire comme si tout allait bien? NON, il n'allait pas bien dans cette situation et James était la seule personne à avoir le droit de voir cela. Je répète, LA SEULE ein! Pour cela, il l'aurait bien détruit, mais il l'avait perdu de vue pendant un moment. Maintenant qu'il le revoyait, il mourrait d'envie de LE suicider.
Ils étaient toujours face à face et Jason menait la situation tel un maître, comme toujours devant James. Il était si... incompétant en matière orale, on aurait pu le comparé à Viktor. Les relations, c'est pas le truc à ce genre de garçon. Ils étaient bien meilleurs dans le non-verbal et malheureusement pour James et Viktor, Jason était lui très bon dans le verbal et en avait besoin. Si t'as quelque chose à lui dire, tu lui dis, tu lui écris pas, tu lui joues pas une foutue chanson sur un stupide piano, tu lui dis!

En le voyant s'approcher, Jason eut envie de sortir le poignard qui se trouvait dans la tiroir derrière lui. Vous savez, ce poignard imaginatif qu'il aurait planté dans le ventre de James. S'il en avait eu un, il l'aurait fait sans hésiter, il était impulsif et, avec James, peut-être un peu violent. En le sentant se plaquer contre lui, l'envie fût trop forte, il devint mou comme une vraie guénille et l'agresseur pu faire de lui ce qu'il voulut, pendant deux ou trois secondes. Malgré sa grosseur, Jason pouvait être fort avec l'énergie qui montait en lui et il n'hésita pas à plaquer violemment ses deux mains contre le torse de James pour le repousser violemment. Il se décolla aussitôt du bureau, son visage enlaidit par la colère. Il parla fort et même si un voisin l'entendait, il s'en fichait éperdument.

-Tu sors d'ici immédiatement ou j'te jette en bas du balcon, MAINTENANT!

Il n'utilisa pas son pouvoir, il n'en avait pas besoin. Il avait un contrôle naturel sur James, surtout lorsqu'il était fâché comme cela contre lui.

Logiquement, quand un joli garçon embrassait Jason Badley, celui-ci appréciait la chose et agissait pour faire durer le baiser en question. Marek en avait eu la preuve le soir du bal de Noel. En tant que Viktor, il avait embrassé Jason sur la piste de danse pour ensuite se faire poursuivre dans le couloir et se faire lancer insultes et menaces. Sans qu'il ne comprenne pourquoi, il s'était jeté sur Jason pour l'embrasser alors que ce dernier était d'une humeur assez mauvaise et, pourtant, Jason avait répondu au baiser de manière plutôt positive. Alors, si Marek l'embrassait, l'autre était supposé agir de la même façon que le soir du bal...

Pourtant, ce ne fut pas le cas. Si Jason ne réagit pas durant les premières secondes, probablement sous l'effet de la surprise, il finit néanmoins par repousser celui qu'il croyait encore être James avec une force assez étonnante.
-Tu sors d'ici immédiatement ou j'te jette en bas du balcon, MAINTENANT!

Que de rage, que de rage! Marek en souleva les sourcils d'étonnement. Ce James avait vraiment une place spéciale dans le coeur de Jason pour qu'il lui en veuille autant de l'embrasser.

-Je pense qu'on va discuter avant, mon cher Jason. J'ai des choses passionnantes à te dire.

Et il lui sortit un sourire qui n'avait rien, mais rien du tout, de ceux de James.

Invité

Qu'il tente de refaire cela une autre fois, ne serait-ce qu'une autre fois, et James n'aurait plus l'occasion de voir quoi que ce soit à nouveau. Il lui arracherait les yeux d'un seul coup, lui trancherait sa langue avec la première paire de ciseaux qu'il trouverait. Il lui en voulait un peu, quand même beaucoup, voire vraiment beaucoup. Si James osait recommencer, il le détruirait...

Après qu'il lui ait parler, James eut le genre de réaction qu'il ne voulai pas vraiment voir. Il souriait... comme si la situation lui plaisait. C'était absolument impossible, il le connaissait beaucoup trop et savait très franchement que James, que cela lui plaise ou non, n'aurait pas cette réaction. Son cher Jason? Impossible. Un gros soupçon se réveilla à l'intérieur de lui et il se rendit vite compte que James n'avait pas agi en James depuis le début.

Il ignora l'inconnu, il ne voulait pas le voir. Son regard dévia vers le balcon, un sentiment vide le parcouru. Des images passèrent dans sa tête, un vision, encore. Il en avait plus qu'assez de ce ''don'' qui le perturbait n'importe quand. Mais Jason n'y montra aucun signe, il ne voulait pas que l'intru le sache. Il se voyait, face à Marek, dans sa chambre... évidemment. La vision ne venait que confirmer les soupçon.

Sa vision eut enfn la bonne idée de revenir, lui mon toujours le ciel coloré de dehors. Du 21e étage, il était possible de tout voir. Il ne prit pas la peine de porter son regard sur Marek, il ne méritait pas qu'on lui monte tant d'intérêt. De plus, c'était si facile de ne pas le regarder.

-Tu sais Marek, j'aime bien tester les limites des gens, t'as du t'en rendre compte...

Un sourire l'illumina enfin, pas perves, mais pas joyeux non plus. Il était... satisfait.

-Et aujourd'hui, on va tester ton instinct de survie.

Le sourire resta toujours figé sur ses lèvres, si naturel. Il tourna sa tête et le regarda droit dans les pupilles.

*Tu sors par là porte-patio qui est là, tu montes sur le rebord... et tu sautes*

À Marek de se forcer un peu. Désirait-il vivre au point de contrer le pouvoir à Jason?

Pendant un moment, Jason eut l'air étrange, très étrange. Marek se demanda même si ce n'était pas son petit jeu qui le perturbait autant... Toutefois, il n'était pas assez naïf pour croire qu'il pouvait toucher aussi facilement l'autre jeune homme. Jason semblait dans un autre monde, un peu comme les gens...qui avaient des visions? Ce pouvait-il qu'il ait ce genre de pouvoir? Peut-être même qu'il en avait d'autres... Marek n'avait jamais envisagé que Jason puisse être autrement qu'humain mais, maintenant qu'il y pensait, l'idée était...terrifiante. Imaginer Jason Badley avec des pouvoirs surnaturels était terrifiant. Déjà, en simple humain, il était assez menaçant de par sa facilité à abuser de tout le monde, à mentir, à faire du chantage, à ne démontrer aucune valeur morale... Alors, si on mélangeait la magie à son tempéramment...

-Tu sais Marek, j'aime bien tester les limites des gens, t'as du t'en rendre compte...

Il l'avait reconnu, comme prévu. Le sourire de Jason n'était pas couvert de menaces, mais ses paroles en laissaient sous-entendre. Marek effaça soudainement son air joyeux de son visage. Il sentait le danger arriver...

-Et aujourd'hui, on va tester ton instinct de survie.

Marek voulut parler, mais Jason tourna la tête vers lui et son regard dans le sien fit fondre les paroles dans sa gorge. Soudain, les yeux copiés sur ceux de James se fixèrent sur la porte menant au balcon. Le corps du jeune homme se mit de lui-même en marche vers la sortie. Tout devint très clair pour Marek: Jason Badley pouvait contrôler les gens.

-Jason... T'es un être affreux, on le sait tous les deux, mais pas au point de tuer quelqu'un. Si c'était le cas, tu aurais tué ce beau James il y a bien longtemps, non?

Avec toute sa concentration, il réussit à ralentir le rythme, mais sans parvenir à s'arrêter. Jason était trop fort. Peut-être que, s'il le provoquait ou lui donnait envie de l'écouter, il perdrait un peu de son contrôle sur lui?

-D'ailleurs, pourquoi tu ne l'obliges pas au même genre de tâche que moi? Tu en as le pouvoir et...il baise plutôt bien.

Le missile était lancé. Bluff ou vérité?

Invité

Marek ne disait pas un mot, comme si le regard de Jason planté dans le sien lui faisait vraiment un effet, comme si, quelque part au fond de lui, il pouvait avoir un peu peur de Jason. S'il le craignait, il fallait bien avouer que Marek avec assez de courage de venir l'affronter directement dans sa chambre. Le faire sous un autre visage montrait aussi beaucoup de lâcheté et de faiblesse, mais il venait lui parler directement, au moins.

Il se dirigeait vers la porte, enfin. La volonté du manipulateur, ou sa rage, ou un bon mélange des deux semblait lui redonner un gain de contrôle, retrouver la capacité à utiliser son pouvoir comme il le voulait. Voilà qui était bien partit, il l'écoutait. Lentement, mais il l'écoutait. Il était plutôt bien dressé.

-Jason... T'es un être affreux, on le sait tous les deux, mais pas au point de tuer quelqu'un. Si c'était le cas, tu aurais tué ce beau James il y a bien longtemps, non?

Il se ficha éperdument de la seconde partie qui traitait de James. Pourquoi s'en préoccuper? La première était beaucoup plus intéressante, elle montrait à la fois que Marek avait peur, qu'il craignait la mort en ce moment. En plus, il commençait à l'insulter, comme si cela allait vraiment l'aider?

-T'inquiètes, tu seras pas le premier.

Son air froid continua de fixer Marek mais son regard était vide de pensé. Il avait cessait de penser, il ne voulait pas. Le même genre de tâche? Il l'avait déjà fait. S'il avait regretté une seule chose dans sa vie... non, en fait, ce n'était pas ça.

-et...il baise plutôt bien

Jason perdit la notion du temps une demie seconde. Il partit plutôt loin, comme s'il avait une prémonition, alors qu'il n'en avait absolument aucune. Il prit quelques secondes sans même tenter de bouger et, d'un coup, se propulsa vers Marek. Il ne se mit pas devant lui, pas question qu'il ne l'arrête. En fait, il commença à marcher à côté de lui. Il continuait de le fixer et sa première réaction alors qu'il parlait fût de s'approcher davantage de son oreille.

-Si t'es assez con pour croire que c'est ça qui va me faire changer d'avis, disons que tu te trompes.

Il accéléra le pas, question de le dépasser puis s'approcha de la porte-patio. Il prit soin de lui déverouiller et même de lui ouvrir, quelle galanterie.

-Tu sais Marek, dans la vie... on a ce qu'on mérite.

Quand Marek avait décidé d'aller voir Jason, il avait crû avoir l'avantage. Il pensait sortir de la chambre de l'autre jeune homme en vainqueur. Cependant, il n'avait pas calculé que Jason avait des pouvoirs magiques. S'il l'avait envisagé, il aurait réussi à éviter cette situation des plus...délicates. Seulement, il n'y avait pas pensé et voilà qu'il se dirigeait traquillement vers la mort. Pourtant, c'était plutôt sa liberté qu'il venait essayer d'obtenir, ce jour-là. Il avait prévu s'amuser un peu avec Jason pour ensuite lui expliquer pourquoi il devrait le laisser tranquille. Tout ne s'était pas déroulé exactement comme il l'avait prévu.

-T'inquiètes, tu seras pas le premier.

Et c'est à ce moment-là que Marek commença vraiment à avoir peur. Jason avait déjà tué. Il le ferait encore...et Marek serait le prochain. Ses paroles ne l'avaient, d'ailleurs, pas aidé, puisque son futur assassin était venu l'accompagner dans sa marche vers la mort.

-Si t'es assez con pour croire que c'est ça qui va me faire changer d'avis, disons que tu te trompes.

Vite. Trouver une solution.*Il a dit...instinct de survie?* Les animaux ont ce type de sens qui échappe grandement à la plupart des humains. Marek devait donc faire sortir l'animal en lui, quitte à se transformer. Ce n'était pas comme s'il ne savait pas le faire... Il se concentra donc sur la métamorphose assez complexe qui venait de lui venir à l'esprit et, pendant quelques secondes, il ne pensa plus à échapper au pouvoir de Jason, ce qui donna l'impression qu'il ne résistait plus, car il avançait plus rapidement. Il fit quelques pas sans les compter réellement et il n'entendit pas les paroles de l'autre jeune homme.

Sans réellement changer son apparence extérieure, Marek modifia les fondements de son corps, chassant l'humain pour laisser la place à une énergie plus animale. Il lui vint tout naturellement une transformation féline, puisque c'était celle qui lui apportait le plus de confiance. En quelques secondes, Marek était devenu presque à demi félin, tout en semblant totalement humain. Seuls ses yeux, encore de la couleur de ceux de James, avaient pris l'aspect de ceux des chats. Sa démarche avait aussi sensiblement changé, se rapprochant plus de la manière furtive qu'ont les félins de se déplacer. Il sentait gronder en lui des alarmes qui restaient silencieuses en temps normal ainsi qu'une force brute qui aurait pu lui faire peur s'il ne l'avait pas sentie lors de transformations précédentes. Habituellement, lorsqu'il prenait une forme animale, il essayait de faire taire l'énergie sauvage qui montait en lui mais, cette fois-ci, il faisait exactement le contraire, appelant à lui une fureur de vivre devant laquelle sa raison tremblait. C'était dangereux, mais probablement pas autant que se jeter du haut d'un immeuble. Heureusement, Marek s'aperçut assez rapidement que son idée était bonne, car il sentait moins la force du pouvoir de Jason sur lui. Il ralentit de nouveau, s'arrêtant presque entre chaque pas.

-Jason, quand je vais décider de partir, c'est pas un foutu pouvoir qui va m'en empêcher. Je ne suis pas venu pour me battre ou quoi que ce soit du genre...Je suis venu te proposer une entente...

Avec un effort immense mais preque imperceptible, Marek arrêta de marcher et fit face à son présumé futur meurtrier.

-Tu me laisses tranquille, en ne disant rien à Christo et, en échange, je fais de même avec James. Je me le suis déjà tapé une fois et je peux recommencer...et ce n'est qu'un exemple. Je suis capable de bien pire. Avec ton visage, par exemple. Je suis très imaginatif en ce qui concerne faire du mal aux gens...

Invité

Il jouait lui aussi le jeu de l'innocent, tout comme l'avait fait Marek un peu avant. D'un côté, il l'avait manipulé presque aussi efficacement que Jason savait le faire, alors il ne méritait pas mieux que de recevoir la même chose en retour, même si l'ampleur du dégât pouvait être pire dans le dernier des deux cas. Marek ne menaçait que de détruire deux relations, une à laquelle il ne tenait absolument pas et une à laquelle il n'avait plus accès. Ses relations avec Marek et James n'étaient pas des meilleures, même si l'une d'elle trouvait tout de même le moyen de lui tenir à corps.

Il lui faisait vraiment peur et s'en fichait comme jamais. Il pouvait ressentir ce qu'il avait fait à Viktor à la piscine, il comprenait pourquoi il s'était laissé emporté, qu'il avait disjoncté et était devenu fou pendant un instant. Jason devenait fou lui aussi, psychopate peut-être. Son sourire absent depuis déjà longtemps ne tenta pas de faire une seconde apparition, le manipulateur tout entier ne réussissait même plus à éprouver de l'amertume. Il s'agissait d'un vide encore plus profond qu'un sentiment: rien. Il ne pensait plus et avait perdu contact avec la réalité, comme s'il était une poupée encore dans son emballage d'origine, une protection contre les personnes indésirables.

Il se pressa soudain à avancer, comme si son envie de mourir devint très forte. Pourtant, Jason ne croyait pas lui rendre service en l'envoyant se jeter en bas de l'hôtel, mais il s'en fichait. Ce qui le fit revenir un peu plus à lui fût le changement d'attitude de Marek ainsi que le changement de sa démarche. C'était presque aussi flagrant que ses yeux... mais qu'est-ce qui lui était arrivé? Il ralentit même le pas, comme si le Badley n'avait plus d'effet sur lui. Il détestait le pouvoir de Jason, c'était évident. Voilà une chose à se rappeler pour plus tard. Puis Marek arrêta complètement, il était plus intelligent que prévu. Malheureusement, une certaine déception envahissait Jason: le métamorphe n'était pas assez fort de lui-même, il lui fallait obligatoirement une force intérieure qui provenait de son pouvoir. Supprimez le pouvoir, supprimez le maître. On lui proposa un marché, qui le fit se questionner. Ne vous trompez pas sur son réfléchissement, il ne pensait pas à ce que vous croyez...

Son regard quelque peu perdu retrouva celui de Marek. Non, il ne tenta même pas de le contrôler à nouveau, il comprenait la technique.

-Si tu crois que ton chantage avec James est une monnaie d'échange personnellement intéressante, tu te trompes totalement. Mais je te laisse tranquille à ma condition à moi: ne te préoccupe plus de moi, ne pense plus à moi et ne tente pas quoi que ce soit contre moi. Tu sembles assez intelligent pour cela, alors oublie-moi, ça va être encore plus facile. De toute façon, je me suis bien lâssé de tes performances. Et je vais garder la condition pour James tout de même, dans son simple intérêt à lui. Tu ne lui touches plus, tu ne lui parles plus. N'ait aucun contact avec lui.

*Il mérite quand même mieux*

Et il était franc comme très rarement. James lui-même n'avait probablement pas vu autant de franchise en si peu de temps de la part de Jason. Il était franc, dans ce qu'il croyait être vrai pour lui. L'épaisse reliure qu'il avait mise autour du dossier «James» avait réussit à lui faire oublier son contenu, à lui faire croire qu'il ne lui portait réellement aucune attention. En ce moment, même Marek avait une meilleure place, ce qui descendait James très bas dans ce brouillard de mensonges intra-personnel. Il quitta son regard au même rythme qu'il quitta la porte en la refermant. Il se dirigea vers la table de chevet puis se retourna vers Marek à nouveau.

*Ce visage te vas horriblement mal, Marek*

-Alors, j'ai ce que je veux, et t'as ce que tu veux. On devient de purs inconnus qui ne veulent rien savoir l'un de l'autre. Maintenant sors de ma chambre, j'ai plus envie de te voir.

Marek était un lâche; on ne pouvait essayer de le nier. Entre un mensonge facile et une vérité effrayante, il prenait toujours le premier. Mieux valaient cent plans délicats et machiavéliques qu'affronter la vraie vie. On l'avait vu, avec Christo... Il aurait pu simplement lui avouer ses sentiments au début, tout faire pour être gentil avec lui, lui prouver qu'il pouvait être la personne qu'il lui fallait, mais c'était trop demander à Marek d'Alembert, cette quantité et cette intensité de vérité. Il avait de loin préféré pousser l'obstacle nommé Viktor d'une manière efficace et sournoise. Il en avait payé le prix, aec les remords et le chantage de Jason, mais il lui restait encore ce sentiment d'avoir fait la seule chose en son pouvoir. Il ne regrettait pas. Bien sûr, il s'en voulait, se détestait du mal qu'il avait fait à Christo et même à Viktor, mais ce n'était pas assez pour qu'il se dise que, si c'était à refaire, il prendrait une autre décision. Il savait que c'était faux. Marek se connaissait assez pour assumer qu'il était aussi hypocrite et mauvais que le meilleur des démons. Il était lâche et faible; il ne pouvait lutter contre son besoin de manipuler tout le monde, quitte à y laisser des plumes et à arracher celles des autres. Seulement, même s'il acceptait cette partie de lui, elle le dégoûtait et lui faisait peur.

S'il détestait tellement Jason, c'était parce qu'il voyait en lui le même genre de tendance à manipuler les autres. Il lui ressemblait sur ce point et Marek se plaisait à essayer de le croire pire que lui, à reporter sa haine sur Jason. Mais, puisqu'il le croyait meilleur que lui dans cette vile discipline, Marek ne pouvait pas s'empêcher de l'admirer. Et ça, c'était pire que tout le reste.

-Si tu crois que ton chantage avec James est une monnaie d'échange personnellement intéressante, tu te trompes totalement. Mais je te laisse tranquille à ma condition à moi: ne te préoccupe plus de moi, ne pense plus à moi et ne tente pas quoi que ce soit contre moi. Tu sembles assez intelligent pour cela, alors oublie-moi, ça va être encore plus facile. De toute façon, je me suis bien lâssé de tes performances.

Il avait arrêté de le contrôler? Marek ne comprenait pas. Jason ne pouvait pas avoir abandonné. Il devait y avoir un piège. Et ce regard perdu était tout sauf rassurant...

-Et je vais garder la condition pour James tout de même, dans son simple intérêt à lui. Tu ne lui touches plus, tu ne lui parles plus. N'ait aucun contact avec lui.

*Il ne connait pas sa chance, ce James. Compter autant pour quelqu'un, même si c'est Jason...* Parce que Marek ne croyait pas que Jason n'avait rien à faire de James. Tout, dans son attitude, prouvait le contraire: sa colère lors du baiser, son soudain comportement dérangé et, surtout, cette dernière condition à leur entente. Il n'agissait pas comme si l'autre homme était n'importe qui. James Harris comptait pour Jason; Marek en était persuadé. Et étrangement touché. Même les monstres pouvaient aimer... Alors, peut-être que tout n'était pas perdu pour lui-même?

Il aurait pu profiter des dernières paroles de Jason pour réitérer sa menace sur James, historie de consolider leur marché, mais il n'en fit rien. Au fond, il avait peut-être envie de faire la paix, tout simplement.

-D'accord.

Après avoir appuyé sa réponse d'un regard sincère, Marek se dirigea vers la sortie de la chambre. Juste avant d'ouvrir la porte, il murmura, peut-être assez fort pour que Jason l'entende.

-Dans d'autres circonstances, on aurait peut-être pu être amis...

Puis, il sortit de la chambre, referma la porte et s'appuya contre celle-ci quelques instants pour reprendre ses esprits. C'était terminé. Il était débarrassé de son chantage. Il ne trahirait plus Christo. Il pourrait l'aimer... Du moins., il espérait qu'il en serait enfin capable.

[Terminé pour moi?]

Invité

Intérêt envers James? Absolument aucun! Comme si quelqu'un d'aussi perturbé et instable pouvait avoir une quelconque importance pour Jason. Il avait une barrière anti-con autour de lui, voilà pourquoi James n'était pas capable de l'approcher, et aussi pourquoi Marek le quitterait rapidement. S'il en avait envie, il laissait James libre, se foutait de lui, il en était capable, il le faisait depuis plusieurs jours. La preuve, il avait même réussit à le voir au bout du couloir l'autre jour et il s'en était foutu éperdument: aucun intérêt envers les cons comme lui, aucun intérêt envers quiconque.

Si Marek avait osé rajouter quelque condition que ce soit, que ce soit en rapport avec Jason ou même envers James, il sautait en bas du balcon c'était certain. Pas nécessairement par manipulation, mais vous savez comment un être humain peut être fort lorsqu'il est fâché? Même Jason a l'air de monsieur muscle lorsque cela lui arrive.
Daccord?
Tant mieux, il n'avait plus à se faire chier avec lui. Qu'il quitte maintenant, qu'il parte et ne revienne plus jamais. De toute façon, Jason ne méritait pas d'avoir quelqu'un d'aussi déplaisant à ses côtés... il avait Viktor, c'était assez. Si Jason pouvait lire les pensées, il lui aurait arraché la tête; ne comprenait-il pas que James n'avait aucun intérêt pour Jason!?

Il lui ordonna de sortir, son visage lui donnait envie de vomir. Savoir que Marek se cachait, en plus, derrière ce masque le dégoûtait davantage. Comment pouvait-on abuser à ce point des gens? N'y avait-il pas une certaine limite à laquelle même Jason s'arrêtait? Pouvait-il la franchir? Peut-être bien
Il partit, *enfin*. Il ne le regarda pas franchir le seuil de la porte, il savait que Marek ne se retournerait pas. Ses oreilles captèrent les paroles du polymorphe, mais pas son cerveau. Il n'avait pas envie d'y penser, ce aurait été une autre insulte inutile qui lui serait passée par la tête. Debout, près de la table de chevet, du lit, il se retourna vers le miroir qui était accroché au mur de l'autre côté de la pièce. L'absence de lumière dans son visage lui fit éprouver une certaine dépression, comme si ses sentiments avaient de l'importance à ses yeux. Non.
Il pressa le pas vers le balcon et sortit à l'extérieur. L'air était lourd, chaud, et le vent absent. Il tenta tout de même de monter sur le rebord droit, duquel il avait un certain appuie, pas très fort, mais un certain. Il ferma les yeux quelques secondes, du haut de toutes ces étages.

*Faites qu'il y ait une bourrasque de vent*