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| L'attaque de la patate rose. [Cedrik] | |
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| Sujet: L'attaque de la patate rose. [Cedrik] Mer 29 Sep - 9:20 | |
| « Lundi, des patateuh ! Mardi, des patateuh ! » C’est une joyeuse bande enfantine qui chantait quelques comptines ce matin là à l’intérieur d’un bus. Un tournoi était prévu non loin, près d’un quartier que l’on disait apparemment malfamé. Mais lui n’en savait rien, puisqu’il n’y était jamais allé. Quoiqu’il en soit, il devait avec son équipe prouver sa valeur dans une piscine. Le garçon remuait sans cesse des jambes, impatient d’arriver. Lorsque l’éducateur sportif supplia aux enfants de se faire, il laissa son regard divaguer par la fenêtre du car. Pourquoi y avait-il tant d’étranges personnes ? Tous marchaient d’un pas rapide, pas un seul habit clair pour égayer un peu cette vision glauque de Tenderloin ! En fait, il n’y avait pas énormément de monde et l’endroit ne semblait pas vraiment propre. Il y avait même une crotte sous une feuille de journal, en plein milieu de la route ! Encore un détail qui rappela à notre petit qu’il aurait vraiment bien aimé adopter un chien. Mais… pff. Si seulement sa famille était d’accord ! Soi disant que ça demandait beaucoup de travail et d’attention, mais lui il lui donnerait tout l’amour qu’il fallait ! Il le nourrirait lui-même et irait le promener. Il ne voyait que les bienfaits d’avoir un animal, comme celui de courir et de jouer avec au bâton, au ballon ou encore de le promener fièrement en se disant ‘Avec lui, je ne risque rien, il me protège.’ L’entraîneur le coupa dans ses pensées lorsqu’il annonça l’arrivée. Ils sortirent tous du bus en se trémoussant d’impatience, ne cessant de chuchoter entre eux. L’équipe était majoritairement masculine. En fait, il n’y avait qu’une seule fille, mais ils la voyaient tous comme un des leurs. Elle n’était pas encore bien formée, tout comme eux d’ailleurs, donc pouvait facilement jouer le rôle du garçon manqué, ce qu’elle faisait à merveille. D’autant plus que s’il y avait de la baston entre deux équipes, on pouvait se douter qu’elle y serait mêlée ! Elle réagissait avant les autres et défendait les siens avec plus de fougue que tout le monde. Elliott le savait très bien et lorsqu’on l’enquiquinait, il allait la voir parce que tous deux s’entendaient merveilleusement bien. Elle aussi voulait un chien, c’est fou, non ? La matinée passa dans la piscine, et ils remportèrent la victoire sur ce tournoi de natation. Elliott était terriblement fier parce qu’il avait gagné ses quatre courses. C’était bien rare lorsqu’il faisait ce qu’ils appelaient tous un ‘perfect’, et il voyait déjà les félicitations de son frère et de sa sœur lorsqu’il leur annoncera cette gloire. Rêveur et victorieux, il alla avec ses camarades saluer l’autre équipe à la fin. Ce n’était qu’un match amical à dire vrai. Mais Elliott faisait partie de la meilleure équipe junior de natation, ce qui n’était pas étonnant puisqu’ils habitaient tous au port et que ce sport était bien encouragé dans ce coin. Les cheveux trempés et sentant bien le chlore, il se rhabilla et sortit avec les autres. Le bus n’était pas encore là, l’entraîneur leur demanda donc de ne pas s’éloigner et retourna à l’intérieur.
« Hé, mon frère m’a toujours dit qu’ici vivaient des croquemitaines. » chuchota la fille du groupe à l’intention du sorcier. « Ca existe, tu crois ? » demanda-t-il naïvement. « Bah y’a qu’un seul moyen de le vérifier, viens ! » « Mais attends, et si le bus arrive ? » « Ils partiront jamais sans nous ! » pouffa la demoiselle avant de le provoquer « T’as peur ou quoi ? »
Piqué au vif, il la suivit lorsqu’elle s’éloigna discrètement du reste de la troupe. Il regarda vite fait le panneau qui annonçait l’entrée du quartier Tenderloin sans s’en soucier. Ce qui lui importait surtout, c’était de ne pas perdre son amie de vue, en espérant qu’elle savait où elle allait. Il songea un instant à laisser quelques miettes de pains ou des cailloux derrière lui, comme le petit poucet, mais se ravisa en se disant qu’elle allait se moquer de lui s’il ramassait des pierres. L’endroit était plutôt calme, ce qui le rendait nerveux et un peu inquiet. Plusieurs fois il demanda à sa copine s’il ne valait pas mieux retourner d’où ils viennent, mais elle rigolait toujours. Comment faisait-elle pour ne pas se rendre compte que ce lieu devenait flippant au fur et à mesure qu’ils s’y enfonçaient ? Au bout d’un moment ils entendirent un petit bruit. La fille se tourna vers une grosse benne à ordure. Elle s’y dirigea à pas de loup puis souleva le couvercle… un clochard dormait à l’intérieur et leva la tête vers eux. Les deux enfants crièrent sous la surprise puis, dans un élan d’excitation ou de peur réelle, elle eut la brillante idée d’affoler Elliott :
« C’est le Croquemitaine ! COURS ! »
En la voyant détaler comme si elle avait vu un fantôme, le petit lui cria de l’attendre et commença à la suivre le plus vite possible en entendant les bougonnements et les grognements du sans abri qu’ils venaient de déranger. Parce qu’il en fallait peu pour faire travailler l’imagination d’un gosse. Au bout d’un moment, il la perdit de vue. Il s’arrêta pour reprendre son souffle et appela son amie plusieurs fois… Pas de réponse.
« Qu’est-ce que tu fais, tout seul ? »
L’enfant sursauta vivement mais il se calma, soulagé de reconnaître une voix familière. Il lança un regard inquiet à cet esprit qui venait d’apparaître devant lui. Il la connaissait bien, elle était sa meilleure amie. Elle avait exactement le même âge que lui. Du moins, elle l’avait lorsqu’elle a trépassé. Ce que le garçon savait d’elle, c’est qu’elle était morte d’une maladie. Ce genre de chose qui faisait quand même peur quand on voit que les cancers peuvent toucher les plus jeunes… Mais pour Elliott, ça n’arrivait qu’aux autres, il ne s’en rendait pas bien compte.
« Ch’uis perdu… Tu peux m’aider ? »
Un sourire, un petit rire enfantin et la voilà partie vers une ruelle pour lui indiquer la bonne direction. Elliott commença à la suivre en se demandant comment elle pouvait connaître ce coin. Lorsqu’il lui posa la question, elle lui répondit tout simplement qu’elle savait lire et lui montra des panneaux de direction. Le petit ne put retenir un rire et se sentit déjà plus en confiance. Il remonta les bretelles de son sac à dos sur ses épaules, avec son maillot de bain mouillé et sa serviette à l’intérieur, puis il s’ébouriffa les cheveux encore trempé avant de s’engager dans cette direction. Mais il n’eut pas l’occasion de faire trois pas qu’il fut interpellé par une voix grave. Le gamin se retourna et la première chose qu’il vit, près d’une lanterne éteinte puisqu’on était en début d’après midi, ce fut une jeune fille maigre et sale qui fixait d’un air méchant le groupe de garçons qui avaient appelé Elliott. L’enfant comprit assez rapidement qu’elle devait être un fantôme elle aussi. Mais il ne s’y attarda pas et préféra ignorer les appels en se souvenant clairement de la règle essentielle « On ne parle pas aux inconnus. » La petite troupe dut le prendre assez mal puisqu’il ne leur fallut pas longtemps avant que deux d’entre eux ne barrent la route du gosse. L’enfant fronça les sourcils et se tourna vers son amie, qui le regardait d’un air inquiet.
« Ne leur parle pas, ils ont l’air méchants… »
Elliott leur demanda gentiment de le laisser passer mais il reçut pour réponse une bousculade. Manquant de trébucher en arrière il recula et fixa le visage de l’agresseur avec incrédulité. Ce dernier lâcha qu’il ne devrait pas se promener seul ici. Soit. Mais il ajouta également qu’il allait regretter de l’avoir touché. L’enfant n’eut pas le temps de protester qu’il fut de nouveau poussé avec violence. Il tomba cette fois et son sac à dos empêcha le sol d’entrer en contact avec son dos, heureusement. Le petit se releva vivement, leur balança son sac et se mit à courir. Comme il devait s’y attendre, il ne se passa pas quelques secondes avant qu’une main agrippe fermement son bras. Sans comprendre ce qui lui arrivait, il reçut un coup de poing ou de genoux, il n’avait pas bien vu, en plein visage. L’enfant chuta de nouveau en se tenant le nez entre les mains. Il renifla bruyamment sous la douleur et se releva de nouveau en frottant les écorchures saignantes qu’il avait au coude. Il se sentit aussitôt agrippé au niveau du col et soulevé au dessus du sol. La personne qui le portait le plaqua brusquement contre un mur, provoquant un cri de peur et de douleur chez l’enfant.
« T’as pas le droit ! Lâche moi ! » s’exclama ce dernier en vain, parce qu’il se prenait de nouveau le poing de l’autre en pleine figure.
Quelle humiliation, et devant son amie en plus ! Il voulait faire son fier mais c’est tout juste s’il n’allait pas les supplier d’arrêter de le frapper.
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| | | Cedrik Manners
* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * Intoxiqué jusqu'à la moelle
Icon d'identité : Messages : 741 Date d'inscription : 17/11/2009 Localisation : Dans une ruelle de Tenderloin
| Sujet: Re: L'attaque de la patate rose. [Cedrik] Ven 29 Oct - 1:43 | |
| [J'aime beaucoup ton titre. :P Désolé pour le délais. J'essaierai de me faire moins honte la prochaine fois!]
On voyait rarement les traits de Cedrik Manners dans Tenderloin autrement qu'à la lumière des lampadaires. Il y était souvent, même trop, mais il n'y allait presque que la nuit ou le soir. Le quartier était beaucoup plus intéressant pour lui une fois le soleil couché. Les trafics de drogue étaient moins courants le jour, même en ce coin de la ville particulièrement fréquenté pour ce type de transactions. Bien sûr, si on cherchait vraiment, on pouvait toujours trouver une personne qui n'attendait que le client idéal pour refiler sa marchandise louche, mais Cedrik préférait de loin oeuvrer la nuit. Le jour, parfois, il y avait des policiers, et le jeune homme ne tenait pas vraiment à se faire prendre en train d'acheter de la drogue. La nuit, les soi-disant justiciers de la ville évitaient soigneusement de se promener du côté de Tenderloin. Il n'était pas rare que des policiers s'y fassent tabasser...ou pire... Les badges qui captaient la lumière du soleil, en plein jour, ne servaient qu'à reflèter la lueur inquiétante et blafarde des lampadaires qui éclairaient à peine assez pour pouvoir avancer sans foncer dans les gens. Il fallait du talent, ce que la plupart des policiers de San Francisco ne possédait aucunement, pour survivre à une nuit dans Tenderloin. Manners avait prouvé de nombreuses fois qu'il aurait pu diviser ce talent en deux et encore réussir à doubler tout le monde. Il ne comptait plus les fois où on avait cherché à lui faire du mal et, pourtant, il avait encore l'audace de revenir arpenter les mêmes rues, toujours avec cette petite étincelle inquiétante et teintée de moquerie au fond du regard. Il était pale, très mince et peu musclé, mais son attitude éteignait souvent les envies d'attaques des autres chanceux qui avaient élu Tenderloin comme leur patrie. On se méfiait de lui; il était trop confiant pour ne pas avoir une arme secrète. D'une certaine façon, c'était vrai. Cedrik aurait pu griller joyeusement d'hypothétiques opposants mais, la plupart du temps, il utilisait des méthodes plus subtiles pour se tirer d'embarras. Il était passé maître dans l'art de la dissimulation et, comme il courait plutôt vite, on le perdait facilement au détour d'une rue. Dans les cas plus extrêmes, il avait montré son savoir-faire avec les armes blanches. Le jeune homme n'appréciait pas vraiment d'avoir du sang sur les mains, mais celui qui les avait tachées d'une invisible brûlure avait toujours été nécessaire. Cedrik n'attaquait qu'en cas de danger de mort imminente. Sinon, il s'amusait à flirter avec le danger jusqu'à la dernière seconde. Plus d'une fois, il avait failli y laisser la peau, mais il avait toujours trouvé comment s'en sortir.
Cedrik était sorti de la voiture d'un client vers les onze heures. Ce n'était pas son horaire habituel mais, vu la somme qui lui avait été offerte, il avait accepté de faire une exception pour cette fois-ci. De toute manière, qu'aurait-il eu de mieux à faire?... Beaucoup de choses. Mauvaise formulation. Qu'aurait-il eu de plus payant à faire? Il n'avait pas de cours, pas beaucoup de choses à étudier ou de devoir à remettre. Pour ce qui était de sa vie sociale, on repasserait. En fait, en dehors de l'université, la vie du Manners se centrait exactement sur sa consommation de drogue. Alors, travailler pour s'en procurer passait dans ses priorités, même s'il n'aimait pas spécialement son type de travail. Néanmoins, c'était le plus payant et, avec une petite dose pour s'alléger l'esprit, c'était beaucoup moins horrible qu'on le croyait. Parfois, après avoir passé un client, Cedrik allait s'en chercher un autre. À cette heure-là, par contre, il n'en était pas question. Peu de gens venaient chercher ce genre de service en plein jour et la lumière du soleil intimidait un peu le jeune homme. Il se sentait comme sur une scène, vrillé par le regard incandescent de la foule qui savait aussi bien que lui qu'il était loin d'apprécier autant ce genre de vie qu'il s'en donnait l'impression. Cedrik n'avait cependant pas eu envie de rentrer à l'appartement où il logeait pour ses études. Il préférait arriver quand tout le monde était parti ou quand ses colocataires dormaient. Ainsi, personne ne lui posait de question et il pouvait prendre une douche pour se remettre les idées un peu en place...et pour chasser le souvenir de prix des substances qui étaient presque devenues ses amies.
Ne sachant pas trop quoi faire, Cedrik avait déambulé, sans but, dans les rues et ruelles de Tenderloin. Elles étaient drôlement moins inquiétantes à la lumière vive, mais il leur restait ce petit quelque chose qui donnait envie d'aller n'importe où sauf là, ce petit quelque chose qui séduisait Cedrik. Il se sentait vraiment chez lui dans toute cette déchéance. Il finit par se retrouver au fond d'une ruelle, en très fâcheuse compagnie. Il s'agissait de parfaits imbéciles à gros bras dont le plus grand plaisir était la souffrance d'autrui. L'un d'eux avait d'ailleurs déjà été un client du jeune drogué et il n'avait pas apprécié qu'il file quand il l'avait frappé. Cedrik le trouvait plutôt ennuyant, comme personne. Des violents, il y en avait plus qu'il ne saurait jamais en compter et il n'avait pas de temps à perdre sur leur cas... Seulement, à ce moment-là, il avait besoin d'en gagner un peu. La petite troupe d'attardés s'était massée autour de lui avec l'intention de lui faire les poches et, éventuellement, la peau. Pour cette dernière, Manners ne s'inquiétait pas: il l'avait ramenée chez lui plus d'une fois. C'était pour son argent qu'il s'en faisait. Il avait tout de même une assez grosse somme sur lui et il doutait de pouvoir la disputer à la meute de cons une fois qu'elle serait découverte.
Il en était à servir son troisième sarcasme bien pesé quand quelqu'un d'autre que lui attira l'attention des gros durs. Cedrik leva les yeux au ciel en les entendant lui parler et en les voyant le bousculer. *En sont-ils vraiment à s'en prendre aux enfants?* Il n'y avait pas de doute que, s'ils mettaient la main sur lui, il n'endurerait pas qu'un coup ou deux. Avec de la chance, ils le tueraient après s'être lassés de lui plutôt que le laisser agoniser au fond de la ruelle. Le jeune drogué profita du relâchement de leur surveillance pour chercher une issue, tout en espérant que le gosse se sauve rapidement et efficacement pour qu'il puisse en faire de même. Malheureusement, le petit ne semblait pas être un jeune du coin, car il se fit rattraper aussi facilement que s'il n'avait pas essayé de s'enfuir. Cedrik soupira, hésita un instant et...se dirigea furtivement vers la rue. Au diable ce môme stupide qui s'était aventuré dans une ruelle de ce type de coin et...
-T’as pas le droit ! Lâche moi !
Cedrik s'arrêta, se tourna et fixa le petit. Il allait se faire tuer...pendant au moins trois bonnes heures, selon ce qu'il connaissait des habitudes des petits truands sadiques de Tenderloin. Et c'était s'ils ne décidaient pas de le revendre pour...
-Wow les mecs. J'admire votre courage. C'est vrai qu'il faut s'y mettre à plusieurs pour maîtriser un môme. Ils sont drôlement coriaces depuis quelques années.
Son éternel sourire sarcastique et condescendant gravé sur le visage, Cedrik avançait lentement et nonchalamment vers la petite troupe et sa victime du moment. Avec ses sourcils levés, sa tête haute et son regard indéchiffrable, on pouvait vraiment avoir l'impression qu'il n'avait pas peur.
-Manners, arrête de faire chier.
-Mais j'aime tellement ça.
À ce moment, Cedrik décida qu'il avait été con. Il avait loupé sa chance de se sauver et elle ne reviendrait plus. Même s'il parvenait à neutraliser les brutes pendant un instant, il ne pourrait s'enfuir assez rapidement en se trimballant un enfant...qui plus est, un enfant peut-être grandement amoché. Le coup de poing de son ancien client peu privilégié le projeta dans le mur. On l'immoblisa pour vérifier s'il possédait quelque chose d'intéressant.
-On voit que t'as travaillé fort...pour avoir tout cet argent.
Un coin de ses lèvres se souleva et un nouveau coup vint l'empêcher de répliquer. Cedrik inspira et réunit ses forces pour se dégager, juste assez pour subtiliser ce qu'il avait vu briller dans la poche de la veste de son principal assaillant, lequel perdit une partie considérable de sa confiance en lui-même en se retrouvant avec le canon de son fusil braqué sur le front.
-Eh merde.
Un bruit sourd. Manners tourna légèrement la tête pour voir qu'on avait très peu délicatement laissé tomber le gosse sur le sol dur de la ruelle.
-Dix secondes pour que vous partiez. Un seul d'entre vous fait un geste pour empoigner une arme et il va y avoir de la cervelle sur tout le monde ici en moins d'une seconde.
Cedrik espérait vraiment que ce pistolet était chargé et que les petits truands seraient assez solidaires pour ne pas le laisser liquider l'un des leurs. Il voulait juste se débarrasser d'eux. Le jeune homme souhaitait aussi particulièrement que le petit soit assez brillant pour profiter de ce moment pour se sauver et qu'il ne tenterait pas de jouer au héros de film. Le fusil bien solide et droit prêt à faire feu sur l'homme devant lui, Cedrik cherchait un plan de secours qui ne lui venait pas. Se sauver, il avait l'habitude. Pour ce qui était de sauver les autres...
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| Sujet: Re: L'attaque de la patate rose. [Cedrik] Jeu 11 Nov - 9:39 | |
| [J'avais pas d'idée pour le titre. Merci beaucoup, et j'ai adoré ton post ! ] C’est toujours lorsqu’on interdit à un enfant de faire la chose qu’il la fait. Il savait pertinemment qu’il ne devait pas aller dans cet endroit, pourtant il s’y était rendu, et il en payait trop lourdement les conséquences avec une bande de jeunes qui sentaient un peu trop fort l’alcool à son goût. Il avait beau se débattre, essayer de faire le dur, même les larmes ne pouvaient pas le sortir de là. Et ne parlons pas de son amie fantôme qui aurait bien sauté dans le dos du plus grand si elle ne passait pas au travers. Elle se contentait donc de quelques regards attristés, inquiets, et de lui répéter de tenir bon. Si seulement elle pouvait demander de l’aide mais non, la seule chose qui lui permettait de communiquer avec le monde réel, c’était Elliott. Et ce dernier n’était pas en mesure de faire le messager tandis qu’elle irait demander aux gens de venir l’aider. Elle s’était tût en voyant apparaître un autre garçon dans la rue. Elle eut même un petit sourire, comme si elle reconnaissait quelqu’un qu’elle avait passé des heures à regarder des jours auparavant. C’est souvent le cas pour les fantômes, ils continuent toujours de veiller ou d’épier les proches qu’ils avaient durant leur vie. Mais ce n’était pas cette découverte qui allait sauver le môme des coups qu’il recevait. Il se protégeait avec ses mains mais poussait des cris de douleur étouffés en sentant les poings de ses adversaires le marteler au niveau du visage et de l’estomac. Il en avait le souffle coupé, d’autant plus que la pression contre le mur était de plus en plus forte et il se sentait oppressé. Il écarta les doigts pour jeter un rapide coup d’œil vers ce nouveau venu, et en profiter pour gigoter et essayer de se libérer de l’emprise, bien qu’il ne puisse pas faire grand-chose avec les jambes au dessus du vide. Il faillit avoir l’espoir d’être sauvé, mais se rendit bien vite compte que son héros ne devait pas posséder beaucoup de moyen en se faisant maîtriser lui aussi. Cela dit, Elliott avait été reposé au sol, de la manière la plus délicate qui soit. Il cracha du sang par terre et grimaça de dégoût et de douleur. Il se retint de gémir afin de ne pas attirer l’attention sur lui, ayant réellement peur de ce qui pouvait lui arriver maintenant. Il essuya le sang qui coulait de son nez avec le revers de la main puis se colla au mur pour observer la scène. Ils ne faisaient plus attention à lui, c’était donc le moment de se faufiler et de s’enfuir ! Cependant, il voulait absolument savoir qui était ce héros. Et puis il avait une vraie arme à feu dans la main, comme dans les films ! Le garçon entrouvrit la bouche, admiratif, et il se redressa avec une main sur son ventre parce qu’il avait encore un peu de mal à reprendre correctement son souffle. Il constata avec horreur que ce chevalier était quand même tout seul, et que les agresseurs autour ne partaient pas malgré la menace. Ces histoires d’adultes étaient toujours trop compliquées. Entre enfants, on se battait et une fois qu’on avait donné des coups de poings au souffre douleur, on s’en allait avant que les parents ne débarquent. Et puis c’est tout, on recommençait un autre jour s’il fallait, jusqu’à ce que le souffre douleur en question ramène son grand frère ou devienne une bête en sport en mûrissant. Le gamin détestait le silence qui suivit la menace. Il faisait même le compte à rebours dans la tête et bizarrement, aucun de la bande ne s’en allait. Il commençait à avoir sérieusement peur, il ne voulait surtout pas assister à un meurtre et encore moins voir le héros du jour se faire tabasser et tuer à son tour ! Réfléchissant un instant, il se demanda ce que Flash aurait fait. Son super héros préféré aurait déjà détroussé tous ces idiots en une demi seconde même pas. Lui, il n’en était pas capable. Sans chercher à comprendre si c’était le courage ou l’inconscience qui le poussait, il marcha à pas de loup derrière celui qui lui avait donné le plus de coups et qui l’avait plaqué contre le mur, et lui lança un petit caillou sur la tête. Au moment même où la brute se retournait prudemment, sans quitter le canon du chevalier des yeux, l’enfant logea son pied le plus fort possible dans ses bijoux de famille, et en poussant un petit cri du genre « Prends-ça ! ». Voyant l’autre se plier les deux en se tenant les parties, Elliott en profita pour passer à coté et courut rapidement vers Cedrik pour se protéger derrière lui. Voilà, au moins c’était clair, il ne pourrait plus s’enfuir de son coté.
« Fils de pute ! »
Confiant parce qu’il se trouvait derrière un nouveau héros et qu’il pensait qu’il ne risquerait rien, le môme adressa un sourire mauvais à celui qui l’a insulté avant de lui tirer la langue. Fallait pas le frapper ! C’était facile de faire son malin et son courageux quand un autre prenait sa défense. Surtout quand l’autre en question avait une bonne arme et réussissait à tenir les autres en retrait. Afin de s’enfoncer bien davantage, Elliott se montra à coté de son protecteur, tenant quand même les habits de ce dernier au niveau du bassin pour se sentir plus rassuré et plus proche.
« Vous avez entendu ? Allez-vous en ou mon frère il vous bute tous ! » s’exclama-t-il en profitant qu’il n’y ait personne qu’il connaisse pour employer des gros mots. Ouh c’est vilain et c’est pas beau mais ça faisait toujours plus courageux et plus dur. Et puis eux, ils ne se gênaient pas pour être vulgaire ! Enfin Elliott restait quand même un peu perturbé par le terme buter. C’est vrai que c’est un vilain mot, il avait été mieux éduqué quand même. Ses menaces bien belles étaient plutôt ridicules si l’on regardait le môme se cachant à moitié derrière Cedrik, faisant simplement dépasser le haut de son corps sur le coté et tenant son si formidable et beau et grand et fort défenseur à la taille. Son héros. Il redoutait bien sûr que cet homme génialissime n'ait plus le dessus ou pire, que ce soit en vérité un pistolet à eau qu'il tienne dans la main. Car Elliott n'avait pas vu d'où il l'avait sorti, et il pensait qu'il appartenait à Cedrik. Le petit restait sur ses gardes, regardant les hommes mais jetant de fréquents coups d'oeil rempli d'espoir à son protecteur qu'il allait se mettre à admirer et à vénérer s'ils s'en sortent tous les deux. Il se disait que cet inconnu avait forcément un super plan, une solution en tête. Qu'il allait employer une menace qui tue qui ferait fuir ces gens. Qu'il se transforme en Hulk ou mieux encore, que son fusil soit en vérité un super lance-flamme qui tire aussi des missiles ultra laser qui désintègrent tout à leur passage. Ou alors ils allaient devoir tous les deux se mettre à courir pour sauver leur peau, Elliott glissera forcément sur une flaque d'eau et rejoindra le mémorial des enfants morts à San Francisco. À moins qu'on ne le capture pour le troquer et qu'on l'amène sur une île déserte où on force les enfants à manger de la soupe tous les soirs et à travailler dans des caves ? Non, il ne veut pas y aller, tout mais pas ça ! Pris de panique par sa propre imagination, il leva timidement la tête vers Cedrik et le fixa d'un air inquiet qui voulait dire : "Tu vas nous sortir de là, hein ?"
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| | | Cedrik Manners
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| Sujet: Re: L'attaque de la patate rose. [Cedrik] Lun 13 Déc - 17:59 | |
| [Je suis désolé des siècles que j'ai mis à répondre. Les études ont dévoré mon temps. Promis : je me reprends.]
À Tenderloin, il fallait la force, la chance ou le talent. La plupart des petits truands du coin comptaient sur la première et les plus stupides étaient encore en vie grâce à la seconde. Les rares enfants qui réussissaient à survivre à la vie de l'endroit avaient beaucoup de chance, même lorsqu'ils avaient du talent, car ils n'avaient pas encore l'expérience, la connaissance des horreurs de Tenderloin et les meilleurs moyens d'y échapper ou de s'y accommoder. Cedrik n'était ni très grand, ni gros, ni musclé. Il n'avait jamais eu beaucoup de chance. Il ne pouvait donc compter que sur son expérience et, surtout, sur son talent. Il avait ce don de toujours trouver comment s'en sortir et c'était, en grande partie, dû à son sens de l'observation et à sa faculté de déduction. Cedrik remarquait le moindre détail, même les trucs les plus anodins à première vue, et il trouvait toujours comment utiliser chaque chose à son avantage. C'était pratique pour s'enfuir, pour voler et, surtout, pour déjouer les petites bandes de gros durs qui voulaient lui faire sa fête. Cependant, il arrivait que les meutes d'assoiffés de violence soient trop imposantes, même pour Manners et, ces fois-là, il se retrouvait couvert de blessures, à gémir comme un animal. C'était seulement lorsque la douleur était trop intolérable qu'il chassait ses assaillants avec son pouvoir magique. Jamais avant. Utiliser son pouvoir était comme accepter son existence, alors que Cedrik aurait tout fait pour le faire disparaître. De nombreuses fois, pourtant, il avait été contraint de s'en servir contre des gens plus forts que lui qui ne voulaient pas le laisser tranquille et, sans celui-ci, Manners n'aurait pas eu assez de son talent naturel pour rester en vie. Seulement, si on considérait que le jeune homme traînait à Tenderloin en très grande partie à cause du mal-être dû à son pouvoir, son utilité pour le garder en vie perdait beaucoup de valeur. Cedrik avait besoin de s'engourdir l'esprit pour effacer de sa mémoire les morts qui avaient été causées par cette malédiction qui irradiait de lui. Sans celle-ci, il serait probablement arrivé à mener une vie presque normale. Il aurait gardé sa famille et ses amis près de lui... Mais il aurait probablement succombé à ce besoin de danger qui criait langoureusement en lui et qui le poussait toujours à risquer sa peau.
Cedrik n'avait jamais utilisé d'arme à feu auparavant. Bien sûr, il avait vu des gens s'en servir de nombreuses fois et il savait comment faire. D'ailleurs, il n'en était pas à sa première menace du style, mais il n'avait jamais tiré. Il n'avait jamais eu à le faire. Habituellement, les gens se contentaient de songer à l'éventualité d'une balle dans la tête pour considérer qu'il valait mieux ne pas résister. Tout concentré à s'agripper au pistolet, le jeune homme ne remarqua Elliott qu'au moment où il balança un coup de pied à un certain endroit douloureux de l'anatomie du petit con devant l'arme. Il n'essaya même pas de réprimer le petit sourire qui lui vint.
« Fils de pute ! »
« Ça vous fait au moins ça en commun. »
D'un léger mouvement de l'arme, Cedrik indiqua le bout de la ruelle, comme pour rappeler sa menace. Il eût néanmoins une vague grimace lorsque le petit agrippa ses vêtements. D'accord, il le protégeait... Mais il aurait vite fait de s'en débarrasser, surtout s'il était du type collant. Cedrik n'avait rien contre les enfants en particulier, mais il détestait les gens qui ne pouvaient s'empêcher d'être trop proches de lui. Et c'était ce qu'Elliott était en train de faire.
« Vous avez entendu ? Allez-vous en ou mon frère il vous bute tous ! »
Alors, maintenant, il était devenu son frère? Il en fallait bien peu aux enfants pour vous inclure dans leur famille. Cedrik avait toutefois pour projet de ne pas rester de la famille bien longtemps. Son plan était très simple : il faisait partir les imbéciles, il sortait le gosse de Tenderloin et il reparait chez lui. Point. Il ne lui expliquerait pas ce qui s'était passé et il ne le consolerait pas. Il lui dirait peut-être de ne jamais revenir dans le coin, histoire de ne pas le revoir rôder entre deux dangers, mais il s'efforcerait de garder la conversation au strict minimum. Il ne voulait pas devenir l'idole des jeunes, lui. Et, pour le moment, il valait mieux oublier l'enfant et se concentrer sur la meute de cons.
« Allez, Manners, tu vas pas le faire. C'est pas le genre de coup que t'as l'habitude de tirer... Laisse-nous ton nouveau petit ami et vas-t-en. »
Mais quel humour de mauvais goût! Cedrik comprit qu'on n'allait pas le laisser tranquille et que, bientôt, ses adversaires allaient adopter une technique de groupe pour le désarmer. Et il n'avait pas envie de goûter à ce qu'ils lui feraient endurer ensuite. Naturellement, le gosse n'y survivrait pas... s'il était chanceux. Parfois, la mort était mieux que le souvenir et, généralement, ces « parfois » étaient le lot de Tenderloin. Cedrik visa une main, juste pour faire peur, et la balle se logea dans l'épaule de l'homme devant lui. Oups. Il ne savait pas tirer, mais il venait de prouver qu'il avait le courage de le faire. Il n'en fallut pas plus pour que les durs de service s'empressent de décoller, non sans offrir au détenteur de l'arme à feu un lot d'insultes à la mesure de ce qu'il venait d'accomplir. Une fois que le dernier truand, celui qui était désormais troué à l'épaule, eut tourné le coin, Cedrik laissa tomber lentement le bras qui tenait l'arme et, de son autre main, il repoussa le gamin.
« C'est bon, ils sont partis. Tu peux cesser de faire la sangsue. »
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| Sujet: Re: L'attaque de la patate rose. [Cedrik] Sam 4 Juin - 18:46 | |
| [Ihi.] Il n’y comprenait rien. Non pas à la situation, mais aux paroles qui s’échangeaient. Ces truands et son héros semblaient se connaître, et ils se lançaient des piques que l’enfant le captait pas. Trop jeune probablement, ou bien pas assez dans le coup ? Quoiqu’il en soit, il se contentait d’approuver d’un hochement de tête à chaque parole de son nouveau grand-frère pour montrer qu’il était cent pour cent d’accord avec lui sans même le comprendre. C’est tout juste s’il ne ressortait pas le fameux « Ouais, d’abord ! ». Dans les films, quand on menace quelqu’un d’une arme à feu, généralement la personne s’enfuit ou bien lève les bras et se soumet. Elliott aurait fort aimé en profiter pour leur donner des baffes pendant que son sauveur les maintenait en respect. Mais ils n’avaient vraiment pas l’air très commodes, ces méchants-là. Ils semblaient différents de ceux qu’on trouve dans les fictions, et c’est ce qui les rendait légèrement plus inquiétants aux yeux de l’enfant. D’ailleurs, sa nouvelle idole était elle aussi bien différente de ceux qu’on trouve dans les Marvels par exemple. Il cherchait activement l’attitude noble et juste du chevalier protecteur qu’il aimerait tellement devenir. Ce type, là, n’était fantastique que parce que la vision du gosse était psychologiquement modifiée par le fait qu’il lui ait sauvé la vie. S’ils s’étaient croisés dans une situation tout à fait banale comme dans un magasin, c’est tout juste si le môme se serait excusé s’il l’avait bousculé.
Un coup de feu, deux hurlements. D’abord la victime qui criait de douleur en tenant son épaule, puis le petit qui poussait un cri de surprise à cause du bruit inattendu. Il se boucha les oreilles, un peu tard c’est vrai, puis regarda le reste de la scène en écartant les coudes pour ne pas entendre un seul son. Le monsieur, là… Il était blessé ! Il y avait du sang sur ses habits, ses mains, par terre ! Ce liquide rouge qu’on ne voyait qu’en petite quantité normalement lorsque le gamin s’écorchait la peau. Beeuurk… DU SANG ! Il colla son nez contre la cuisse du tireur pour ne pas voir. Il se serait bien désespérément accroché à lui si ses mains n’étaient pas toujours prises pour se boucher les oreilles. Une faible bouffée de chaleur l’obligea à rouvrir les yeux. Alors que les malfrats leur tournaient le dos pour prendre la fuite, une petite lueur dorée sortait du bassin du petit et se dirigeait lentement vers le blessé. L’enfant lâcha ses oreilles pour tenter d’attraper son halo, comme à chaque fois qu’il le voyait sortir à son insu. N’ayant toujours pas compris qu’il est impossible de saisir quelque chose de non matériel, il donna des claques dans cette lueur dorée en marmonnant quelque chose comme : « Non non non non c’est un pas beau ! Pas lui ! »
La vérité, c’est que son petit pouvoir de mage blanc se déclenchait à chaque blessure qui se montrait à proximité. Il ne contrôlait absolument rien et il se retrouvait à soigner sans le vouloir tout et tout le monde, même ceux qu’il ne voulait pas. C’est une raison pour laquelle l’enfant était obligé de fuir après s’être battu contre un camarade. Non ce n’est pas par lâcheté, mais par peur que son pouvoir guérisse aussitôt son adversaire. Parce que son talent se gardait bien de le soigner, lui ! Heureusement pour lui, le crétin ensanglanté disparut de cette ruelle avant que le halo ne l’atteigne. Il sortit du périmètre où se déclenche le pouvoir et la lumière dorée disparut sans laisser de trace. Non mais.
« C’est drôle, il me dit quelque chose… »
Le petit sorcier se tourna lentement vers son amie, toujours présente depuis le début. La jeune fille fantôme fixait avec grande intensité le héros qui venait de repousser Elliott d’une main tandis que l’autre tenait toujours l’arme fumante.
« Tu veux que je lui demande comment qu’il s’appelle ? » demanda l’enfant en posant ses yeux à son tour sur son sauveur. Sa curiosité enfantine enclenchée, il mourrait littéralement d’envie de tout savoir à son sujet. Nom, prénom, âge, profession, ses goûts, ce qu’il aime faire le mercredi préféré, sa glace préférée, est-ce qu’il aime Flash, est-ce que super héros c’est sa fonction dans la ville etc. C’est ainsi que débuta l’interrogatoire. Elliott ne se rendait pas toujours compte que parler à un fantôme à côté d’une personne réelle pouvait le montrer comme un gamin totalement autiste. Non, il n’a pas d’ami imaginaire. Il savait bien que les autres ne voyaient pas les fantômes mais, comme toujours, il l’oubliait. « Comment tu t’appelles ? Tu vis où ? Il est où ton costume ? » le questionna-t-il. Il y allait quand même doucement, se retenant de poser en même temps ses milles et une autre question qui lui traversaient l’esprit aussi vite que l’excitation qu’il ressentait à l’idée de s’approcher encore de sa nouvelle idole. L'enfant commença même à lui tourner autour pour l’examiner et le regarder de haut en bas. Il prenait des notes dans sa tête, à savoir comment il deviendra plus tard s’il voulait lui aussi être un super héros. Pour l’instant, il essayait de faire des efforts pour connaître l’identité de son sauveur afin que sa copine puisse se souvenir ou non de lui. Nul doute que si elle annonce à Elliott qu’il est son frère, alors le petit se mettra encore plus à coller son jeune modèle !
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| | | Cedrik Manners
* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * Intoxiqué jusqu'à la moelle
Icon d'identité : Messages : 741 Date d'inscription : 17/11/2009 Localisation : Dans une ruelle de Tenderloin
| Sujet: Re: L'attaque de la patate rose. [Cedrik] Mar 6 Sep - 17:56 | |
| [On pourrait se lancer des défis pour les délais qu’on met. XD]
Il y a de ces gens qui s’attirent rapidement la sympathie des enfants. Dès qu’ils passent, les petits les fixent avec de grands yeux, comme fascinés sans aucune raison. Souvent, ces personnes n’aiment même pas particulièrement les enfants. Certaines les détestent. Cedrik ne faisait partie d’aucune de ces catégories. Les enfants étaient des humains comme les autres pour lui, mais en plus petits. Il ne les trouvait pas d’emblée plus stupides que les adultes, car il connaissait suffisamment d’adultes complètement imbéciles pour savoir que l’âge n’était qu’un détail dans la personnalité de quelqu’un. En effet, petits et grands étaient capables du pire et du meilleur, et c’était même sans tenir compte des êtres d’exception. Les vieux pouvaient être décourageants de caprices et les jeunes savaient parfois se montrer extrêmement sages. Alors, pour Manners, les gens formaient un tout, peu importe leur âge, et ce tout ne valait pas la peine qu’il y accorde beaucoup d’attention. Et, de toute manière, les enfants ne lui portaient habituellement pas un intérêt démesuré. Cedrik n’avait pas l’allure des grands héros qui attiraient l’attention des enfants ou celle des personnes hautes en couleurs qui se méritaient d’emblée leur sympathie. Sa silhouette mince, son teint pale et ses yeux presque noirs avaient plutôt tendance à leur faire peur, lorsqu’ils lui accordaient leur attention. Le plus souvent, ils ne le remarquaient même pas et laissaient leur regard s’attarder sur des sujets bien plus intéressants. Comme le marchand de glaces.
Plus jeune, avant de découvrir son pouvoir magique, Cedrik avait songé qu’il aimerait bien avoir un petit frère. En fait, à une époque, il aurait préféré en avoir un plus grand, juste pour pouvoir mieux narguer les imbéciles qui lui tapaient dessus à l’école, mais il était vite passé à l’idée du petit frère. Quelqu’un sur qui veiller, de loin, l’air de rien. Quelqu’un à qui apprendre quelques phrases bien tournées et quelques tours pour manipuler les profs. Quelqu’un qui pourrait apprendre de ses erreurs et éviter quelques problèmes… Mais la vie en avait décidé autrement – si la vie avait vraiment un pouvoir décisionnel. Les parents se Cedrik n’avaient pas pu avoir d’autres enfants et, ensuite, le cancer avait décimé la joyeuse famille. Et un de des seuls survivants avait abandonné le navire, laissant le capitaine tout seul à la barre, ne daignant lui envoyer des signaux de fumée que de temps à autres. Pas besoin de bateau de sauvetage; de toute manière, il semblait que le monde lui-même n’en pouvait plus de couler.
Y avait-il quelque chose au monde de plus énervant que les gens collants? Même avant de se savoir un danger pour quiconque l’approchait trop, Cedrik n’aimait pas qu’on soit trop près de lui. Peut-être avait-il toujours senti que quelque chose clochait chez lui ou, au contraire, peut-être était-ce seulement un truc de plus qui clochait chez lui. Dans tous les cas, depuis qu’il avait réalisé qu’il était cancérigène, Manners faisait une obsession sur la distance à mettre entre les autres et lui. Il lui semblait que tout le monde était toujours trop proche, comme ce foutu gosse qui se cramponnait à lui comme s’il était une corde au bord d’un ravin. C’était presque assez pour détourner ses pensées de leurs assaillants, ce qui pouvait leur être fatal. Heureusement, Manners n’en était pas à sa première manœuvre en situation à la fois dangereuse et inconfortable. Malcolm Gillian avait été plusieurs de ces situations, par exemple.
D’ailleurs, si ce connard de Gillian avait été là, il se serait bien moqué de lui en le voyant viser une main et tirer dans une épaule… Heureusement, la meute de cons n’avait rien vu de l’erreur de Manners, trop occupés qu’ils étaient à craindre de se faire tirer dessus et à chercher comment éviter que le jeune homme ne décide enfin de le faire. Cedrik sursauta légèrement lorsque le gosse cria. Mais qu’est-ce qui lui prenait de hurler comme ça? Personne ne lui avait tiré dessus, non? Cedrik baissa les yeux vers le petit et il vit quelque chose de vraiment très étrange. Une lueur dorée semblait…sortir de lui? Le jeune homme suivit du regard la trajectoire du halo et comprit qu’il se dirigeait vers le blessé. L’enfant devait posséder un pouvoir magique, tout comme Cedrik, et il semblait que celui-ci se déclenchait quand une personne était blessée à proximité. Certains héritaient vraiment de dons plus utiles que celui de Manners. Sans un mot, amer, il s’assura d’un regard que leurs ennemis avaient fui.
« Tu veux que je lui demande comment qu’il s’appelle ? »
Le jeune homme fixa l’enfant avec incrédulité. Mais avec qui parlait-il? Il n’y avait personne d’autre qu’eux, maintenant que les terreurs des ruelles s’étaient enfuies. Ce gosse devait être cinglé. Ou simplement sous le choc de ce qu’il venait de voir. Ce devait être ça.
« Comment tu t’appelles ? Tu vis où ? Il est où ton costume ? »
Est-ce que tous les enfants étaient aussi étourdissants ou c’était seulement celui-là? Cedrik s’empressa de lui répondre…Peut-être que ça finirait par le calmer. Sinon, il resterait toujours le flingue. [Je rigole. XD]
« Je m’appelle Cedrik. Et je vis pas loin… Pour ce qui est du costume, je vois pas de quoi tu parles. Tu te trimballes un costume, toi? Bon…allez, je te raccompagne chez tes parents avant que d’autres imbéciles n’essaient de nous tuer. »
Manners essayait d’être ferme, mais la présence de l’enfant le rendait un peu nerveux, comme s’il en était soudainement responsable. Et il se rendait bien compte qu’il avait du mal à lui parler correctement. Devait-il prendre un ton normal, ou plus doux, comme les mères prennent avec les petits? Il n’était pas trop du genre à parler comme une gentille princesse, alors le gosse avait intérêt à ne pas s’attendre à être cajolé de paroles tendres. Néanmoins, Cedrik faisait des efforts pour éviter de traiter l’enfant comme un déchet de l’humanité, soit comme il traitait presque tout le monde. C’était presque touchant.
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| Sujet: Re: L'attaque de la patate rose. [Cedrik] Mer 7 Sep - 19:06 | |
| [Faut pas croire, des fois j’suis rapide !]
Peut-être qu’en d’autres circonstances, si la vision de l’enfant n’était pas voilée par tant d’étoiles qui tourbillonnaient autour de son nouveau super-héros, Elliott aurait remarqué que ce même héros n’en avait strictement rien à faire de lui. Ou presque. Généralement, l’enfant réagissait de deux manières différences à cette attitude à son égard. Ou bien il insistait pour être le centre d’attention, comme c’était le cas ici mais c’était pour une autre raison encore, ou bien il laissait couler et s’intéressait à autre chose. Il suffisait par exemple d’un lézard pour que l’enfant se désintéresse de la situation actuelle et décide de tout laisser tomber pour courser l’animal. Il était facilement distrait, et il fallait bien trop souvent le rappeler à l’ordre pour qu’il se concentre plus de cinq minutes sur quelque chose sans dévier ailleurs. Quelques soient les réponses de son sauveur, et même si ce dernier avouait une dépendance à la drogue, une tendance à la pédophilie ou encore une passion à égorger des jolies princesses, l’enfant aurait tout interprété de manière à pouvoir davantage l’admirer. Le simple fait que cet homme réponde à ses questions le rendait fier et heureux comme tout. Il avait donc bien l’intention de garder encore et toujours son attention, du moins tant qu’il le pouvait. Et son bombardement de questions s’entama, voulant à la fois satisfaire sa curiosité, continuer d’être avec son nouveau héros mais aussi informer la petite à ses côtés.
Tu te trimballe un costume ? Lui avait-il demandé. Tss quel idiot ! Le petit roula des yeux en soupirant avant de répondre sur un ton franchement naturel. « Ben j’suis pas encore un héros, moi, c’est normal ! » Il afficha une moue légèrement déçue pour ne pas avoir eu des réponses à toutes ses questions mais lorsqu’il ouvrit la bouche pour le faire remarquer, un bref instant de réflexion lui fit se rendre compte qu’il n’avait pas encore posé ses autres questions. Voilà une réponse logique. Il ferma la bouche pour retrouver un silence. Silence qui ne dura cependant pas, puisqu’il ne put s’empêcher de répliquer à nouveau en pouffant de rire. « Tu peux toujours essayer pffrrr, mais j’pense pas que tu saches voler. Passke papa et maman, ils sont là-haut ! » Ce disant, l’enfant leva la tête ainsi que la main, pour montrer un des nuages du doigt. Le plus beau. Lorsqu’il y avait des nuages dans le ciel, c’est parce que papa et maman avaient besoin de s’assoir et étaient dessus. Lorsqu’il n’y avait pas de nuage, cela voulait dire que papa et maman veillaient sur lui de tout là-haut, comme lui disait sa grande sœur. Ces deux notions ne concordaient pas ensemble mais tant que le petit ne l’avait pas encore compris, il continuait de croire aux deux. Grâce à la fratrie et à son jeune âge, il avait fait le deuil de ses parents. Il se plaisait alors à contredire gentiment ceux qui lui parlaient d’eux.
« Hé… Hé, ‘Liott. Ce type, il a le même prénom que mon grand-frère. »
Comme tout enfant, celui-ci s’émerveilla de cette coïncidence, là où tout adulte ne ferait qu’hausser les épaules puis passer à autre chose. Il regarda son amie la bouche ouverte, autrement dit-il regarda dans le vide, puis il reposa son regard sur Cedrik.
« Eh bah si ça se trouve, c’est lui ! »
Là où toute personne mature comprendrait qu’il y avait une chance sur un million pour que ce soit le cas, ce phénomène paraissait comme évident pour l’enfant. Il s’appelle Cédrik ? Donc c’est for-cé-ment le grand frère de Marianne ! (Ouais, tu m’as toujours pas donné de nom pour la petite sœur alors comme j’en ai besoin pour ce post, j’en prends un au hasard. Si ça te plaît pas, tant pis dis-le et je changerais )
« Nan. Il était plus beau mon frère. Et pis il avait l’air plus intelligent. Regarde s’il a une tâche bizarre rouge en bas du dos, au-dessus de sa fesse droite ! Papa appelait ça une tâche de vin rouge, ou de vin tout court. S’il a, c’est forcément lui ! »
Elliott acquiesça, bien qu’il ait une seconde idée en tête. Se croyant trop intelligent, il remua son nez et leva la main devant sa bouche avant de tousser volontairement. Plutôt mauvais comédien pour ce genre de choses, on reconnaissait la mi-toux, mi raclement de gorge bien faite exprès. Dans ce petit numéro, il laissa volontairement échapper le nom de famille de son amie, pour voir si cela ferait réagir le héros en face de lui. Pour voir si ce dernier connaissait ce nom de famille, ou pas. Se pensant encore trop malin, il avala ensuite sa salive puis leva innocemment les yeux au ciel. Les mains dans le dos, il rabaissa la tête et fixa un court moment Cédrik pour trouver le courage de faire ce qu’il comptait faire. Et zou ! D’un pas rapide, il le contourna et agrippa brusquement le froc de son sauveur pour l’abaisser de ses deux petites mains, dévoilant un morceau de fesse sur la droite comme il cherchait à faire. Une belle tâche de naissance s’y trouvait, et Marianne s’exclama.
« C’est lui ! C’est lui ! »
Le petit sauta de joie et se précipita sur l’esprit pour frapper dans sa main. (Autrement dit, il fit un « give me five ! » dans le vide.)
« J’te l’avais dit Marianne, on a retrouvé ton grand-frère ! » s’écria-t-il joyeusement en ayant cette fois-ci complètement oublié qu’il s’adressait à un fantôme. Ô comme il était fier de lui en cet instant ! Il commençait à se demander s’il ne ferait pas fureur dans une carrière d’enquêteur professionnel ! Cela dit, il avait aidé un esprit à retrouver un membre de sa famille sans le vouloir. Dans les films, les enquêteurs qui avaient son don aidaient plutôt les êtres vivants à retrouver des proches défunts. Qu’importe, le monde dans lequel vivait Elliott n’avait aucune logique et ce gamin n’en avait pas plus. Tout ce qu’il voyait, c’était un super héros et, gigantesque miracle, le grand-frère de son amie fantôme en qui il n’avait pas peur ! Même si enquêteur c’était cool, il préférait quand même devenir « chpykolog », comme il disait lui-même. Il s’entrainait en disant à son chien « Asseyez-vous et racontez-moi ce qui ne va pas ! ».
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